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BÉTHAVEN —, BETHDAGON

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où l’on adorait le taureau Mnévis ; la pensée est donc bien la même : Béthel est devenue comme une autre On. Pusey pense que le nom de la ville de Béthaven fut donné par dérision à sa voisine idolâtre. Cf. Trochon, La Sainte Bible, Les petits prophètes, Paris, 1883, p. 42. Les Talmuds identifient Béthaven avec Béthel. En s’appuyant sur un verset biblique, Jos., vii, 2, on y dit « que l’endroit nommé jadis Béthel s’appelle maintenant Béthaven ». Cf. A. Neubâuer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, zp. 155-156. S’il est vrai que, suivant la pensée des prophètes, les deux noms ont été appliqués à la même ville, il n’en est pas moins certain qu’ils ont désigné dans les commencements deux endroits parfaitement distincts. Ceci ressort clairement de Jos., vii, 2 ; xviii, 12. Cf. Reland, Palsestina, Utrecfrt, 1714, t. ii, p. 631.

A. Legendre.
    1. BETHAZMOTH##

BETHAZMOTH, II Esdr., vii, 28. Localité appelée Azmaveth, I Esdr., Il, 24, et II Esdr., xii, 29.VoirvzMAvêth 2.

    1. BETH-BAAL-MÉON##

BETH-BAAL-MÉON, nom complet, dans le texte hébreu, Jos., xiii, 17, de la ville transjordanienne appelée Bethmaon, Jer., xlvui, 23, et, dans d’autres passages, Baalméon, Baalmaon ou Béelméon. Voir Baalméon.

    1. BETHBÉRA##

BETHBÉRA (hébreu : Bêt bârâh, « maison du passage, du gué ; » Septante : Bxidr^pi), localité mentionnée seulement deux fois, au moins sous cette forme, dans le même verset des Juges, vii, 24, où il est certainement question d’un gué du Jourdain. Gédéon fit occuper cet endroit par les Éphraïmites, afin de couper la retraite aux Madianites après les avoir battus. Il y avait à Befhbéra des eaux qui, d’après le contexte, sont différentes des eaux du Jourdain, et désignent sans doute les ouadis, vallées et ruisseaux qui coulent des hauts plateaux d’Éphraïm, vers l’est, dans la direction du Jourdain. Eusèbe et saint Jérôme ne nous apprennent rien sur la situation de cette localité, qu’ils se contentent de nommer. Liber de situ et nominibus, t. xxiii, col. 883. Plusieurs pensent que Bethbéra est la même que Béthabara où baptisait saint Jean-Baptiste, d’après la leçon commune du texte grec, Joa., i, 28, quoique le lieu où se trouvait le précurseur, et où l’on se rendait de la Judée et de Jérusalem, lût probablement vis-à-vis de Jéricho et par conséquent plus au sud que la localité par où cherchaient à s’enfuir les Madianites. Voir Béthabara. F. Vigouroux.

    1. BETHBÉRAÏ##

BETHBÉRAÏ (hébreu : Bê( bir’î, « maison de la

graisse ; » Septante : oîxoç B^poDuetopsi’iA, en faisant un seul mot de Bir’î et du nom suivant, èa’âraïtn ; dans la Vulgate : Saarim), ville de la tribu de Siméon. I Par., IV, 31. La comparaison du passage des Paralipomènes, IV, 28-32, avec la liste des villes de Siméon dans Josué, xix, 2-7, montre que Bethbéraï est la même ville que Bethlebaoth, Jos., xix, 6, appelée aussi Lebaoth tout court. Jos., xv, 32. Voir Bethlebaoth.

    1. BETHBESSEN##

BETHBESSEN (Septante : BaieëauO, vi Ue où se réfugièrent Jonathas et Simon Machabée pour échapper au général syrien Bacchide. I Mach., ix, 62, 64. Sa situation précise est inconnue. D’après le texte sacré, elle était « dans le désert », probablement le désert de Juda, et dans la vallée du Jourdain, non loin de Jéricho. Josèphe, Ant. jud., XIII, 1, 5, l’appelle Brfiokxyâ, c’est-à-dire Bethhagla. Une autre leçon porte Beth-Kaziz. Voir Casis. Bethbessen avait dû être une place forte, puisque Jonathas et Simon en réparèrent les ruines et la fortifièrent. Bacchide aila les y assiéger ; Jonathas s’en échappa, et son Srère soutint vaillamment le siège pendant un temps considérable, brûlant les machines deguerre queles Syriens avaientconstruites contre la ville, etles forçant finalement à se retirer. I Mach., ix, 62-69. F. Vigouroux.

    1. BETHCHAR##

BETHCHAR (hébreu : Bêt Kâr, « la maison de l’agneau » ou « du pâturage » ; Septante : Bxiôjjip), lieu inconnu, mentionné une seule fois dans l’Écriture comme le point « jusqu’au-dessous » duquel les Israélites, sortant de Masphath, poursuivirent un jour les Philistins. I Reg., vii, 11. Le texte hébreu n’offre pas de variantes, et cependant les versions anciennes, à l’exception des Septante et de la Vulgate, donnent des noms différents ; paraphrase chaldaïque : Bêt Sârôn ; Peschito : Bêt Yasan ; arabe : Beit Yâsân. Wellhausèn, suivant cette dernière forme, pense qu’il s’agit ici de Jésana ( hébreu : YeSânàh ; Septante : ’Uiruvà). II Par., xiii, 19. Cf. F. de Hummelauer, Comment, in libros Samuelis, Paris, 1886, p. 89. Mais cette ville, généralement identifiée aujourd’hui avec’Ain Sînia, à environ cinq kilomètres au nord de Béthel, se trouve dans une direction tout opposée à celle que durent prendre les Philistins pour regagner leur pays, en partant de Masphath (Scka’fât ou Nébi Samouïl). Houbigant, Biblia hebraica, Paris, 1753, t. ii, p. 185, s’appuyant sur le même mot, voit ici, comme au ꝟ. 12, Hassên (Vulgate : Sen), un des deux points, avec Masphath, entre lesquels Samuel plaça un monument commémoratif de la victoire miraculeuse, appelé « Pierre du Secours » (hébreu : ’Êbén hâ’âzér). Il n’y a là pour lui qu’un seul et même lieu ; car le monument devait être placé là où le combat avait été engagé, c’est-à-dire entre Masphath et l’endroït jusqu’où les Israélites poursuivirent leurs ennemis. Voir Sen. Josèphe, Ant. jud., VI, II, 2, appelle cet endroit Corrsea, pixpi Koppafwv, et dit que là fut élevée la pierre qui marquait « le terme de la victoire et de la fuite des ennemis ». Il ne laut ra ? confondre Kcppaîa avec Kopéa, dont parle le même historien, Ant. jud., XIV, iii, 4 ; Bell, jud-, I, vi, 5 ; IV, viii, 1, et qui se retrouve aujourd’hui dans le village de Qouriyout, à un kilomètre et demi au nord de Seiloun (Silo). Eusèbe et saint Jérôme, Onomaslica sacra, Gœttingue, 1870, p. 106, 238, reproduisent la forme hébraïque, Bethcar, Bt)6x « p, et placent au même lieu « la Pierre du Secours ». Le changement de consonnes que présentent les versions a fait supposer aussi qu’il y avait peut- être dans le texte primitif pin n>3, Bê( Jfôrôn, au lieu de-o n>3, Bêt Kâr, Béthoron dominant une des routes les plus fréquentées pour aller vers le nord du pays philistin. F. de Hummelauer, Comment, in lib. Sam., p. 89. — L’expression « jusqu’au lieu qui était au - dessous de Bethcar » permet de croire que la ville était sur une hauteur, et la route à ses pieds. Toutes les tentatives faites jusqu’ici pour l’identifier n’ont amené aucun résultat sérieux. On a proposé’Aqour, village situé à l’est lï’Aïn Schems (Bethsamès). Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1876, p. 149. On a indiqué comme possible’Aîn Karim, au sud-ouest de Jérusalem. Pal. Expl. Fund,

1888, p. 265 ; G. Armstrong, Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres,

1889, p. 29. La difficulté se rattache au problème topographique

d’Ében T Ézer.

A. Legendre.

BETHDAGON. Hébreu : Bêf-Dâgôn, « maison de Dagon ; » Septante : B^ÔSa-cûv. Nom de deux villes de la Palestine. Jos., xv, 41 ; xix, 27. Le texte hébreu présente ce mot en quelques autres endroits de l’Écriture, I Reg., v, 2, 5 ; I Par., x, 10 ; mais là, au lieu d’indiquer une ville, il désigne le temple, du dieu philistin, homme par la partie supérieure, poisson par la partie inférieure, d’où son nom de pli, Dâgôn, diminutif de iii, dag, « poisson. » C’est ainsi que les Septante et la Vulgate ont interprété ces divers passages en traduisant par olxo ; daTtov et templum Dagon ; ce qui d’ailleurs ressort manifestement du contexte. Il faut donner le même sens à I Mach., x, 83, où le nom propre Br)68aytiv, reproduit par la version latine, ne peut s’expliquer que par « le temple de Dagon », comme au verset suivant, tb ispèv