tin, à Jérusalem ? Est-ce cette porte ouest qui fut réparée, au XIIe siècle, pour former un monument à part ? C’est assez probable. Le tombeau lui-même est ce qu’il était au xviie siècle, moins le second autel et les revêtements de marbre, qui ont disparu. Le roc est un calcaire assez friable ; une partie s’en est écroulée ou a été enlevée. Une maçonnerie ferme les vides et soutient le reste. Elle doit remonter à plusieurs siècles. Il semble, ainsi que le remarquent d’anciens visiteurs, que le sépulcre de Lazare se soit trouvé dans le voisinage de la maison, peut-être dans un jardin situé non loin.
En s’appuyant sur cette situation et sur la forme de la grotte et du sépulcre, Robinson, Biblical Resea.rch.es, édit.
cent cinquante pas à l’ouest de la tour, un groupe de citernes antiques et de caves taillées dans le roc. Là sans doute était l’ancien Béthanie. D’autres citernes, assez distantes les unes des autres, se voient à l’est de ces excavations, jusque dans le voisinage immédiat du village actuel. Elles appartenaient très probablement à des villas se développant en dehors du centre. La maison de Marthe devait être de ce nombre. Un sépulcre dans le jardin ou dans le voisinage d’une maison de campagne n’était pas un fait rare chez les Juifs. Je connais plus d’une ruine de maisons certainement antiques, des environs de Jérusalem, près desquelles on voit des tombeaux judaïques. Le tombeau de Joseph d’Arimathie était, au témoignage de saint
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Lieu de la rencontre de Jésus et des sœurs de Lazare, près de Béthanie et de Bethphagé, selon Fhigoumèno Daniel. D’après une photographie de M. L. Heidet.
de 1841, t. i, p. 432, et d’autres après lui, ont cru pouvoir nier l’authenticité du tombeau : les Juifs n’ensevelissaient point dans les villages habités, et les grottes sépulcrales juives sont différentes. Si la plupart des sépultures juives sont différentes, on rencontre cependant au tombeau des Rois, à Jérusalem, et dans plusieurs autres en Palestine, des chambres sépulcrales, sans loculi ni arcosolia, simples excavations carrées destinées à recevoir soit un sarcophage, soit le cadavre seul qu’on déposait sur le sol ; l’escalier extérieur qui y introduit était recouvert d’une dalle placée horizontalement. Ces chambres sépulcrales sont absolument semblables à celle de Lazare à Béthanie, à l’exception des modifications dont l’histoire nous indique l’époque et le motif. On a depuis longtemps fait observer que l’Évangile lui-même indique une forme différente de l’ordinaire, correspondante à ce que nous voyons : « Il y avait là une caverne, et une pierre était posée dessus. » Joa., xi, 38. Cf. Quaresmius, Elucidatio, t. ii, p. 327, et V. Guérin, Descript. de la Palestine, Samarie, t. i, p. 180. La pierre n’était donc pas roulée ou placée comme ailleurs à l’entrée, mais superposée à l’ouverture de la caverne. Si l’on examine El-’Azariéh et ses environs, on rencontre, à deux
Jean, xx, 15, dans un jardin cultivé par un jardinier, à quelques pas de la ville sainte.
A onze cents pas au nord du tombeau de Lazare, à sept cents de l’église de l’Ascension, on voyait, il y a dix ans, une abside et des murs avec des restes de peinture ; au centre du cercle, une pierre en forme de stèle carrée, avec les diverses scènes de Béthanie ; la pierre a été renfermée, en 1883, dans une petite chapelle construite par les Pères franciscains. Il n’est pas douteux que ce ne soit « la colonne » signalée par Daniel l’higoumène, Pèlerinage, p. 361, et la place où la population de Jérusalem venait entendre chanter l’évangile de la rencontre de Marthe et de Marie avec le Seigneur. Elle se trouve sur un embranchement de Béthanie à l’antique voie de Jérusalem à Jéricho, qui passe par Khirbet-Bekei’a-Dan et Qasr-’Aly, et va rejoindre le chemin actuel trois kilomètres avant le Khan-el-Hatrùrah. Depuis le xii° siècle, on a vu là aussi Bethphagé. (Voir ce nom.) À un kilomètre au sud-est d’El-’Azariéh, on aperçoit une jolie petite église à coupole, avec un petit couvent. L’abside actuelle est bâtie sur une abside plus ancienne, dont on remarque encore les assises à l’extérieur. Les Grecs voient là le lieu où