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BÉTHANIE

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1. BÉTHANIE (Br, Oav : a ; syriaque et arabe : Beif-’Ania’, « maison de tristesse, de misère ». Les Talmuds citent un Beit-Hînê, ou Bêt’uni, « maison des dattes » [étymologie plus’vraisemblable que celle du syriaque et de l’arabe], voisin de Jérusalem, qui semble correspondre à Béthanie des Évangiles ; cf. Talm. Bab., Baba-Metsia, 88 o ; Pesahirn, 53 a ; Tosifta, Sebit, c. 7 ; Neubauer, Géographie du Talmud, p. 150), village « à environ quinze stades de Jérusalem », joa., xi, 18, résidence de Marthe et de Marie. Il est célèbre par les divers séjours qu’y fit le Sauveur et par la résurrection de Lazare. Matth., xxi, 17 ; Marc, xi, 11 ; Luc, x, 38 ; Joa., xi. C’est à Béthanie, dans la maison

ralement admise. Cf. Reland, Palxstina, 1714, t. h p. 630. Voir Ascension, col. 1072.

I. Sue traditionnel. — Béthanie « à quinze stades d Jérusalem » et « au mont des Oliviers », Marc, XI, 1, est gé néralement identifiée avec El -’Azariéh d’aujourd’hui, « 1 village de Lazare, » situé à trois quarts d’heure de la vill sainte, sur le flanc d’une colline qui prolonge le mont de Oliviers, au sud-est (fig. 497). Dès les tempsjles plus anciens les chrétiens n’ont jamais cessé d’y venir vénérer les lieu : témoins des souvenirs évàngéliques qui s’y rattachent spécialement le tombeau de Lazare. Origène signale Bé thanie comme parfaitement connue. In Joa., tom. vi, t. xiv

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497. — El -’Azariéh (Béthanie). D’après une photographie.

Je Simon le Lépreux, que Marie Madeleine répandit son vase de parfums sur les pieds du Sauveur. Joa., xii, 1-10^ ; Matth., xxvi, 6-13 ; Marc, xiv, 3-9, et vraisemblablement Luc, vii, 36-50. De Béthanie, Jésus envoie en avant deux ie ses disciples chercher l’ânesse qui doit le porter à Jérusalem. Marc, xi, 1 ; Luc, xix, 29. Près de Béthanie, Marthe 3t Marie étaient venues à sa rencontre, Joa., xi, 20, 29-30, st sur la route de Jérusalem, il avait maudit le figuier stérile, qui se dessécha. Matth., xxi, 17-19 ; Marc, si, 12. Saint Luc, racontant l’ascension du Seigneur, semble dire que ce fait se passa à Béthanie : Eduxit eos r oras in Bethaniam (grec : Ewc mpbi ; autre leçon : êwç

;  !  ; ). On a voulu prouver par ce passage, comparé à celui

les Actes, 1, 12, l’existence d’une autre Béthanie sur le mont des Oliviers. Cf. Schwarz, Dos heilige Land, p. 219. Le Beit-Ouhana de M. Schwarz est introuvable. S’il y eut leux Béthanie si voisines, les évangélistes devraient les listinguer. Le sens littéral strict signifie : « il les conluisit du côté de Béthanie. » C’est l’interprétation géné col. 269. Eusèbe atteste qu’  « on y montrait l’endroit de Lazare ». Onomasticon, édit. Larsow, p. 110. Le pèlerin de Bordeaux visita, en 333, à quinze cents pas du mont des Oliviers, Béthanie, où il vit « la crypte où avait été déposé Lazare ». Itin., édit. Or. lat., Itin. lat., 1. 1, p. 18. Saint Jérôme nous apprend qu’à « Béthanie, village à deux milles d’^Elia et à côté du mont des Oliviers…, on a élevé une église où l’on voit le tombeau de Lazare ». De situ et nominibus, t. xxiii, col. 884. Cette église, selon Nicéphore Calliste, était l’œuvre de sainte Hélène. If. E., viii, 30, t. cxlvi, col. 113. Sainte Paule la visita, vers 400, et vit aussi l’hôtellerie (hospitium) de Marthe et de Marie. S. Jérôme, Peregr. Paulse, xiii, édit Or. lat., Itin. lat., 1. 1, p. 36. Dès cette époque, le nom de Lazare commençait à prendre la place de celui de Béthanie. « Le cinquième jour [après Noël], on célèbre, dit une pèlerine du IVe siècle, au Lazarion (in Lazariu), qui est à environ quinze cents pas de Jérusalem. » Peregrin. sanctœ Sylviæ, édit. Gamurrini, p. 83. Le samedi avant la fête des