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BÉTHACAD — BÉTHACAREM


en sont fort mal construites ; le nombre des habitants est de deux cents environ. Voir Ed. Robinson, Biblical Researches, 2e édit., t. ii, p. 316 ; V. Guérin, Samarie, 1. 1, p. 333. Quelques commentateurs pensent que saint Jérôme, en traduisant dans la Vulgate Bêt’êqéd par « Cabane des pasteurs », n’a pas voulu désigner par là une simple cabane de bergers, mais un lieu qui en avait pris le nom, le saint docteur ayant traduit ici le sens des mots hébreux, ainsi qu’il l’a fait d’aiileurs pour d’autres localités, comme Gen., xii, 6, Convallis illustris pour’Ëlôn Môréh, etc. F. Vigouroux.

Le second livré d’Esdras donne Béthacharam comme un district (hébreu : pélék ; Septante : irepi-j( « >pov) à la tête duquel se trouvait un chef èar) nommé Melchias, fils de Réchab, qui bâtit à Jérusalem la porte du Fumier. Telles sont les données scripturaires au moyen desquelles nous devons chercher l’emplacement de cette ville.

Le Targum de Jonathan n’offre, dans le texte prophétique, que des noms communs, et traduit Bêt hak-kérém par « la maison de la plaine des vignes ». De même pour Kimchi il ne s’agit ici que d’une de ces tours de

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— Le DJébel Foureidis (Montagne des Francs). D’après une photographie.

    1. BÉTHACAREM##

BÉTHACAREM, BÉTHACHARAM (hébreu : Bêt hak-Kérém, avec l’article, « maison de la vigne, n.Jer., VI, i ; Bêt hak-Kârém, à la pause, II Esdr., iii, 14 ; Septante : Batôa^apiiâ ; Codex Alexandrinus : BriSôaxâp, Jei, VI, 1 ; Bï)Oaxxapî|i ; Codex Alexandrinus : Bt)8 « }(^apixâ ; Codex Sinaiticus : Br]6c(x<£[i, II Esdr., iii, 14 ; Vulgate : Béthacarem, Jer., vi, 1 ; Béthacharam, II Esdr., m, 14), ville de la tribu de Juda, mentionnée deux fois seulement dans l’Écriture, Jer., VI, 1 ; II Esdr., iii, 14. Le prophète, après avoir, dans le chap. v, dépeint la corruption universelle du peuple, annonce dans le suivant sa condamnation irrévocable. S’adressant aux Benjamites, ses compatriotes, il les engage à fuir de Jérusalem. Déjà, en effet, il montre l’invasion et la ruine se précipitant du nord vers la ville sainte. C’est donc vers le sud que les fuyards doivent prendre leur chemin ; c’est par là qu’il faut faire les signaux d’alarme, et Jérémie, dans une paronomase ou jeu de mots qu’affectionnent les Orientaux, indique deux endroits en particulier :

ûhi-Teqô’a tiq’û, sô/âr

ve’al Bêt hak-Kérém ée’û ma&’êt

et dans Thécné sonnez de la trompette „ et sur Béthacarem élevez un signal.

garde placées au milieu des vignes et mentionnées par Isaïe, v, 2. Cf. E. F. C. Rosenmùller, Scholia in Vêtus Testamentum, Jeremias, Leipzig, 1826, t. i, p. 215. Mais, les plus anciennes versions, Septante, Vulgate, Peschito, ont justement traduit par un nom propre. La Mischna, traité Niddah, ii, 7, édit. Surenhusius, Amsterdam, 1690-1703, t. VI, p. 395, parle aussi d’une « vallée de Bêt Kérém », et les commentateurs, R. Ob. de Bartenora et Moïse Maimonide, en font « un lieu du pays de Ghanaan, dont la terre est rouge et se durcit au contact de l’eau ». Saint Jérôme, dans son Commentaire sur Jérémie, t. xxiv, col. 721, rappelant la contrée qu’il avait chaque jour sous les yeux à Bethléhem, nous montre entre Thécua (aujourd’hui Tegou’a) et Jérusalem « un autre bourg, qui dans les langues syrienne et hébraïque s’appelle Béthacharma, NDi ; nn>3, et est lui-même situé sur une montagne ». C’est d’après ce renseignement, le seul positif que nous ayons, qu’un certain nombre d’auteurs, à la suite de Pococke, ont cherché Béthacarem sur la montagne des Francs ou Djebel Foureidis, au sud de Bethléhem. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 480. Le Djebel Foureidis est un monticule de neuf cents mètres