mon serviteur Abraham. » Isaac s’empressa donc d’élever un autel, et, ayant invoqué le nom du Seigneur, il dressa sa tente et ordonna à ses serviteurs de creuser un puits. Abimélech vint ensuite faire alliance avec lui. Gen., xxvi, 123-33. C’est de là que Jacob partit pour Haran, afin d’y chercher une femme dans la famille de son oncle. Gen., xxviii, 10. Longtemps après, dans sa vieillesse, avant de se rendre en Egypte avec toute sa famille, il s’arrêta, aux confins de la terre de Chanaan, dans ce lieu où son père et son aïeul avaient honoré le vrai Dieu. Il offrit lui-même des sacrifices au Seigneur, qui lui apparut et lui annonça qu’il deviendrait, sur la terre des pharaons, le père d’un grand peuple, et que Joseph son fils lui fermerait les yeux. Gen., Xlvi, 1-5.
A partir de l’époque patriarcale ; il n’est plus question de Bersabée jusqu’au moment de la conquête, où elle fait partie des villes de la tribu de Juda, situées à l’extrémité méridionale de la Terre Promise. Jos., xv, 28. Plus tard elle fut cédée à la tribu de Siméon. Jos., xix, 2. Les souvenirs historiques et religieux qui s’y rattachaient pour le peuple hébreu, sa position sur le chemin de l’Egypte, où ses puits si précieux devenaient une halte naturelle pour les caravanes, tous ces avantages amenèrent de bonne heure la fondation d’une ville dont l’importance dut croître avec les progrès du commerce. C’est pour cela qu’elle servit désormais à marquer les limites du pays vers le sud, bien qu’elle ne fût peut-être pas le point le plus extrême. L’expression « de Dan jusqu’à Bersabée » ou « de Bersabée jusqu’à Dan » devint la formule consacrée pour définir l’étendue de la Terre Sainte du nord au midi ou du midi au nord. Jud., xx, 1 ; I Reg., iii, 20 ; II Reg., iii, 10 ; xvii, 11 ; xxiv, 2, 15 ; III Reg., iv, 25 ; I Par., xxi, 2 ; II Par., xxx, 5. De même, après le schisme, les frontières de Juda s’étendirent « depuis Gabaa » au nord « jusqu’à Bersabée » au sud, IV Reg., xxiii, 8 ; ou « de Bersabée jusqu’à la montagne d’Éphraïm ». II Par., xix, 4. Enfin, après la captivité, la formule se restreint encore davantage, et le territoire propre des enfants de Juda est indiqué « depuis Bersabée jusqu’à la vallée d’Ennom ». II Esdr., xi, 30.
Avant l’établissement de la royauté, Samuel, devenu vieux, prit ses fils, Joël, l’aîné, et Abia, le second, pour l’aider dans ses fonctions, et les installa comme juges à Bersabée, qu’il ne pouvait plus visiter lui-même et où les difficultés étaient peut-être plus grandes en raison même de l’éloignement. Ceux-ci, par leurs prévarications, provoquèrent les plaintes du peuple, qui demanda un roi. I Reg., viii, 1-3. Le prophète Élie, fuyant la colère de Jézabel, s’y arrêta un jour, et c’est de là qu’il renvoya son serviteur, pour s’enfoncer seul dans le désert. III Reg., xix, 3. La mère de Joas, roi de Juda, nommée Sébia, était de Bersabée. IV Reg., xii, 1 ; II Par., xxiv, 1.
Deux passages du prophète Amos, v, 5 ; viii, 14, nous permettent de conclure que de son temps elle était, comme Béthel et Galgala, le centre d’un culte idolâtrique. On peut remarquer du reste que la vénération superstitieuse des Israélites s’attacha surtout aux lieux consacrés par le séjour ou la piété des patriarches. Le dernier de ces passages, viii, 14, nous a probablement conservé une des formes d’invocation employées par les dévots du culte bersabéen : « Vive la voie de Bersabée ! » Le mot dérék, « voie, » suivant quelques auteurs, indique la religion idolâtrique, comme l’expression 6805 des Actes des Apôtres, ix, 2, ou le dieu dé Bersabée, comme ont traduit les Septante : Çyj à 6eoç <tou Bï|p<ja§££. Selon d’autres, il désigne les pèlerinages qu’on faisait à ce sanctuaire et par lesquels on jurait, comme aujourd’hui les Arabes jurent par le pèlerinage de la Mecque.
Après la captivité, Bersabée fut réhabitée par les enfants de Juda. II Esdr., xi, 27. Depuis cette époque, il n’en est plus question dans la Bible ; le Nouveau Testament ne la mentionne pas une seule fois. Cependant sa position devait lui assurer une assez longue existence.
Au temps d’Eusèbe et de saint Jérôme, Onomasticon, p. 103, 234, c’était encore un bourg considérable, v.wu.71 liey^’l » ou était établie une garnison romaine. Dans la Notifia dignitatum imperii romani, édit. Panciroli, Venise, 1602, p. 92, nous voyons que le dux Palsestinœ avait à sa disposition et sous ses ordres les équités Dalmatæ Illyriciani Berosabse. Enfin elle fut le siège d’un évéché, appartenant à la Palestine troisième. Cf. Reland, Palœstina, Utrecht, 1714, t. 1, p. 217 ; t. 11, p. 620.
A tjFfF’T’CTlRP
BÉRSUiRE (BERCHORIUS) Pierre, appelé aussi Berchoire, Bercheur, Bertheur, naquit à Saint-Pierredu - Chemin, en Poitou, à la fin du XIIIe siècle, et fit profession de la règle bénédictine à l’abbaye de Maillezais. Il séjourna ensuite longuement à la cour des papes d’Avignon ; ce fut alors qu’il se lia avec le cardinal Pierre des Prés, vice - chancelier du.souverain pontife, auquel il dédia son Beductorium morale. Il habita ensuite divers monastères de son ordre, et grâce à la faveur du roi Jean, dont il devint un des secrétaires, il obtint le prieuré de Saint-Éloi de Paris, où il mourut dans les premiers mois de l’année 1362. Bersuire composa de nombreux ouvrages sur les auteurs profanes, et il fut le premier traducteur de Tite Live. Son Beductorium morale utriusque Testamenti in xxxiv libros divisum fut imprimé à Ulm, en 1474, in-f", sous le titre : Liber Biblise moralis seu moralisationes Biblise. Une traduction de cet ouvrage fut publiée à Paris, en 1584, Pierre Bersuire composa également un commentaire sur les Psaumes. Ses œuvres ont eu plusieurs éditions : la meilleure est celle qui parut à Cologne, en 1730-1731, et qui comprend 6 tomes réunis en 3 volumes in-f°. — Voir Brunet, Manuel du libraire, t. 1 (1860), p. 818, au mot Berthorius ; Dupin, Histtrire des controv. et des mat. eccl. dans le xw*’siècle (1701), p. 172 ; Fabricius, Bibl. lat. Med. Mvi, t. I (1734), p. 726 ; Hain, Beperlorium bibhographicum, t. 1, p. 362 ; L. Pannierj Notice bibliographique sur Pierre Bersuire, dans Bibliothèque de l’École des Chartes, 1872, p. 325 ; Ziegelbauer, Historia rei litterarise ardinis sancti Benedicti (1754), 1. 11, p. 45-563 ; t. iii,
p. 183.
- BERTHAIRE##
BERTHAIRE (Saint), abbé du Mont-Cassin, mort en 884. Il appartenait à une illustre famille de France ou de Lombardie. Il voyagea beaucoup dans sa jeunesse et fit profession de la vie monastique à l’abbaye du Mont-Cassm, qu’il fut appelé à gouverner en 856. Il eut à lutter contre les Sarrasins, et pour leur résister fit fortifier son monastère et construire la ville qui porte maintenant le nom de San -Germano. En 884, les Sarrasins réussirent à s’emparer de la célèbre abbaye, dont ils massacrèrent l’abbé avec un certain nombre de religieux. Léon d’Ostie, Pierre Diacre, et de nos jours dom Tosti, lui attribuent un ouvrage sur les endroits de l’Écriture Sainte qui paraissent se contredire ; mais nous croyons que les deux livres’AvTtxei|iéviov Sententiarum Veteris et NoviWestamenti, édités sans nom d’auteur, in-f°, Bâle et Paris, 1530, doivent être laissés parmi les œuvres de saint Julien, évêque de Tolède. Ce même ouvrage est également attribué à saint Berthaire sous le titre de Quœstiones in utrumque Testamentum. — Voir A. Bovio, Dissertatio apologetica qua S. Bèrlarii sanctitas ejusque martyrii monurnenta vindicantur, in-8°, Naples, 1805 ; Bolland., Acta Sanctorum, t. IX octobris, p. 663-682 ; Patr. lat., i. xevi, col. 586 ; t. cxxvi, col. 975 ; Mabillon, Acta SS. Ord. S. B., t. iv, part. 11, p. 463-467 ; Tiraboschi, Storia délia litt. Ual. (1823), t. iii, p. 311 ; Ziegelbauer, Historia rei litt. Ord. S. B., t. iv (1754), p. 57.
- BERTHEAU Ernst##
BERTHEAU Ernst, exégète protestant allemand, né à Hambourg le 23 novembre 1812, mort à Gcettingue le 17 mai 1888. Il fit ses premières études au Johanneum de Hambourg, et s’adonua ensuite aux études théologiques
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