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BERSABÉE


cinq métrés dans le rocher. L’autre, qui est à trois cents pas à l’ouest-sud-ouest du premier, n’a que cinq pieds de diamètre ; mais il est à peu près aussi profond. Tous les deux contiennent une eau claire et excellente, et offrent le caractère d’une haute antiquité, car leurs margelles sont, profondément striées de nombreux sillons, que le frottement répété des cordes avec lesquelles on tire de l’eau a creusés dans la pierre. La maçonnerie paraît ancienne, et l’inscription arabe qu’on a trouvée sur une pierre prouve simplement des réparations rendues nécessaires par le temps. Cf. C. R. Conder, Tent Work in Palestine, in-8°, Londres, 1889, p. 247 ; E. Hull, Mount Seir, in-8°, Londres, 1889, p. 138. La place et la construction de ces

Bïblical Researches in Palestine, 1856, t. i, p. 204-205 ; H.B. Tristram, The Land of Israël, 1866, p. 376-381 ; E. H. Palmer, The Désert of the Exodus, 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. ii, p. 387-390 ; The Survey of Western Palestine Memoirs, Londres, 1883, t. iii, p. 394-396. III. Histoire. — À Bersabée se rattache principalement le souvenir des premiers patriarches de l’ancienne loi, qui dressèrent leurs tentes près des puits qu’on y voit encore aujourd’hui, et dont le nom primitif s’est perpétué d’âge en âge. « Est-ce à dire pour cela, se demande M. Guérin, Judée, t. ii, p. 283, que l’un ou l’autre des deux puits remonte à l’époque du patriarche, qui l’aurait creusé et bâti tel qu’il existe encore maintenant’.' Bien que la chose

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494. — Puits de Bersabée. D’après une photographie.

puits dénotent autant d’intelligence et d’habileté que de forcé et de persévérance. Ils sont près de la rivière, dont les eaux, par infiltration, peuvent maintenir une certaine abondance ; mais en même temps ils sont à une hauteur suffisante pour les mettre à l’abri des débordements. Leur eirconférence et leur profondeur attestent aussi toute l’énergie qu’il a fallu déployer pour les creuser dans les roches calcaires, dont les dures couches forment la région. Autour du plus grand sont disposées circulairement neuf auges grossières, en pierre, dans lesquelles les pâtres et les chameliers versent l’eau pour abreuver les animaux ; il y en a cinq autour du plus petit : quelques-unes sont brisées, les autres encore assez intactes. D’autres puits, actuellement comblés, avaient été creusés dans le lit de l’ouadi (fig. 494).

La ville occupait, au nord de ces deux puits, une plateforme inclinée, dont le pourtour est d’environ trois kilomètres. Dans toute l’étendue de cet emplacement, le sol est jonché de matériaux provenant d’anciennes constructions démolies. On distingue, avec quantité de fragments de poteries, les arasements de nombreuses maisons, la direction de plusieurs rues et les vestiges de quelques édifices publics, dont les fondations seules subsistent en partie. Cf. V. Guérin, Judée, t. ii, p. 278 ; Robinson,

ne soit point impossible, je ne la regarde pas néanmoins comme vraisemblable, et je les attribue plutôt, dans l’état où ils sont de nos jours, à l’époque où une ville véritable s’éleva en cet endroit, époque fort ancienne elle-même et dont je ne puis préciser la date. Seulement rien n’empêche de penser et tout porte à croire, au contraire, à cause de la persistance singulière des traditions en Palestine, que l’un des deux n’a été que réparé et reconstruit sur l’emplacement qu’occupait le fameux « puits du Serment ». Après avoir raconté l’alliance d’Abraham avec Abimélech, l’Écriture nous dit que le saint patriarche planta à Bersabée un bois, d’après l’hébreu, un tamaris, arbre commun en Egypte, dans l’Arabie Pétrée et en Palestine, qui atteint une assez grande hauteur et donne beaucoup d’ombre ; puis il sanctifia ce lieu en invoquant le nom du Seigneur, du Dieu éternel. Gen.., xxi, 33. C’est de là qu’il partit pour aller sacrifier son fils sur le mont Môriah, et là qu’il revint après cet acte héroïque d’obéissance à un ordre divin ; il y séjourna encore quelques années. Gen., xxii, 19.

Plus tard, lsaac vint également s’y fixer ; la nuit même de son arrivée, Dieu lui apparut et lui dit : « Je suis le Dieu d’Abraham ton père ; ne crains rien, car je suis avec toi. Je te bénirai et je multiplierai ta race à cause de