Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/891

Cette page n’a pas encore été corrigée
4627
1628
BÉROTH — BERRUYER


village actuel de Bereitân (écrit par quelques-uns Brithein), uu peu au sudouest de Ba’albek, dans la grande plaine de Cœlésyrie ; on y trouve un assez grand nombre d’anciens tombeaux. Cf. K. Furrer, dans la Zeitschrift des Deutschen Palàslina-Vereins, 1885, p. 34. Tout ce qu’on peut dire, c’est que cet emplacement se trouve dans la direction générale indiquée par l’Écriture.

A. Legendre.
    1. BÉROTHITE##

BÉROTHITE (hébreu : Bêrôtî ; Septante : ByipuGi ; Vulgate : Berothites), originaire de la ville de Béroth. Remmon le benjamite et Naaraï, écuyér de Joab, général de David, sont qualifiés de Berothites, II Reg., IV, 2 ; I Par., xi, 39, pour indiquer leur patrie. Voir Béroth 2.

    1. BEROUNSKY Jean Achille##

BEROUNSKY Jean Achille (Jean Achille de Béroun), écrivain bohémien, né à Béroun vers 1560, mort vers "1620. Il devint prêtre et desservant de la terre seigneuriale de Diviche (Divis) Slavata de Chlum, alors curé de la paroisse de Pacov et de Pribislav. Il écrivit des ouvrages religieux et publia nommément : en 1588, Commentaire des Évangiles pour les dimanches et les jours de fête (selon Luc Osiander) ; en 1590, Commentaire du prophète Daniel, in-4° ; en 1595, Commentaires courts des épîtres des dimanches et fêtes ; Postilles, traduites du latin ; en 1611, Eortologie ou Commentaires courts de la vie, des travaux et de la mort des saints apôtres, confesseurs et martyrs. En 1612, il traduisit de Jérôme Weller : Historié evangelickâ o umuceni Pânë (Histoire évangélique de la passion de Jésus-Christ) ; en 1616, Kràtky a sprostny vyklad nëkterych pisem svatych (Commentaire court et simple de quelques Livres Saints) ; en 1617, Kràtky vyklad na câst Zjeveni Sv. Jana (Bref commentaire d’une partie de l’Apocalypse de saint Jean). Tous ces commentaires sont principalement homilétiques.

J. Sedlacek.

    1. BERRIMAN John##

BERRIMAN John, théologien anglais, né en 1691, niort à Londres le 8 décembre 1768. Il étudia à Oxford et fut successivement curé de Saint - S within, lecteur de Sainte -Marie d’Aldermanburg, enfin recteur de Saint-Alban. Il reste de lui : ©ëbç éçpaveptflOï) êv capxf, or a Critical Dissertation upon I Tim., iii, 16, with an Account of above one hundred Mss. of Paul’s Epistles, and rubs to distinguish the varions readings, in-8°, Londres, 1741.

— Voir Gentleman’s Magazine, t. xxxviii, p. 590.

B. Heurtebize.

’BERRUYER Isaac Joseph, exégète paradoxal, naquit

à Rouen le 7 novembre 1681, entra dans la Compagnie de Jésus le 4 novembre 1697, et mourut à Paris le 18 février 1758. Il fit paraître à Paris, en 1728 : Histoire du Peuple de Dieu depuis son origine jusqu’à la venue dit Messie, tirée des seuls Livres Saints, ou Le texte sacré des Livres de l’Ancien Testament réduit en un corps d’histoire, 8 in-4°, S’inspirant d’un sentiment très juste, en principe, de l’importance de l’histoire biblique pour établir la divinité de la religion chrétienne, l’auteur voulait rendre la lecture de cette histoire plus facile et plus attrayante. En conséquence, il s’était efforcé, comme il s’exprime, « par une concordance suivie et une paraphrase fidèle, d’arranger tous les textes, de présenter sous un seul point de vue ce qui est dispersé, de réunir des parues destinées à faire un tout, d’éclaircir et d’expliquer ce qui, étant de soi-même assez intelligible, ne le seroit pas au eominun des hommes. » L’ouvrage n’était pas sans mérite, au moins quant au style ; il eut du succès, mais souleva aussi de justes critiques. Il fut mis à Yindex de Rome le 6 mai 1734. Cependant il eut une continuation, qui fit encore plus de bruit et qui est beaucoup plus répréhensible. En 1753, parut clandestinement VHistoire du Peuple de Dieu depuis la naissance du Messie jusqu’à la fin de la Synagogue, et, en 1757, VHistoire du Peuple de Dieu, troisième partie, ou Paraphrase des Épîtres des Apôtres, d’après le commentaire latin du P. Hardouin. La seconde partie est accompagnée de cinq

dissertations latines, où le P. Berruyer, s’adressant, comme il dit, aux savants, développe et essaye de justifier certaines de ses idées particulières.

Dès le 22 octobre 1753, les supérieurs religieux de l’auteur désavouèrent la nouvelle publication, en déclarant que l’impression en avait été faite à leur insu et contre leur volonté, et « qu’ils n’auraient jamais laissé paraître (l’ouvrage ) sans un grand nombre de corrections importantes et nécessaires ». La sincérité de ce désaveu est confirmée par une lettre curieuse que nous avons sous les yeux. Cette lettre, adressée au chancelier Lamoignon, le 24 juillet 1752, par le P. Berruyer, alors âge de près de soixante-douze ans, nous apprend que celui-ci n’avait pu encore, à cette date, obtenir dans son ordre l’approbation régulière, qu’il sollicitait depuis quinze ans, pour la seconde partie de son Histoire du Peuple de Dieu ; qu’il avait finalement soumis son manuscrit à deux censeurs séculiers, nommés par le chancelier ; et qu’il attendait le résultat de leur examen pour présenter encore une fois son ouvrage à la revision de sa Compagnie. Le vieil écrivain se plaint à Lamoignon des lenteurs de ses censeurs, qui lui paraissent calculées : « Les exemplaires de mon ouvrage dont je puis disposer, dit-il, sont entre les mains de M. le curé de Saint-Laurent et de M. Millet (les censeurs officiels). J’espérois les retirer vers le mois de septembre, pour les remettre à nostre P. Provincial au retour de ses voyages, et faire commencer la revision domestique. Vous jugez bien, Monseigneur, que ce n’est pas là une affaire preste à finir. Mais elle ne finira pas durant ma vie, si les censeurs que vous m’avez donnés ne songent qu’à amuser et à retarder. « Maintenant, si l’on songe que l’ouvrage dont il s’agit parut dans le courant de mai ou de juin 1753, comme l’atteste l’arrêt du parlement, on voit que le temps matériel a manqué pour terminer ces examens si laborieux avant l’impression. Il faut conclure que le manuscrit, non revisé et non approuvé, a dû être livré irrégulièrement à un libraire désireux de laire une bonne affaire par n’importe quel moyen. La main infidèle ou imprudente qui l’a livré ne paraît pas être celle du P. Berruyer lui-même ; du moins la lettre que nous venons de citer suffirait à montrer que son impatience de faire paraître son ouvrage ne l’empêchait pas de vouloir en cela se conformer aux prescriptions de l’Eglise et de la règle religieuse.

Quoi qu’il en soit, la seconde partie de son Histoire fut également mise à l’index, le 17 avril 1755. De plus, quand elle eut paru en italien, avec une apologie anonyme, Benoît XIV la condamna, avec des qualifications sévères, par un bref daté du 17 février 1758. Enfin la troisième partie, publiée par le même éditeur clandestin, fat censurée par Clément XIII, dans un bref daté du 2 décembre 1758. Avant et après ces sentences de l’autorité suprême, l’œuvre du P. Berruyer a été critiquée dans une multitude d’écrits, où les passions jansénistes et parlementaires ont eu une très grande part. Ainsi le parlement de Paris lui fit surtout un crime d’avoir « fâché » d’inspirer à ses lecteurs la doctrine ultramontaine, opposée au gallicanisme. Les accusations de nestorianisme et de socinianisme, que lui prodiguèrent les jansénistes, étaient plus sérieuses. Berruyer les mérite en partie, non pas qu’il ait jamais exprimé ou insinué un doute sur la divinité de Jésus-Christ et l’unité de sa personne dans les deux natures, mais parce que son système d’interprétation diminue et énerve singulièrement les preuves de ces dogmes par l’Écriture. D’après lui, eh effet, il n’y aurait presque pas de textes affirmant directement la divine nature du Sauveur ; car si très souvent le Seigneur reçoit des prédicats qui, d’après l’interprétation traditionnelle, ne lui conviennent qu’à raison de sa divinité, le P. Berruyer prétend que presque tous se vérifient directement dans son humanité sainte.

Pour les éditions très nombreuses de VHistoire du peuple de Dieu, dont quelques-unes récentes (comme celle des directeurs du séminaire de Besançon, 10 in-8°,