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BÉRÉNICE — BERGER

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rét à l’historien juif Justus de Tibériade. « Bérénice, dit M. Is. Loeb, a réuni dans sa personne tous, les vices de la famille d’Hérode : l’amour du faste et du pouvoir, le goût de l’intrigue et des tripotages politiques, l’égoïsme sans scrupules, la passion sans frein. Avec elle finit l’histoire de cette famille, dans le dévergondage et la pourriture. » Grande Encyclopédie, t. VI, p. 290. On a retrouvé l’inscription grecque du socle d’une statue qui avait été élevée à Athènes à Bérénice. Corpus Inscriplionum grsscarum, n° 361, t. i, part, ii, p. 431. E. Jacquier.

1. BERESCHITH (berêMt, « au commencement » ), premier mot de la Genèse, qui sert aux Juifs à désigner ce livre tout entier.

2. BERESCHITH RABBA, midrasch ou commentaire juif sur la Genèse. Voir Midraschim.

BERGER. Hébreu : rô’éh ; Septante : tcoiu^v ; Vulgate : pastor. Deux fois, IV Reg., iii, 4, et Amos, i, 1 :

odieux au* Égyptiens, asservis alors à la domination des Hyksos ou rois pasteurs ; mais il ménageait aux immigrants toute la faveur du souverain, naturellement bien disposé pour des hommes de condition, peut-être même d’origine analogue à celle de ses propres ancêtres. Gen., XL VI, 32-xlvii, 3. Les Hébreux continuèrent, dans la terre de Gessen, à mener la vie pastorale. Mais des circonstances providentielles obligèrent peu à peu un certain nombre d’entre eux à apprendre toutes sortes de métiers. Néanmoins l’ancien genre de vie gardait tous ses charmes et toute sa noblesse aux yeux des Hébreux, et Moïse, bien qu’élevé à la cour dans toutes les sciences des Égyptiens, n’hésitait pas à devenir berger des troupeaux de son beau-père Jéthro.. Exod., iii, 1. Ou voyait aussi des jeunes filles des plus riches familles, comme Rachel et Séphora, occupées à faire paître les brebis. Gen., xxix, 6-9 ; Exod., Il, 16, 17 ; Cant., i, 7.

Après l’établissement des tribus dans la terre de Chanaan, la vie pastorale cessa naturellement d’être la principale occupation des Hébreux. H fallut exercer le métier

488. — Bergers égyptiens soignant leur troupeau. Tombeau de Béni -Hassan. xii » dynastie. D’après Lepsius, Derikmaler aus Aegypten, Abth. ii, Bl. 132.

nôqêd, que les traducteurs grecs laissent de côté la première fois, et qu’ils transcrivent simplement vmxt|8 dans Amos.

I. La vie pastorale chez les Hébreux. — Dès le principe, les hommes se sont consacrés les uns â la vie pastorale, les autres à la vie agricole. Abel était, pasteur et Gain agriculteur, Gen., IV, 2 ; le premier par conséquent nomade et changeant de pays quand ses troupeaux n’y trouvaient plus à vivre, le second plus sédentaire et obligé de rester en place pour surveiller sa culture et en ramasser les fruits. Abel ne s’occupait encore que de menu bétail, s’ôn, mot qui signifie seulement des brebis et des -chèvres. Gen., iv, 2. Mais un des descendants de Caïn, Jabel, fils de Lamech, fut « le père de ceux qui habitent sous les tentes et parmi les troupeaux s, et posséda du gros bétail, miqnéh. Gen., iv, 20. Avec lui commença la grande Vie nomade.

Les patriarches de la descendance de Seth furent tous de grands pasteurs. Abraham et Lot possédaient des troupeaux si nombreux, que leurs bergers ne pouvaient vivre ensemble dans la même région, et que les deux patriarches furent dans la nécessité de se séparer. Gen., xiii, 7, 8. Même querelle s’éleva plus tard, à propos de la jouissance d’un puits, entre les bergers d’Isaac et ceux de la vallée de Gérare, en pays philistin. Gen., xxvi, 20. Jacob paissait les troupeaux de Laban. Gen., xxix, 18 ; xxx, 31. Plus tard, arrivé en Egypte avec toute sa famille, il eut bien soin, sur le conseil de son fils Joseph, de se présenter au pharaon en qualité de pasteur. Quoiqu’on élevât de nombreux troupeaux en Egypte (fig. 488), ce titre était

des armes, bâtir des villes et des villages, s’adonner â l’agriculture et s’appliquer aux différentes industries nécessaires à la vie d’une nation sédentaire. Il n’y eut plus de grands pasteurs, mais seulement de grands proprié* (aires de, troupeaux, ayant à leur service de nombreux bergers, comme cela se pratiquait chez les peuples voisins. Gen., xlvii, 6 ; I Reg., xxi, 7. Le métier de berger perdit pâu à peu de sa considération, et ceux qui l’exerçaient avaient conscience de l’humilité de leur condition. II Reg., vii, 8 ; Ps. lxxvii, 70 ; Amos, vii, 14 ; Soph., ii, 6. Des bergers pouvaient devenir rois, comme David, ou prophètes, comme Amos ; mais, dans les derniers temps surtout, la vie pastorale était regardée comme peu enviable. Cf. Sap., xvii, 16.

Néanmoins, dans un pays comme la Palestine, où l’élevage des troupeaux occupa toujours une si grande place, on se rendait compte des services rendus par les gardiens des brebis. Quand on parlait de « brebis sans pasteur », c’était toujours pour indiquer l’état social le plus lamentable ou la malédiction divine la plus terrible pour un peuple. Num, , xxvii, 17 ; III Reg., xxii, 17 ; II Par., xviii, 16 ; Judith, xi, 15 ; Matth., ix, 36. Par contre, on donnait métaphoriquement le nom de pasteurs à ceux qui exerçaient une autorité sur la nation, aux princes, qu’Homère appelle aussi « pasteurs de peuples », aux prophètes, aux représentants de Dieu, Is., xliv, 28 ; Jer., ii, 8 ; iii, 15 ; xxii, 22 ; xxin, 4 ; Zach., xi, 5, 8, 16 ; à Dieu lui-même, Gen., xlviii, 15 ; Ps. xxiii, 1 (texte hébreu) ; Is., XL, 11 ; xlix, 9, 10 ; Ezech., xxiv, 11 ; Ose., iv, 16, et au Messie, Ezech., xxiv, 23 ; xxxvii, 24, qui un jour revendiquera le titre de