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BENOIST EUE — BENOIT XI


1. BENOIST Élie, pasteur protestant, né à Paris le 20 janvier 1640, et mort à Delft le 15 novembre 1728. Pendant vingt ans il exerça les fonctions de ministre dans l’église réformée d’Alençon, où il eut de vives discussions avec le P. de la Rue, jésuite, sur plusieurs points de controverse. L’édit de Nantes le força de se retirer à la Haye, et il devint pasteur de l’église de Delft ; après trente et un ans de services, en 1715, il fut déclaré pasteur émérite. Il est surtout connu par une Histoire de l’édit de Nantes, qui fut réfutée par les PP. Thomassin et Bordes, de l’Oratoire. Il a laissé : Dissertationes epistolicee très inpriores octodecim versiculos primi capituli Evangelii secundum Joannern circa Christi divinitatem, in-8°, Rotterdam, 1697. — Arnica expostulatio de stylo Novi Testamenti adversus Epistolam D. Taco Hajo van den Honert, in-4°, 1703, Delft. D’après J. de Chautfepié, Nouveau dictionnaire critique et historique, in-f°, Amsterdam, 1750, t. i, p. 238-240, il laissa manuscrits les ouvrages ou dissertations suivantes : 1° Réflexions sur les doudaïm, ou les fruits que Ruben porta à sa mère. Selon lui, ce n’étaient pas des mandragores, mais des fraises. 2° Dissertation sur l’oracle de Jacob, Gen., xlix, 10. Il y avance que Juda perdra le sceptre pendant un certain temps et le recouvrera à l’avènement du Messie. 3° Dissertation latine sur la vision d’Ézéchiel. 4° Dissertation latine sur l’apparition de l’étoile aux mages, qui pour lui est plutôt providentielle que miraculeuse., 1. de Chauffepié cite de longs passages de ces ouvrages manuscrits.

E. Levesque.

2. BENOIST Jean, calviniste, originaire d’Allemagne, fut médecin à Saumur, où il mourut fort âgé, le 8 mai 1664. En 1614, il enseignait dans cette ville la langue grecque, et se fit connaître par une remarquable édition de Pindare, avec traduction latine et commentaires. Ses œuvres scripturaires sont : Métaphrase et paraphrase du Cantique des cantiques, in-4°, Saumur, 1635 ; 2e édit., 1650 ; Métaphrase et paraphrase des Psaumes, in-8°, Saumur, 1646. Voir Le Long, Bibliotheca sacra, in-f°, Paris, 1723, p. 634 ; Haag, La France protestante, t. ii, p. 177 ; D r Dumont, Histoire de l’académie de Saumur, 1600 à 1684, dans les Mémoires de la Société académique, in-8°, Angers, 1862, t. xi, p. 1-112. E. Levesque.

3. BENOIST René, théologien français, né en 1521 à Savennières, près d’Angers, mort à Paris le 7 mars 1608. Après avoir fait ses études à l’université d’Angers, où il fut reçu docteur en théologie, il occupa quelque temps la cure de SaintMaUrille des Ponts-de-Cé. En 1548, il se rendit à Paris, où il prit le bonnet de docteur en Sorbonne (1559). Protégé par le cardinal de Lorraine, il devint confesseur de Marie Stuart et la suivit en Ecosse. À son retour, il obtint, en 1566, la cure de Saint -Pierre-des-Arcis, à Paris, et, en 1568, celle de Saint -Eustache, que son oncle résigna en sa faveur. D’abord favorable à la Ligue, et surnommé le pape des Halles à cause de sa grande influence, il embrassa vers la fin de ce mouvement le parti du roi, et fut l’un des docteurs que Henri IV, résolu à faire profession de la foi catholique, appela près de lui, à Saint-Denis, pour s’éclairer (12 juillet 1592). Henri le prit même pour confesseur jusqu’en 1601. Il mourut âgé de quatre-vingt-sept ans, après avoir tenu par son savoir et sa popularité une place importante parmi ses contemporains. Launoy lui attribue cent cinquante-quatre ouvrages, livres ou brochures ; Nicéron en énumère cent cinquante-neuf, mais plusieurs ne sont que des rééditions. Ses œuvres scripturaires sont : 1° Catholique et familière exposition des évangiles d’un chascun jour de caresme et des épistres du dimanche, par Louis le Sénéchal (pseudonyme de René Benoist), in-8°, Paris, 1559 ; 2e édition, 1562. — 2° À la suite de la Biblia sacra, éditée par le théologien Jean Benoist, in-f°, Paris, 1564, on trouve un appendice ainsi intitulé : Exquisita strontata in universum corpus biblicum quadruplici tum


materia tum, Ubro distincta, in quibus proposita christianee religionis hoc tempore controversa ex ipso verbo Dei explicantur et dissolpuntur, auctore Renato Benedicto, Andegavo, doctore theologo Parisiênsi. II parut à part, sous ce titre un peu différent : Stromata, in universum organum biblicum seu potius Panoplia catholicorum, opus eàm omnibus Sacrée Scripturee studiosis, tum maxime concionatoribus catholicis perutile, in-12, Cologne, 1568. La troisième partie de cet ouvrage avait été déjà publiée séparément : Locorum preecipuorutn Sacrée Scripturee, tam Veteris quam Novi Testamenti, quibus prave detortis hujus tempeslatis hseretici abutuntur, conquisitio et catholica expositio, in- 8°, Paris, 1566 ; in-32, Anvers, 1567. Il eh parut des traductions françaises, sous ce titre : Exposition et familière résolution de certains lieux et principaux passages, tant du Vieux que du Nouveau Testament, in-8°, Paris, 1567 ; Reims, 1567 ; et sous cet autre titre : Réfutation des vains prétendus fondemens de certains lieux de l’Écriture Sainte, desquels les hérétiques abusent, in-8% Paris, 1569. — 3° La Sainte Bible traduite en françois selon la version’de la Vulgate, avec des notes et des expositions de plusieurs passages objectés par les hérétiques, 3 in-f°, Paris, 1566. Elle reparut en 2 in-4°, Paris, 1568, et in - 16, Anvers, 1571, sous ce titre : La Saincte Bible, contenant le Vieil et le Nouveau Testament latinfrançois, avec des adnotations nécessaires pour l’intelligence des lieux les plus difficiles. Dès que cette traduction de la Bible parut (1566), elle souleva une tempête. On reprochait à l’auteur d’avoir reproduit le texte de l’édition de Genève avec de légères modifications. Le livre, publié cependant avec approbation de la Sorbonne, fut condamné le 15 juillet 1567, et l’auteur exclu de la faculté le 1 er octobre 1572 : exclusion et condamnation ratifiées par le pape Grégoire XIII, le 3 octobre 1575. Ce ne fut qu’en se soumettant qu’il put reprendre son titre de doyen (1598). Il ne voyait pas dans sa traduction les erreurs calvinistes qu’on lui reprochait, sauf en quelques points où il accusait les imprimeurs d’avoir altéré son texte. Et de fait il obtint contre eux un arrêt du parlement (21 mai 1566). Pour lui, il resta toujours sincèrement attaché à la foi. — 4° Du bâtiment des temples matériels, où est expliqué par scholies le prophète Aggée, le IV chapitre de Zacharie, et le i° r chapitre d’Esdras, in-8°, Paris, 1578. — 5° Le Nouveau Testament de Notre-Seigneur JésusChrist, avec annulations et expositions des lieux lés plus difficiles, in-16, Rouen, 1579, avec figures sur bois. — 6° Version, paraphrase et briève explication du psaume Exaudiat te Dominus, in-8°, Paris, 1595, — 7° Déclaration de feu M. René Benoist sur la traduction des Bibles et annotations d’icelles, ensemble la censure de nostre Saint-Père, in-8°, Paris, 1608. — 8° Les Épistres de saint Paul, les Épistres catholiques de saint Jacques, saint Pierre, saint Jean et saint Jude ; l’Apocalypse ou Révélation de saint Jean, le tout en françois et en latin, selon la version commune, avec annotations et expositions des lieux les plus difficiles, in-24, Rouen, 1612. — Voir Aug. Galitzin, Messire René Benoist, Angevin, confesseur du roi Henri 1111, in-8°, Angers, 1864, tiré à cent exemplaires ; J. Denais, dans la Revue de l’Anjou, 1872, t. viii, p. 1, 97, 287, et tirage à part sous ce titre : Le pape des Halles, René Benoist, « 1-8°, Angers, 1872. E. Levesque.

1. BENOÎT XI (Nicolas BOCCASINI), né à Viterbe en 1240, mort à Pérouse le 7 juillet 1304. IL entra fort jeune dans l’ordre de Saint -Dominique, où il fit profession en 1257. Il s’y fit bientôt remarquer par sa piété et ses talents. Ce fut en enseignant les jeunes religieux qu’il composa ses commentaires sur le psautier, sur Job, sur V Apocalypse et sur saint Matthieu. Après avoir exercé les fonctions de provincial en Lombardie, Nicolas Boccasini fut, dans le chapitre des Frères Prêcheurs tenu à

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