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ABIA.LBON — ABIDA

ABIALBON (hébreu : ʾAbîʿalbôn, « mon père est fort ; » Septante : Γαδαϐίηλ), un des trente-sept héros ou vaillants guerriers de l’année de David, II Reg., xxiii, 31. Il est nommé Abiel dans I Par., xi, 32. Voir Abiel 2.

ABIAM (hébreu : ʾAbîyâm), Abia, roi de Juda, fils et successeur de Roboam. Son nom, qui est écrit sous la forme Abia dans les Paralipomènes, est constamment écrit Abiam dans le troisième livre des Rois, xiv, 31 ; xv, 1, 7, 8. Voir Abia 5.

ABIASAPH (hébreu : ʾAbîʾâsâf, « mon père a rassemblé ; » Septante : Ἀϐιάσαρ, Ἀϐισαφ, Ἀϐιάσαφ), Lévite, un des fils de Coré. Exod., vi, 24 ; I Par., vi, 37. Il est appelé Ébiasaph (en hébreu : ʾEbeyâsâf), I Par., vi, 24 ; ix, 19. La généalogie donnée I Par., vi, 23-37, semble en contradiction avec les deux endroits parallèles, Exod., vi, 24, et I Par., vi, 37, et crée une difficulté. Ou bien il y a erreur de transcription ; ou bien Asir et Elcana, qui paraissent en ce passage donnés comme les ascendants d’Abiasaph, doivent être plutôt regardés comme ses frères et fils de Coré comme lui, conformément à Exod., vi, 24.

ABIATHAR (hébreu : ʾEbeyâṭâr), grand prêtre, arrière-petit-fils d’Héli par Phinées et Achitob ; fils du grand prêtre Achimélech, qui fut mis à mort par Saül, pour avoir donné l’hospitalité à David fugitif. Abiathar, voué à la mort avec tous les habitants de Nob, échappa comme par miracle au massacre, I Reg., xxii, 20, et s’enfuit auprès de David, qui s'était abrité à Maspha, dans les montagnes de Moab. Il s’attacha à lui comme un serviteur fidèle, et partagea les privations de sa retraite. Or il avait emporté avec lui l'éphod, I Reg., xxiii, 6, dont il se servait pour consulter Jéhovah dans les circonstances difficiles. C’est ainsi que, par l’ordre du Seigneur, il détermina David à quitter Moab, à repasser le Jourdain, et à tenter, tout près de l’armée de Saül, le coup le plus audacieux : la délivrance de Céila, assiégée par les Philistins. Là encore Abiathar sauva le roi des projets hostiles de Saül ; car, ayant consulté Dieu par l'éphod sur les dispositions des habitants de Céïla, il connut qu’elles étaient mauvaises, ce qui amena David à s’enfuir dans la montagne du désert de Ziph, aujourd’hui Tell-Zif, I Reg., xxiii, 14-15, où Abiathar le suivit encore. Nous retrouvons ce grand prêtre à Jérusalem, lors de la translation solennelle de l’arche à Sion. Il portait le dépôt sacré avec Sadoc, grand prêtre comme lui, et quelques lévites choisis par David. I Par., xv, 11-12. À cette époque, par une exception difficile à expliquer, il y avait deux grands prêtres simultanément en fonction. Cf. II Reg., viii, 17 ; xv, 24, 29, 35 ; xix, 11 ; xx, 25 ; I Par., xv, 11 ; xviii, 16.

Abiathar était encore près de David lorsque celui-ci, poursuivi par Absalom révolté, quitta Jérusalem. Il marchait en avant de l’arche du Seigneur, que transportaient Sadoc et les lévites, II Reg., xv, 24, dirigeant l’ordre de cette pieuse translation. Mais, arrivé au pied de la montagne des Oliviers, il fut forcé d’obéir à David, qui refusait de faire partager ses humiliations à l’arche sacrée, et rentra dans la ville, se privant cette fois de suivre son roi, pour monter une sainte garde près de l’arche du Seigneur. De Jérusalem, il continua à veiller avec Sadoc au salut du fugitif. C’est par eux que David, instruit des projets d’Absalom et de son conseiller Achitophel, passa de nouveau le Jourdain. Abiathar, dont la fidélité ne s'était pas démentie dans l'épreuve, trahit David aux jours de sa prospérité. Il est probable que l’autorité accordée dans la suite à son collègue Sadoc lui porta ombrage. Quand donc Adonias mécontent organisa un plan de révolte pour usurper le trône, il trouva Abiathar prêt à le soutenir. III Reg., i, 7. Sur ces entrefaites, le saint roi mourut ; ce fut Salomon qui eut la mission de punir les coupables ; Adonias fut mis à mort, et Abiathar eût partagé le même sort, si un sentiment de piété filiale, qui fait honneur à Salomon, n’eût arrêté la sentence. Le roi se souvint qu’aux jours de ses malheurs, David avait trouvé en lui un serviteur fidèle. C’en fut assez pour mitiger la peine. Le traître fut seulement déchu du souverain pontificat et relégué à Anathoth, ville sacerdotale, au nord-est de Jérusalem. C'était l’accomplissement de la malédiction prononcée naguère par Dieu sur la maison d’Héli, son aïeul. I Reg., ii, 30-36 ; iii, 10-14. Il n’est plus désormais question de ce personnage. Par sa déchéance, le souverain pontificat fut transféré de la famille d’Ithamar à celle d'Éléazar, I Par., xxiv, 2-3. Cette triste fin contredit tout le reste de la vie d’Abiathar. Jusque-là il s'était montré homme d’un grand caractère, actif, intrépide, dévoué jusqu'à la mort à Dieu et à son roi. La jalousie ou quelque autre passion le perdit à l’heure où il pouvait, dans une sécurité parfaite, partager la gloire et la puissance de David victorieux.

Le verset 17 du chapitre viii, au second livre des Rois, présente relativement à Abiathar une difficulté : « Et Sadoc, fils d’Achitob, et Achimélech, fils d’Abiathar, étaient prêtres. » Car il est indubitable qu'à cette époque les deux grands prêtres étaient Sadoc et Abiathar. Faut-il donc voir dans ce verset une interversion de noms introduite par quelque copiste, en sorte qu’il faudrait lire (et de même aux passages parallèles I Par., xviii, 16 et xxiv, 6) : « Abiathar, fils d' Achimélech ? » Ou bien appelait-on indifféremment le même personnage Abiathar et Achimélech, comme on peut l’inférer d’après saint Marc, ii, 25-26? Ou enfin s’agit-il réellement d’un fils d’Abiathar, qui aurait rempli les fonctions sacerdotales transitoirement en l’absence de son père ? Toutes ces hypothèses sont soutenables, sans qu’aucune d’elles donne le dernier mot de la difficulté.

P. Renard.

ABIB (hébreu : ʾabib), le premier mois de l’année hébraïque, appelé depuis nisan. Ce mot signifie épi, Exod., ix, 31 ; Lev., ii, 14 ; cf. Cant., ii, 13, et il désigne, dans le Pentateuque, Exod., xiii, 4 ; xxiii, 15 ; xxxiv, 18 ; Deut., xvi, 1, le mois où le blé monte en épis. Il était de trente jours, et commençait, d’après les rabbins, a la nouvelle lune de mars. Ce fut en souvenir de la délivrance des Hébreux de la servitude d’Égypte que ce mois fut le premier de l’année. Exod., xii, 2. La fête de Pâques se célébrait le quinze d’abîb. Exod., xii, 6, 18. Voir Mois.

ABICHT Johann Georg, orientaliste et théologien allemand, luthérien, né le 21 mars 1672 à Königsee, dans la principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt, mort à Wittemberg le 5 juin 1740. Il fit ses études à Iéna et à Leipzig ; en 1702, il devint professeur de langues orientales dans l’université de cette dernière ville ; puis, en 1707, recteur du Gymnase et pasteur de l'église de la Sainte - Trinité à Dantzig ; enfin, en 1729, surintendant général f premier professeur de théologie et pasteur de l'église de la ville de Wittemberg. Il jouit de la réputation d’un savant très versé dans la connaissance des langues orientales et de l’archéologie hébraïque. Son ouvrage le plus connu est sa Brevis Methodus linguæ sanctæ, in-8°, Leipzig, 1718. Il eut des discussions qui firent grand bruit avec J. Franke sur l’usage grammatical, prosodique et musical des accents hébreux, Accentus Hebræorum, in-8°, Leipzig, 1715. Parmi ses autres nombreuses publications, on remarque ses Annotationes ad vaticinia Habacuc prophetes, in-4°, Wittemberg, 1752. Il fut un des collaborateurs des Acta eruditorum de Leipzig. Ses écrits les plus intéressants ont été insérés dans le Thesaurus novus theologico-philologicas dissertationum exegeticarum ex Musœo Th. Hasœi et Conr. Ikenii, 2 in-f », Leyde, 1732. — Sur Abicht, voir E. Chr. Schroeder, Programma academicum in exequias J. G. Abichti, Wittemberg, 1740 ; J. W. Berger, Oratio funebris in exequiis J. G. Abichti, Wittemberg, 1740 ; M. Rauft, Leben Sächsischer Gottesgelehrten, t. i, p. 1.

F. Vigouroux.

ABIDA (hébreu : ʾAbîdâʿ, « mon père sait ou est savant ; » Septante : Ἀϐειδά), un des fils de Madian, des-