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W39 BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES ÉCRITURES — BÉNÉDICTION 1580

femin, d’Ildephonse Cathelinot et enfin de dom Calmet, .abbé de Senones, auteur d’un Dictionnaire de la Bible, d ! un commentaire littéral de l’Ancien et du Nouveau -Testament, et de dissertations sur tous les livres de EÉcriture. Parmi les religieux de notre pays étrangers à ees congrégations, nommons Jacques du Breuil, éditeur tde-saint Isidore de Séville, Claude Lancelot, moine de -Saint-.Cyran, Jean d’Espières, prieur d’Anchin, et, en fElandre, Hubert Phalesius d’Affïighen.

IEn Angleterre, nous rencontrons Léandre de Saintâlartin, président de la congrégation anglaise, un des principaux éditeurs de la Bible de Douai et de la Glossa ordinaria. L’Espagne nous fournit Antoine Perez, qui, de rmoine de Saint-Dominique de Silos, devint évêque de larragone, François de Lemos, abbé de Sainte -Zoïle, et Emmanuel Villaroël ; tous ces religieux appartenaient à

: 1a congrégation de Valladolid. En Portugal, nommons

Français Sanchez, commentateur de l’Ecclésiaste, et Grégoire ISaptista. La florissante congrégation des Saintsfvnges de Bavière compte parmi ses membres Thomas Erhard, Verémond Eisvogel, Célestin Leutner, moines Ae Wessobrunn ; Moser Nonnosus, abbé d’Attel ; Braun, moine de Tegernsee ; Louis Beda de Banth et Schwickardt d’Qttenburen. Léonard Rubenus, de la congrégation de jfîuFsfeld, est auteur d’un Dictionnaire biblique. François rMezger avec ses frères et Godefroi Kroël font profession de la vie monastique à Saint -Pierre de Salzbourg, et

: Starm Bruns à Fulde. Dans le grandduché de Bade nous

trouvons Germain Cartier, moine d’Ettenheimmunster, set : £n Autriche, Jérôme Besange et Placide Fixmillner, moines de Kremsmunster. En Italie, Jean-Antoine Orsati t est nommé par la république de Venise professeur d’Écri.tare Sainte ; Jérôme Bendanus enseigne à Padoue, et le nombre de ses auditeurs est si considérable, qu’il est contraint de transporter sa chaire dans la cathédrale. Virginius Valsechius professe à Pise et Benoît Bacchini m.Bologne. Tous ces religieux faisaient partie de la congrégation du Mont-Cassin.

.La tourmente révolutionnaire préparée par les philosophes se répandit de la France dans presque tous les pays de l’Europe. Elle renversa les monastères, en chassa les habitants et dispersa les trésors amassés pendant de longs siècles dans les bibliothèques des abbayes de l’ordre de : Saint-Benolt. La vie bénédictine ne disparut pas cependant complètement et, la tempête passée, les monastères se relevèrent ou reprirent une nouvelle vie. En Autriche, où l’ordre de Saint -Benoit avait moins souffert, nous îsemarquons un assez grand nombre de religieux qui dans les monastères de Martinsberg, de Kremsmunster, de .Môlk, de Saint-Pierre de Salzbourg, publient des traités rd’Herméneutique sacrée. En Allemagne, Haneberg, abbé de-Saint-Boniface de Munich, puis évêque de Spire, publie une histoire de la Révélation biblique, un traité d’archéo : logie biblique et un commentaire sur saint Jean, et dom -Maur Wolter, abbé et fondateur de la congrégation dé JBeuron, donne, sous le titre de Psallite Sapienter, un rpieux et savant commentaire des Psaumes. D. Anselme Nickes publie, à Rome, des Commentaires surEsdras et sur rE&theT ; D.Fr. de Sales Tiefenthal, à Einsiedeln, des Commentaires sur le Cantique des cantiques, l’Apocalypse et Daniel ; D. Petrus Lechner, en Bavière, des explications des Jïvangiles ; D. Pius Zingerle se fait remarquer à Marienberg par ses travaux érudits ; D. Odilo Wolf, à Imaus, en Bohême, par une étude sur le Temple de Jérusalem (1887) ; les religieux de Maredsous donnent à Tournai, Une bonne édition de la Vulgate latine, en 1881 et 1885, etc.

Jusqu’à nos jours, le XIXe siècle, si agité par les révolutions, n’a fourni, parmi les Bénédictins, qu’un nombre fort restreint de commentateurs. Ils doivent trop souvent vaquer à d’autres travaux que réclament d’eux le salut des âmes et la défense des droits de la sainte Église. Fidèles à la devise de leur glorieux patriarche : Ut in

omnibus glorificetur Deus, s’ils ne veulent rien ignorer des découvertes de la science moderne, ils savent cependant suivre les exemples de ceux qui les ont précédés et puiser dans les docteurs orthodoxes et dans la tradition les règles de l’interprétation de la Sainte Écriture. — Voir dom Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, in-4°, Paris, 1770. — D. François, Bibliothèque générale de tous les écrivains de l’ordre de Saint-Benoît, 4 in-4°, Paris, 1777. — Ziegelbauer, Historia rei litterariee ordinis sancti Benedicti, 4 in-f°, Vienne, 1754. — Hurter, Nomenclator litt. iheologix catholicæ, 3 in-12, Inspruck, 1873-1886. — Scriptores ordinis sancti Benedicti qui (1750-1880) fuerunt in irnperio Austriaco-Hungarico, in-4°, Vienne, 1881.

B. Heurtebize.

1. BÉNÉDICTION, BÉNIR. Le mot « bénir » est la traduction de l’hébreu bêrêk dans l’Ancien Testament, du grec EÙXoyeïv, « dire bien, » dans le Nouveau. Ces deux verbes sont ordinairement rendus dans notre Vulgate par benedicere, d’où nous avons fait en français « bénir ».

I. Dans l’Ancien Testament. — 1° Le mot bârak, dans son sens primitif et étymologique, signifie « fléchir les genoux » ; il est employé avec cette signification II Par., vi, 13, où il est dit que Salomon : ibrak’al birkâv, « tom ba sur ses genoux. » Voir aussi Ps. xcv (Vulgate, xciv), 6 ; Dan., vi, 11. — Gen., xxiv, ll, ilseditdes chameaux qu’on fait agenouiller. Le substantif bérék signifie « genou ».

2° Comme, chez les Hébreux, on se mettait à genoux pour honorer Dieu, II Par., vi, 13 ; Ps. xçv (Xciv), 6 ; Dan., VI, 11 ; cf. Matth., xvii, 14, on donne fréquemment dans l’Écriture au verbe bêrêk quhel de bârak), en l’appliquant à Dieu, le sens de l’invoquer, de le louer et de l’adorer. Exod., xviii, 10 ; II Sam. (Reg.), xviii, 28 ; I (III) Reg., i, 48 ; viii, 15 ; I Par., xxix, 20 ; Ps. (hébreu) xvi, 7 ; xxvi, 12 ; xxxiv, 2 ; lxiii, 5 ; lxvi, 8 ; ciii, 1, 2 ; civ, 1, 35, etc.

3° Du sens de « bénir Dieu » on passa par analogie au sens de « bénir les hommes », — 1. En dépit du sens étymologique du mot, « fléchir les genoux, » bêrêk, ou pihel, se dit souvent dans l’Écriture de Dieu répandant ses bienfaits sur les hommes et sur toutes les créatures. C’est ainsi qu’après la création Dieu « bénit » les êtres qu’il vient de produire, Gen„ i, 22, 28, et, après le déluge, Noé et ses enfants, Gen., îx, 1, en leur disant : « Croissez, multipliez-vous. » Il « bénît » de même les patriarches, Abraham, Gen., xii, 2-3 ; xxii, 17 ; xxiv, 1 ; Isaac, xxvii, 16 ; cf. Hebr., xi, 20 ; Jacob, Gen., xxxv, 9 ; Laban, xxx, 27 ; les enfants d’Israël, Deut., i, 11 ; xii, 7 ; Ps. xxviii (xxix), 11 ; Putiphar à cause de Joseph, Gen., xxxix, 5 ; Samson, Jud., xiii, 24 ; Job, xlii, 12, etc. De là les noms propres : Betruch, « béni [de Dieu], » en latin, Benedicius, dont dont nous avons fait Benoît ; Barachie, « Jéhovah bénit ; » Barachiel, « Dieu bénit. » — Cette bénédiction de Dieu s’applique même aux choses inanimées, parce qu’il s^’en sert ainsi pour l’exécution de ses desseins et l’accomplissement de ses volontés : c’est pourquoi il bénit le sabbat ou septième jour, Gen., ii, 3 ; le pain et l’eau, Exod., xxiii, 25 ; les œuvres de Job, i, 10 ; la maison du juste, Prov., iii, 33, etc. — 2. Par suite de cette manière de parler, lorsque les hommes souhaitent du bien à quelqu’un, ils forment le vœu qu’il soit béni par le Seigneur : « Qu’Abraham soit béni par le Dieu Très-Haut, » dit Melchisédech. Gen., xiv, 19. Noémi s’exprime de même au sujet de Booz, Ruth, ii, 20 ; Saül au sujet de Samuel, I Reg., xv, 13, etc. Sur le mont Garizim, six tribus « bénissent » ceux qui seront fidèles à là loi. Deut., xxvii, 12 ; Jos., VIH, 33-34. Quand on veut remercier un homme d’un bienfait, on lui souhaite la bénédiction de Dieu. I Reg-, xxiii, 21 ; xxvi, 25 ; II Reg., ii, 5 ; II Esdr., xi, 2, etc. De là le sens de « prier » attaché au mot « bénir, » Exod., xii, 32 ; celui de « saluer », c’est-à-dire souhaiter la paix, qui est un don de Dieu, II (IV) Reg., iv, 29 (saintes, comme a traduit exactement la Vulgate) ; Prov., xxvii, 14 ; I Sam. (Reg.), xxv, 14, cf. }. 6 ; I Par., xvi, 43. Celui qui arrive