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1575 BEN-DAVID — BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES ÉCRITURES 1576

    1. BEN-DAVID Lazare ou El’asar ben David##

BEN-DAVID Lazare ou El’asar ben David, auteur juif, né à Berlin le 18 octobre 1764, mort dans cette ville le 28 mars 1832, directeur de l’école Israélite. Ses œuvres scripturaires sont : 1° Vber die Religion der Hebrâer vor M oses, in-8°, Berlin, 1812 ; 2° Vber den Glauben der Juden an einen kûnftigen Messias, d’après Maimonîde et les cabalistes, paru dans la Zeitschrift fur die Wissenschafl des Judenthums, in-8°, Berlin, 1823, p. 197-230 ; Uebergeschriebenes und mûndliches Gesetz (als i Kapitel der Vntersuchungen ûber den Pentaleuch), paru dans là même revue, 1823, p. 472-500. E. Levesque.

    1. BENDÉCAR##

BENDÉCAR (hébreu : Bén-déqér, « fils de Déqér ou fils de la pique ; » Septante : vh( Âaxip), un des douze intendants de Salomon. Son pouvoir s’étendait sur Maccès, Salébim, Bethsamès, Élon et Béthanan. III Reg., iv, 9. Il paraît être désigné par le nom de son père, comme cinq de ces intendants. Bén-déqér pourrait cependant iormer un nom propre.

    1. BÉNÉDICTINS##

BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES

SAINTES ÉCRITURES. Cet ordre fut fondé par saint Benoît, abbé, mort en 543, dans le monastère du Mont-Cassin qu’il avait tonde vers 529 et où il écrivit la règle célèbre qui lui a valu à juste titre le nom de patriarche des moines d’Occident. S’inspirant des traditions et des règles monastiques de l’Orient, il recommande a ses disciples la lecture quotidienne, l’étude et la méditation de l’Écriture Sainte, qui est d’après lui la règle la plus sûre pour toute vie humaine. Les disciples du saint patriarche se montrèrent iidèles à ses prescriptions, et dans tous leurs monastères, à toutes les époques, ils mirent leur gloire à posséder de beaux et corrects manuscrits des Livres Saints, que quelques-uns copiaient avec piété, tandis que d’autres les expliquaient en s’appuyant sur les commentaires qu’en avaient faits les docteurs orthodoxes.

Saint Grégoire le Grand professa la vie monastique dans le monastère de Saint -André qu’il avait fondé sur le mont Cœlius. Apocrîsiaire à la cour de Constantinople, Souverain Pontife, il ne cessa d’étudier les Saintes Écritures ; il écrivit ses Morales sur Job, ses Homélies sur Ézéchiel, sur les Evangiles, etc.

Ce fut ce pape qui envoya Augustin, disciple de saint Benoit, prêcher la foi dans la Grande-Bretagne, et cet apôtre avec ses compagnons porta dans cette île, avec la lumière de l’Évangile, l’amour et l’intelligence de nos Livres Saints. Saint Adelme, abbé de Malmesbury, puis évêque de Sherborne, était très versé dans la connaissance des langues grecque et hébraïque ; il traduisit le psautier en ani, losaxon, et son érudition paraissait prodigieuse à sesconlemporains ; aussi de l’Irlande, de l’Ecosse et même des Gaules, les disciples venaient-ils se ranger en foule autour de la chaire où il expliquait les Écritures. Saint Jean de Beverley, archevêque d’York, commentait les Évangiles, mais son plus beau titre de gloire est d’avoir été le maître du V. Bède. Celui-ci, qui avait eu également pour maîtres deux moines très versés dans la science des Saintes Lettres, Benoît Biscop et Céolfrid, consacra tous ses efforts à l’intelligence de nos livres sacrés, et comme il le dit lui-même, après l’observation de la règle et l’accomplissement de l’office divin, rien ne lui était plus agréable que d’enseigner ou d’apprendre les Saintes Écritures. Il avait une sœur religieuse, et ce fut à sa prière qu’il composa son traité sur Habacuc. Les moniales, en effet, faisaient alors de l’étude des Livres Saints une de leurs occupations habituelles. Toutes connaissaient la langue latine, et il n’était pas rare d’en rencontrer qui possédassent parfaitement les langues grecque et hébraïque. Le moine Winfrid, dans ce même pays, avait enseigné les Saintes Lettres aux moniales, et lorsque, sous le nom de Boniface, il alla prêcher la foi en Germanie, il fit venir au milieu des nations païennes des vierges consacrées au Seigneur qui lui furent d’un grand secours dans ses

missions Archevêque de Mayence, ii implora de la charité des amis qu’il avait laissés en Angleterre les Commentaires du V. Bède, des copies des Livres Saints, que les moines de la Grande-Bretagne et d’Irlande exécutaient d’une manière remarquable. Il laissa lui-même un manuscrit des Évangiles, écrit de sa main, qui est conservé dans la Bibliothèque de Fulde (n° 3). Il fut mis à mort dans la Frise, en 747. À la fin de ce même siècle nous trouvons en Italie, saint Ambroise Autpert, abbé de SaintVincent-du-Vulturne, qui dédia au pape Etienne IV son Commentaire sur l’Apocalypse.

De la Grande-Bretagne vint en Gaule, à la fin du vme siècle, le savant Alcuin, auquel Charlemagne confia la direction de l’école palatine, et qui fut placé par ce même prince à la tête de plusieurs abbayes importantes. Ses éditions corrigées de la Vulgate sont célèbres. Parmi ses disciples nous remarquons Haymon d’Halberstadt et Rhaban-Maur, abbé de Fulde, puis archevêque de Mayence, qui dès l’âge de dix-huit ans s’était adonné à l’étude de la Bible. À cette époque le monastère de Fulde compta jusqu’à deux cent soixante-dix moines, presque tous très versés dans la science des Écritures, et à cette abbaye accouraient des religieux étrangers désireux d’apprendre sous de tels maîtres à connaître et à aimer nos Saints Livres. Nommons parmi eux Harmut de Saint-Gall, Angelomne de Luxeuil, Loup de Ferrières, Otfrid de Weissembourg et Walafrid Strabon de Reichenau, qui le premier nous a laissé sur toute l’Écriture Sainte une glose formée des textes des anciens docteurs.

Les écoles des abbayes prennent un grand développement, et tout l’enseignement y repose sur l’interprétation des Saintes Écritures. Aussi presque tous les religieux que nous allons avoir à mentionner eurent-ils à remplir les fonctions d’écolâtre. À Corbie mourait, en 860, l’abbé Paschase Ratbert, qui, passionné pour l’étude, connaissait le grec et l’hébreu, commentait les Livres Saints d’après la tradition et recommandait à tous la méditation de la Bible : puer ut crescat, senex ne deficiat. Parmi les moines de Corbie à cette époque, nommons Ratramne et Chrétien Druthmar qui enseigna à Stavelot et à Malmédy. L’abbaye de Saint -Mihiel en Lorraine est gouvernée par Smaragde auquel nous devons plusieurs commentaires. En Suisse, dans le célèbre monastère de Saint-Gall, brille Notker qui eut parmi ses disciples Hatpert et Salomon, évêque de Constance, auquel il dédia son livre : De exposiloribus Sacrx Seripturx. Quelques années plus tard et non loin de là enseignait le moine Meinrad, que Trithème, non sans exagération, compare à saint Jérôme. En Allemagne, Jean, abbé de Gorze, ne cessait d’étudier nos Saints Livres à l’aide des écrits de saint Grégoire, et il était arrivé à posséder presque entièrement dans sa mémoire les œuvres de ce docteur.

Pendant le XIe siècle, qui vit l’Église romaine soutenue et défendue par les moines de Cluny, l’ordre de Saint-Benoit se divisa en plusieurs familles. Saint Romuald fonda les Camaldules ; saint Jean Gualbert, Vallombreuse ; saint Etienne de Muret, Grandmont ; Robert d’Arbrissel, Fontevrault, et saint Robert de Molesmes les Cisterciens, qu’illustrera bientôt saint Bernard. Laissant de côté les religieux de ces divers ordres, nous ne parlerons ici que de ceux qui ont été appelés les moines noirs, et qui forment la branche la plus ancienne du vieux tronc bénédictin.

En 1012, le V. Olbert, moine de Lobbes, était appelé à gouverner le monastère de Gembloux ; la discipline y était bien relâchée, et pour établir une solide réforme, le saint abbé ne crut pouvoir mieux faire que de faire revivre dans son abbaye l’étude des Saintes Écritures. En 1034, le chevalier JJeriuin fonda le monastère du Bec et en devint le premier abbé. Se souvenant de ces paroles de la règle : Opportet abbatem esse doctum in lege divina, bien qu’âgé de quarante ans, il se mit à étudier la grammaire et il fit de tels progrès, que bientôt, Dieu aidant, il put expliquer l’Écriture Sainte à ses disciples émerveillés.