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BÉNADAD — BENCE

ism

serait la forme araméenne. Cette dernière semble se retrou ver dans le nom Bir-Dadda, que porte un chef du pays de Cédar (à l’est de la Damascèue), dans les inscriptions d’Assurbanipal, roi d’Assyrie. Du moins est-il certain que le second composant Hadad, ou, par la chute de la syllabe brève hâ, Dad, désignait une divinité ; le culte de Hadad se pratiquait encore à Damas du temps de Josèphe, Ant. Jud., IX, iv, 6. Les lettres de Tell el-Amarna, vers le xve siècle avant notre ère, offrent le même vocable, parfois précédé du déterminatif des noms de divinités, dans les noms propres de chefs palestiniens Jiib-Adda ou Rib-Addi, Adda-mihir, Yapa-Addi. Les formes Adda et Addi, dans l’idiome de ces documents, en supposent en effet une autre, non déclinée, Adad. Adad (fig. 482), était la grande divinité syrienne d’après Macrobe, (Saturn., i, 23, 18), qui lui adjoint comme épouse, une déesse Adar-gatis. D’un autre côté, les inscrip 482. — Le dieu Adad.

Cylindre du Musée Britannique. À gauche le dieu Hadad, la tête couronnée de rayons ; devant lui un eunuque assyrien, les mains levées en signe d’adoration ; à droite un prêtre accomplissant sans doute l’initiation. L’inscription porte : « À Atodban, flls de Gebfod, l’eunuque, qui adore Hadad ».

tions d’Assurbanipal nous révèlent le nom d’une divinité syrienne Atar-samaïn. Adar ou Atar doit être un nom de divinité, déterminé tantôt d’une façon, tantôt d’une autre, comme le Baal chananéen. Et puisque Fils d’Adad ou Fils d’Adar ont au fond le même sens, c’est vraisemblablement par là qu’il faut expliquer les variantes des noms syriens Bénadad ou Bénader, Adadézer ou Adarêzer, dans les manuscrits bibliques. Le dernier de ces noms est plutôt hébreu qu’araméen. Adadézer signifie en effet Adad est secours, ce qui se dirait en araméen Adadéder. Adadézer serait donc une transformation comme Bénadad.

1. BÉNADAD I er, contemporain d’Abiam et d’Asa, rois de Juda (958-914), de Jéroboam, Nadab et Baasa, rois d’Israël (975-930), fut un prince assez puissant ; il reçut d’Abiam et d’Asa des présents qui ressemblaient fort à des tributs. Il renonça pour ce motif à l’amitié de Baasa, roi d’Israël, envahit ses États, et le contraignit à laisser en paix Asa et à évacuer la forteresse de Rama, que Baasa avait construite sur le territoire de Juda. III Reg., xv, 16-21 ; II Par., xl, 1-5.

2. BÉNADAD II, contemporain d’Achab, d’Ochozias et de Joram, rois d’Israël (917-885), fut mis en déroute par Achab sous les murs de Samarie, qu’il assiégeait à la tête de trente-deux dynastes syriens, ses vassaux. Vaincu de nouveau et fait prisonnier à Aphec (suivant quelques-uns Aphec dans la plaine de Jezraël ; suivant d’autres, Aphec au delà du lac de Tibériade ; voir Aphec 5, col. 730), il sut le fléchir et en obtenir une paix honorable, dont il n’observa pas toutes les conditions. Il refusa de rendre la ville de Ramoth de Galaad, au siège de laquelle Àchab périt trois ans après, sous les yeux de son allié Josaphat de Juda. Sous Joram, Bénadad II assiégea de nouveau Samarie, et lui fit endurer toutes les horreurs de la famine ; mais il vit sa proie lui échapper des mains, comme

l’avait prédit Elisée, à cause d’une terreur nocturne qui dissipa son armée. Il mourut peu après à Damas, étouflëj. sur le lit où il gisait malade, par Hazaël, un de ses-offr*. ciers, qui lui succéda. III Reg., xx, 1-34 ; xxil, 1.-37 ; IV Reg., vi, 8-33 ; vu ; iii, 7-15 ; II Par., xviii. — Tels sont les renseignements de la Bible sur Bénadad IL.. Les assyriologues, se fondant sur la leçon des Septant&. (bén Ader = fils d’Ader), ont cru le retrouver sous^ui » ;

nom | » -*-J~.4— JJ-dî^-J tEr-41 *-]<, qu’ils ont lu successivement Bin-idri (lecture qui n’a plus guèreî de partisans), Raman-idri, Dad-idri, dans les inscriptions de Salmanasar II, roi de Ninive de 860 à 825, suivant la chronologie assyrienne. Cuneiform Inscriptions* of Western Asia, t. iii, pi. 8, lig. 90. L’hypothèse n’a ; pas cessé d’être admise, malgré la grande ressemblance » de Dad-idri avec Adadézer, parce que les mêmes inscriprtions mentionnent une fois, comme allié de Dad-idri, contre les Assyriens, un Ahabbu Sir’alai, « Abahba : du pays de Sir’al, » identifié par eux avec Achab d’Israël. Dans cette supposition, Bénadad ou Dad-idri, avec douze rois alliés, fut défait trois fois par les Assyriens : en 854, . à Carcar, sur l’Oronte, où Achab figure avec lui ; eu 849, dans le pays d’Amath, également sur l’Oronte, et en.84&, . on ne sait en quel endroit. L’alliance ntomentanée d^Achato. et de Dad-idri devrait se placer dans l’intervalle de poix, qui suivit la bataille d’Aphec. Il s’ensuit de là, entre la » Bible et les monuments assyriens, une divergence de ; dates dont il sera parlé à l’article Chronologie biblique.. On trouvera les textes de Salmanasar II relatifs à Dad-idri*, transcrits en caractères latins et traduits, dans Schrader, Die Keilinschriften und dos Alte Testament, 2 ? édit., , p. 193-203. Voir Achab.

3. BÉNADAD III, fils et successeur du roi Hazaël dont il a été question ci-dessus, n’est connu que pour avoie été vaincu trois fois par Joas, roi d’Israël (848-825), et forcé Je lui restituer les villes enlevées à son père Joachaipar : Hazaël. IV Reg., xiii, 24, 25. Cf. Amos, i, 4 ; Jer., xlixv 27 ;

A. Delattre.

    1. BEN - AMMI##

BEN - AMMI (Bén-’ammi), nom, dans le texte hébreu, Gen., xix, 38, du fils de Lot que la Vulgate appelle Ammon. Voir Ammon 2, col. 489.

    1. BEN-ASCHER##

BEN-ASCHER, Juif massorète du commencement du x° siècle, appelé par les uns Aaron, par d’autres Moïse, oh encore Aaron ben Moschéh. Grætz, Histoire des Juifs, trad. Bloch, in-8°, Paris, 1888, t. iii, p. 348’, en distingue deux, l’un nommé Moschéh Bèn-Ascher, et l’autre, son fils, Aaron Ben-Ascher, qui tous les deux auraient travaillé à la ponctuation de la Bible. Voir, pour Aaron Ben-Ascher, Aaron 11, col. 11. E. Levesque.

    1. BENCE Jean##

BENCE Jean, né à Rouen en 1568, mort à Paria en 1642, docteur de Sorbonne. Il fut, lors de l’institution de l’Oratoire, en 1611, l’un des six premiers compagnons du P. de Bérulle, qui l’employa à diverses fondations en province. En 1631, il revint à Paris et y demeura jusqu’à sa mort. On a de lui : Manuale in sanctum Jesu Chrwti Evangelium, 2 in-12, Lyon, 1626 ; Manuale in ortmes D. Pauli apostoli Epistolas itidem in septem Epistolas catholicas, % in-12, Lyon, 1628. Ces deux ouvrages, qui eurent l’un et l’autre plusieurs éditions, renferment un extrait succinct de ce qui a été dit de meilleur suw le Nouveau Testament, tant par les Pères que par les interprètes plus modernes. Richard Simon, Commentateurs’, Rotterdam, 1693, p. 650, remarque que le P. Bencesœvit « pied à pied le commentaire d’Estius ». Il ajoute que ses livres peuvent être utiles à ceux qui commencent à- étudier le Nouveau Testament. — À la fin du premier ou-. vrage se trouvent quelques pages d’excellents conseils, intitulés : Modus meditandi Evangelia et totam Sacrant Scripturam. A. Incold.