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bourg-en-Brisgau, 1889, p. 223 et suiv. ; A. Rochas d’Aiglun, dans les Mélanges Graux, in-8°, Paris, 1884, p. 792 ; Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel d’antiquités romaines, trad. franc., in-8°, Paris, 1891, t. xi, p. 263 et suiv.

E. Beurlier.


480. — Bélier romain, abrité par une testudo.
Bas-relief de l’arc de Septime-Sévère. À gauche les Romains s’avancent, entourant le bélier, destiné à attaquer une ville des Parthes. À droite, les Parthes sortent de la ville avec leurs étendards pour capituler. D’après Bellori, Veteres arcus Augustorum, in-4°, Rome, 1690, pl. 9.


BELLARMIN Robert, né à Montepulciano le 4 octobre 1542, mort à Rome le 17 septembre 1621. Il était neveu du pape Marcel II. Il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Rome, le 20 septembre 1560. Envoyé en 1569 à Louvain, il y prêcha en latin aux élèves de l’université, puis y enseigna la théologie aux scholastiques de la Compagnie. En 1576, il retourna en Italie pour y rétablir sa santé, et commença son célèbre cours de controverse au Collège romain. Sixte V l’envoya en France, en 1590, avec le légat Henri Cajetan ; son séjour y fut de sept mois. Bellarmin devint ensuite recteur du collège romain, provincial de Naples, cardinal le 3 mars 1599, archevêque de Capoue en 1602. Arrivé à l’âge de

soixante-dix-neuf ans, il obtint de se démettre de ses fonctions épiscopales, et se retira au noviciat de Saint-André, où il mourut. Il laissa plusieurs ouvrages, parmi lesquels son catéchisme et ses controverses tiennent le premier rang. Sur l’Écriture Sainte, il a publié : In omnes Psalmos dilucida explicatio, in-4°, Rome, 1611, qui a eu plus de trente éditions. Cet ouvrage, écrit avec une grande onction et respirant une solide piété, est à recommander à ceux qui récitent l’Office divin ; Bellarmin y « examine le texte hébreu, qui est l’original, puis les deux anciennes versions que l’Église a autorisées. Il n’est pas assez critique, et il ne paraît avoir su que médiocrement la langue hébraïque, de sorte qu’il se trompe quelquefois. Comme il a écrit après Génébrard, il a pris de lui la plupart de ce qui regarde la grammaire et la critique, en y changeant seulement quelque chose. Il y a aussi des endroits qu’il aurait pu expliquer plus à la lettre « t selon le sens historique ; mais il y a bien de l’apparence qu’il ne l’a pas voulu faire, afin que son commentaire fût plus utile aux chrétiens ». (R. Simon.) Ce commentaire a été traduit en anglais, en arabe, en français « t en italien ; on en a aussi fait un abrégé en latin, in-8°, 6 part., Dusseldorf. 1760 1765 ; 2 in-16, Turin, 1867. — On peut encore citer le traité ascétique, si estimé, de Bellarmin : De septem verbis a Christo in Cruce prolatis, in-12, Rome, 1618, souvent réimprimé et traduit en toutes les langues européennes. — Bellarmin fut un des théologiens chargés par Grégoire XIII et Sixte V de donner une nouvelle édition de la Bible des Septante ; la préface qui est en tête de la Biblia Sacra Vulgatas editionis Sixti V jussu recognita, Rome, 1592, est de lui. — En 1749, le P. Widenhofer, S. J., publia une dissertation inédite de Bellarmin : De editione latinā Vulgatā, quo sensu a concilio Tridentino definitum sit, ut ea pro authentica habeatur, in-4°, Wurzbourg. Le P. Frevier, S. J., écrivit contre cet opuscule : La Vulgate authentique dans tout son texte, 1753 ; il prétend y prouver que la dissertation n’est pas de Bellarmin. — Voir J.-B. Couderc, Vie du vénérable cardinal Bellarmin, 2 in-8°, Paris, 1893.

C. Sommervogel.

BELLE (PORTE) (grec : Ὠραία πύλη ; Vulgate : Speciosa Porta), porte du temple de Jérusalem où se tenait, pour demander l’aumône, un boiteux qui fut miraculeusement guéri par saint Pierre, après la Pentecôte. Act., iii, 2-10. Le temple était fermé extérieurement par une grande enceinte dont le mur oriental s’élevait au-dessus de la vallée de Cédron. Le portique de Salomon, Act., iii, 11, longeait ce muret formait un des côtés de la cour des Gentils dans laquelle pouvaient pénétrer les païens. La partie sacrée du temple, inaccessible aux profanes, était entourée d’une autre enceinte qu’on peut appeler extérieure, et qu’il était défendu de franchir sous peine de mort à ceux qui n’étaient pas Juifs. Cette seconde enceinte avait neuf portes, quatre au nord, quatre au sud et une à l’est. Cf. Josèphe, Bell. jud., V, v, 3, édit. Didot, t. ii, p. 212-213. C’est cette porte de l’est que les Actes appellent la Belle, en lui donnant un nom qui ne nous est connu que par le récit de saint Luc. Josèphe la qualifie simplement de grande (τὸν μέγαν), sans la désigner par aucune dénomination particulière. Ant. jud., XV, xi, 5, t. i, p. 614. Elle donnait accès de la cour des Gentils à la cour des femmes, et à cause de sa situation elle était la plus fréquentée de toutes, servant tout à la fois aux hommes et aux femmes. Josèphe, loc. cit. ; Bell. jud., V, v, 3, t. ii, p. 213. Voir, à l’article Temple, le plan du temple d’Hérode. Elle était vis-à-vis de la porte de Bronze, qui s’ouvrait dans l’enceinte occidentale de la cour des femmes, et conduisait de cette cour à celle qui était réservée aux hommes. La porte de Bronze était elle-même vis-à-vis de la façade de la maison de Dieu ou temple proprement dit ; on l’appelait aussi Grande Porte et porte de Nicanor. Ce dernier nom lui est donné dans le Talmud parce qu’elle avait été offerte par un Juif alexandrin ainsi appelé, ou bien parce que la main coupée de l’impie Nicanor y fut attachée après sa défaite, comme trophée de la victoire de Judas et comme expiation des blasphèmes de ce général syrien contre la maison de Dieu. Cf. I Mach., vu, 47 ; II Mach., xv, 33, Josèphe parle de cette porte, Bell. jud., VI, v, 3, t, ii, p. 292. Voir t. iv, fig. 346.

Beaucoup d’exégètes et d’archéologues ont confondu