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BÉLIER


le second, par x « p « "a, qui signifie « pieu pointu ». Kpiôç se lit II Mach., xii, 15.

Cette machine de guerre était déjà connue des pharaons.

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476. — Bélier égyptien.

Tombeau de Béni -Hassan. Ancien Empire. D’après Chanipollion,

Monuments de l’Egypte, t. iv, pi. 379.

Les béliers qu’employaient les Égyptiens étaient très primitifs (fig. 476). C’étaient de simples, pieux armés d’un fer de lance et manœuvres à bras, par plusieurs hommes

l’autre. Parfois aussi le bélier était une sorte de chariot pesant, dont l’extrémité présentait la figure d’un monstre. A l’intérieur du chariot étaient placés des archers. On poussait le chariot contre les remparts, tandis que les archers lançaient leurs flèches contre les assiégés (fig. 478). Quand ces lourdes machines avaient pratiqué une brèche, le rempart s’écroulait bientôt. Aussi les assiégés essayaient-ils d’empêcher leur action. Un bas-relief de Nimroud représente un bélier enfermé dans une tour roulante, au haut de laquelle sont des archers. Du haut du rempart, les assiégés s’efforcent de harponner le bélier à l’aide de crochets placés à l’extrémité d’une chaîne de fer. Les assiégeants se suspendent aux crochets pour que le bélier ne soit pas saisi (fig. 479). C’est de ce bélier assyrien que parle Ézéchiel, quand il décrit dans sa vision prophétique le siège de Jérusalem par Nabuchodonosor. Ezech., iv, 2 xxi, 22 (27).

Le bélier était également en usage chez les Perses, Xénophon, Cyrop., vii, 41, et chez les Grecs, qui en attribuent l’invention et le perfectionnement aux Carthaginois. Athénée, p. 9 ; Vitruve, x, 19. Voir le siège de Sagonte, Tite Live, xxi, 12. Périclès s’en servit au siège de Samos, Plutarque, Périclès, 27 ; Diodore de Sicile, xii, 28 ; les Péloponésiens l’employèrent au siège de Platée, et les Platéens, comme les adversaires des Assyriens, essayèrent de saisir les machines avec des nœuds coulants ou les brisèrent en laissant tomber sur elles d’énormes poutres.

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477. — Assyriens attaquant une plate-forme avec des béliers.

Les béliers sont montés sur des roues et traînés sur des chaussées construites par les assiégeants, afin de rendre plus facile

l’approche des murailles. Palais de Sargon à Ehorsabad. D’après Botta, Monuments de Mnlve, t. ii, pi. 145.

abrités sous une toiture analogue à la ^sXcow, ou tortue des Grecs et des Romains. J. Wilkinson, The manners and customs of the ancient Egyptians, 1e édit., 1. 1, p. 242. Les béliers assyriens sont beaucoup plus perfectionnés. Ce sont de véritables machines de guerre. Us consistent essentiellement dans d’énormes poutres armées d’éperons de fer, alternativement ramenées en arrière et projetées en< avant par des hommes exercés à cette manœuvre. Un bas-relief du palais de Sargon représente une ville assiégée à l’aide de béliers (fig. 477). Voir aussi Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, t. iv, p. 143, 337. Souvent la même machine était munie de plusieurs poutres. Le mouvement alternatif de recul et de projection en avant imitait le mouvement des béliers bondissant l’un contre

Thucydide, ii, 76. L’emploi de moyens semblables est signalé par Tite Live, xxxvi, 23. Dans Thucydide, le bélier est appelé tt.60r. Le premier auteur profane connu qui emploie le mot xpiik est iEneas le Tacticien, 32. Cette machine fut perfectionnée, au temps de Philippe de Macédoine, par le Thessalien Poleidos et par ses élèves, Diadès et Charias. Alexandre l’employa souvent dans ses campagnes. Vitruve, x, 19. Le bélier était placé dans un réceptacle, xpcoSôxr, , sur un ou plusieurs rouleaux, et protégé par une toiture, testudo arietaria, yeXwv^ xpioç tfpo ; . Vitruve, ibid. ; Arrien, Bell. Mithrid., 73. Certaines de ces machines étaient si énormes, qu’il fallait mille hommes pour les mettre en mouvement. Tels furent les béliers à l’aide desquels Démétrius Poliorcète fit le siège de Rhodes.