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BELETTE — BÉLIER


prohiber dans l’alimentation l’usage d’un animal d’aspect gracieux comme la belette, tandis que la seule répugnance devait suffire à faire écarter la taupe. — La belette (fig.475) est un petit mammifère carnassier du genre putois, comme le putois commun, le furet et l’hermine. Sa taille atteint à peine celle du rat, son corps est grêle, sa queue longue et ses mouvements des plus alertes. Elle se nourrit d’oiseaux qu’elle surprend au nid, de lapereaux et d’autres animaux analogues. Comme tous les mustélidés, la belette possède des glandes anales qui sécrètent un liquide d’une odeur repoussante, et c’est par ce moyen qu’elle tient à distance des ennemis auxquels son agilité seule ne parviendrait pas à la soustraire. Sa fourrure est utilisée en pelleterie. On trouve communément en Palestine la belette ordinaire, mustela vulgaris, et le putois proprement dit, mustela putorius. Outre ces deux espèces d’animaux, le mot hôlèd désigne peut-être aussi d’autres petits carnassiers assez semblables, particulièrement une espèce de

475. — Belette.’mangouste, l’ichneumon herpestes ou rat de pharaon, très commun en Egypte et en Palestine, et dont l’aspect rappelle de très près celui de la belette. Voir E. Lefébure, Le nom égyptien de l’ichneumon, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archssology, juin 1885, t. vii, p. 194 ; Placzek, The Weasel and the Cat in ancient times, dans les Transactions of the Society of Biblical

Archseology, t. ix, part, i, 1887, p. 155-166.

H. Lesêtre.

BELGA. Hébreu : Bilgâh, « gaieté ; » Septante : 3 Be>--foi ; . Nom de deux prêtres juifs.

1. BELGA, chef de la quinzième classe d’entre les vingt-quatre établies par David pour le service du temple. I Par., xxiv, 14.

2. BELGA, . un des principaux prêtres qui revinrent de la captivité avec Zorobabel. II Esdr., xii, 5. C’est vraisemblablement le même que Belgaï. Voir Belgaï.

    1. BELGAÏ##

BELGAÏ (hébreu : Bilgaï, « gaieté ; » Septante : Be>jai), un des prêtres signataires de l’alliance théocratique à la suite de Néhémie, II Esdr., x, 8. Il est probablement appelé Belga, II Esdr., xii, 5. Voir Belga 2.

BELIAL. Hébreu : belîya’al, mot composé de beli, « sans, » et yà’al, « utilité, » et désignant ce qui est inutile, nuisible et mauvais. Cette étymologie est plus conforme à la grammaire que celle de saint Jérôme, Jud., xix, 22, qui, dans une glose explicative intercalée dans le texte, fait venir Bélial de beli’ul, « sans joug. » Il se dit des personnes et des choses, et n’est jamais employé comme nom propre dans le texte original de l’Ancien Testament. La Bible grecque rend ce mot par napâvojioî, « contraire àla loi ; » àdEê/jç, « impie ; s> oçptov, « insensé ; » àvotiia, « iniquité ; » àm><rra<rîa, « apostasie ; > ; >oi|xd ; , « peste ; » uaîafoxrt ; , « vétusté, » et la Vulgate ordinairement par Belial, quelquefois par iniquus, « inique, » I Beg., xxv, 25 ; xxx, 22 ; Prov., xix, 28 ; Ps. XL, 9 ; injustus, « injuste, » Ps. c, 3 ; impiùs, « impie, » Prov., xvi, 27 ; Deut., xv, 9 ; apostata, « apostat, » Job, xxxiv, 18 ; Prov., vi, 12 ; iniquitas, « iniquité, » Ps. xvii, 5 ; prsevarïcator, n prévaricateur, » II Reg., xxiii, 6 ; et prsevaricatio, « transgression. » Nah., i, 11. Bélial, fils ou homme de

Bélial, est le qualificatif du méchant homme, du vaurien, Deut., xiii, 13 ; Jud., xix, 22 ; xx, 13 (hébreu) ; I Reg., il, 12 ; x, 27 ; xxv, 17, 25 ; xxx, 22 ; II Beg., xvi, 7 ; xx, 1 ; xxiii, 6 ; III Reg., xxi, 10 ; H Par., xiii, 7 ; Job, xxxiv, 18 ; Prov., vi, 12 ; xvi, 27 ; xix, 28 ; Nah., i, 15 ; de la méchante femme, I Reg., i, 16 ; de la pensée ou de la parole mauvaise, Deut., xv, 9 ; Ps. xli (Vulgate, xl), 9 ; ci (Vulgate, c), 3 ; Nah., i, 11 ; du flot terrible des épreuves, Ps. xviii (Vulgate, xvii), 5.

Dans le Nouveau Testament, saint Paul, II Gor., vi, 15, donne le nom de Bélial au « mauvais » par excellence, le démon, comme si c’était un nom propre : « Quel accord possible entre le Christ et Bélial ? » Dans ce passage, l’Apôtre met en opposition les extrêmes, la justice et l’iniquité, la lumière et les ténèbres, le fidèle et l’infidèle. On en conclut donc à l’identité de Bélial et de Satan. C’est l’interprétation de saint Jérôme et des commentateurs. Le texte grec de l’épltre porte actuellement Béliar (BeXî « p), à raison de la prononciation des Syriens, qui

substituent souvent le p, r, au, l.

H. Lesêtre.

1. BÉLIER (hébreu : ’ayîl ; chaldéen : dekar, I Esdr., vi, 9, 17 ; vii, 17 ; Septante : xpt’o ; ), mâle de la brebis, était plus estimé que l’agneau, Gen., xxxi, 38 ; aussi dans les sacrifices était-il considéré comme une victime plus agréable, d’un plus grand prix, Ainsi on devait joindre au sacrifice du bélier deux’USârôn (6 litres 75) de pure farine, un seulement pour les agneaux. Num., xv, 6 ; xxviii, 12-14. On pouvait offrir le bélier en sacrifice dans l’holocauste, Lev., vin, 18, 21 ; ix, 2 ; xvi, 3, 5 ; Num., vii, 15, etc. ; xxviii, 1 1 ; Ps. lxv (hébreu : lxvi), 15 ; Is., i, 11 ; Ezech., xlv, 23 ; dans le sacrifice pacifique ou d’action de grâces, Lev., IX, 4, 18 ; Num., vi, 14, 17 ; vii, 17, 23, etc. ; dans le sacrifice pro delicto, Lev., v, 15, 18 ; xix, 21 ; Num., v, 8 ; I Esdr., x, 19. Mais on ne l’offrait pas dans le sacrifice pro peccato. Cf. Lev., iv, 1-35. Le bélier offert dans ces sacrifices devait être sans tache et sans défaut. Dieu ordonna d’immoler deux béliers à la consécration d’Aaron et de ses fils, Exod., xxix, 1, et le second de ces béliers s’appelait « bélier de consécration ». Exod., xxix, 22. Avant la loi de Moïse, le bélier entrait déjà dans les sacrifices. Abraham, sur l’ordre de Dieu, offre un bélier de trois ans. Gen., xv, 9, À la place de son fils, il immole aussi un bélier. Gen., xxii, 13. Chez les peuples voisins des Hébreux, le bélier était également regardé comme une victime agréable à Dieu. Balaam fait immoler un bélier et un taureau sur chacun des sept autels qu’il avait fait dresser par Balac, roi de Moab. Num., xxiii, 1. Les amis de Job, sur l’ordre de Dieu, offrent de même en sacrifice sept béliers avec sept taureaux. Job, xlii, 8, 9. — Les béliers de Basan étaient renommés, Deut., xxxii, 14 ; ceux de Moab étaient aussi estimés : Mésa devait payer au roi d’Israël un tribu de cent mille béliers avec leur toison. IV Reg., m, 4. — Les peaux de béliers teintes en rouge servirent à couvrir le tabernacle, Exod., xxvi, 14 ; xxxvi, 19 ; les enfants d’Israël avaient été invités à les offrir. Exod., xxv, 5 xxxv, 7, 23 ; xxxix, 33. — Le bélier qui marche en tête du troupeau et bondit capricieusement sert aux comparaisons des poètes et des prophètes d’Israël : on lui compare les princes d’Israël, Lam., i, 6 ; les collines agitées par de violents tremblements, au Sinaï, ressemblent à des béliers qui bondissent. Ps. cxm (hébreu, exiv), 4.

— Dans la vision de Daniel, viii, 3-20, le bélier à deux cornes, dont l’une s’élève plus haute que l’autre, symbolise l’empire înédo-perse. Voir Brebis.

E. Levesque.

2. BÉLIER (hébreu : kar ; Septante : xôpocl, xpicJc ; Vulgate : aries), machine de guerre destinée à battre les murailles et à faire une brèche par laquelle les assiégeants puissent pénétrer dans la ville. Le bélier est mentionné sous son nom hébreu dans Ézéchiel, iv, 2 ; xxi, 27 (Vulgate, 22). Les Septante traduisent, dans le premier passage, par le mot peXoirrctætç (voir Baliste), et, dans