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BEL — BELETTE


Baruch, VI, 3, 14. Grâce à ces renseignements, il est faciie de reconnaître le dieu Bel dans un bas-relief assyrien représentant plusieurs dieux portés en procession sur les épaules (fig. 474). Le dieu Bel est, en effet, figuré en marche, tandis que les autres divinités sont assises ou sans mouvement ( fig. 457, col. 1481) ; il porte une hache de la main droite.

Bel -Mérodach avait à Babylone un temple en forme de pyramide qui était une des merveilles du monde. Hérodote, i, 181 - 183, en a décrit en détail les magnificences, de même que Diodore de Sicile, ii, 9. Cf. Strabon, xvi, 5, p. 628 ; Élien, Var. hisl., xiii, 3, p. 405 ; Pausanias, i,

: 474. — Le dieu Bel.

D’après Layard, Monuments of Nlneveh, t. i, pi. 65.

16, 3 ; viii, 33, 1 ; Pline, H. N., vi, 26 (30), 121, édit. Tauchnitz, 1. 1, p. 241. Ce temple était situé dans la partie orientale de Babylone et remontait aune haute antiquité. Il existait déjà sous la première dynastie, qui fit de Babylone sa capitale. On l’appelait Ê-Saggil. Nabuchodonosor, dans ses inscriptions, raconte qu’il l’avait couvert d’or et des plus riches ornements. Bel y avait une statue d’or colossale. Voir la description du "temple, par G. Smith, dans VA themeum, 12 février 1876, et dans H. Sayce, Lectures on Religion, p. 92-95, 437-440.

Les Babyloniens immolaient de nombreuses victimes en l’honneur de Mérodach, et ils honoraient particulièrement leur dieu par l’offrande de mets abondants. On lui servait tous les jours, lisons-nous dans Daniel, xiv, 2, « douze artabes de farine, quarante brebis et six baths ou métrètes de vin. » Soixante-dix prêtres, attachés à son culte, se nourrissaient de ces mets avec leurs femmes et leurs enfants. Dan., xiv, 9, 14. — Jérémie, li, 44, fait peut-être aussi allusion aux viandes qu’on donnait au dieu babylo nien. Une inscription de Nabuchodonosor énumère les viandes qu’il offrait à Mérodach. Cuneif. Inscript, , t. i, pi. 65 ; A. Delattre, Les deux derniers chapitres de Daniel, 1878, p. 53. — Diodore de Sicile, ii, 9, 7, p. 88, dit qu’il y avait dans le temple de Bel, outre des statues d"or, une table commune pour les dieux ; elle était d’or, longue de quarante pieds, large de quinze, et du poids de cinquante talents. Hérodote, i, 181, édit. Didot, p. 60, parle aussi de cette table d’or, et raconte, de plus, qu’il y avait un grand lit soi-disant destiné à Bel. Il mentionne également, i, 183, une autre table d’or, avec un siège et un> escabeau d’or, dans un autre temple du même dieu à Babylone. Xerxès, au retour de sa malheureuse expédition en Egypte, pilla le temple de Bel et ses richesses. Diodore, il, 9. Les prophètes en avaient annoncé la ruine. Isaïe, xlvi, 1, avait prophétisé que Bel serait brisé par ses ennemis, et que les statues qui le représentaient seraient chargées sur des bêtes de somme. Jérémie, L, 2, avait prédit les mêmes événements et annoncé la confusion de Bel et de ses idoles. Cf. Jer. li, 44. Cyrus et Xerxès accomplirent ces prophéties.

Voir E. Schrader, Baal und Bel, dans les Theologiscfie Studien und Kritiken, 1874, p. 335 - 343 ; D. Chwolson, Die Ssabier, 2 in-8°, Saint-Pétersbourg, 1856, t. ii, p. 165 ; Frd. Mûnter, Religion der Babylonier, in-4% Copenhague, 1827, p. 14-20 ; W. Gesenius, Kommentar ûber Jesaia, 1821, t. ii, p. 327-337 ; Id., Bel, dans Ersch et Griiber, Allgem. Ency klopâdie, l re sect., t. viii, 1822, p. 397-402 ; J. C. Movers, Die Phônizier, 1. 1, 1841, p. iaV190, 254-321, 416-450 ; Frd. Creuzer, Symbolik und Mythologie, 3e édit., t. ii, 1841, p. 411-416, 443-458 ; G. Bawlinson, The five greal Monarchies of the ancient eastern World, 2e édit., t. i, 1871, p. 11Q-142 ; t. ii, 1871, p 1-42 ; A. H. Sayce, Lectures on the origin and growlh of Religion as illustrated by the religion of ancient Babylonians, in-8°, Londres, 1887, p. 85-129 ; F. Finzt, Ricerche dell’Anlichità assira, in-8°, Turin, 1872, p. 470, 524-528. Voir aussi col. 1159-1160, 1364-1365.

F. VlGOUROUX.

BELA. Hébreu : Bêla’, « destruction. » Nom de trois personnages et d’une ville dans le texte hébreu. Dans la Vulgate, au lieu de Bêla 3 et 4, on lit Bala.

1. BÉLÀ (Septante : BaXâx), fils de Béor, roi de Dénaba, en Idumée, avant l’époque de Saûl. Gen., xxxvi, 32. Dans I Par., i, 43, la Vulgate écrit Balé. Voir Balé 1.

2. BÊLA (Septante : BoCki, Ba>£), fils atné de Benjamin, Gen., xlvi, 21, et chef de la famille des Bélaïtes. A’um., xxvi, 38. Dans I Par., viii, 1, la Vulgate lui donne le nom de Balé. Voir Balê 2. Plusieurs de ses enfants et petits-enfants furent chefs de familles nombreuses. I Par., vu, 6-12 ; viii, 1-5 ; Num., xxvi, 38-40. Voir Béchor.

3. BÊLA, fils d’Azaz, I Par., v, 8, appelé Bala par la Vulgate. Voir Bala 2.

4. bêla, ville près de Sodome, que la Vulgate nomme Bala. Voir Bala 3.

    1. BÉLAÏTES##

BÉLAÏTES (hébreu : habbal’%, nom avec l’article : Septante : Sfijjio ; 6 BaXt), descendants de Bêla, fils de Benjamin. Num., xxvi, 38.

    1. BELETTE##

BELETTE (hébreu : hôléd ; Septante : fa.Xr ; Vulgate : mustela). Le texte sacré ne parle qu’une fois du hôléd, et c’est pour le ranger parmi les animaux impurs. Lev.j xi, 29. D’après plusieurs modernes, le hôléd est la « taupe », parce que c’est le sens de ce mot en syriaque et en arabe. Cf. Tristram, Natural History of the Bible, 1889, p. 151. Mais les anciennes versions ont traduit par « belette », et il est préférable de s’en tenir au sens qu’elles ont adopté. On conçoit que la loi ait eu à intervenir pour