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BÊÉRI — BÉGAYEMENT


vint s’établir sur le mont Séir, parmi les Horréens, c’est-à-dire habitants des cavernes. E. Levesque.

2. BÉÉRI, père du prophète Osée. Ose., i, 1. Quelques rabbins l’ont arbitrairement identifié avec Béera. I Par., v, C.

    1. BÉER-LAHAI-ROÎ##

BÉER-LAHAI-ROÎ (hébreu : Be’êr lahai rô’î ; Septante : 9péap o5 êvfimov eïêov, Gen., XVI, 14 ; tb 9pé*p T-îj ; opâasw ; , Gen., xxiv, 62 ; xxv, 11 ; Vulgate : Puteus Viventis et videntis nie, Gen., xvi, 14 ; Puteus cujus Momen est Viventis et videntis, Gen., xxiv, 62 ; Puteus nomme Viventis et videntis, Gen., xxv, .ll), puits (ou plutôt « source », hébreu : ’En hammaim, Gen., xvi, 7), près duquel l’ange de Dieu trouva Agar, servante de Sara, fuyant vers la terre d Egypte, Gen., xvi, 7 ; près duquel

470. —’Ain Moueiléh.

aussi habita Isaac, Gen, , xxiv, 62 ; xxv, 11. Ce nom de « Puits du Vivant qui me voit » (la conjonction et n’existe pas dans le texte original), c’est-à-dire de Dieu, dont la vie et la providence partout présente se manifestent par une merveilleuse et incessante activité à l’égard des créatures ; ce nom rappelle l’attention miraculeuse de Dieu, au milieu du désert, pour la pauvre esclave fugitive. — L’Écriture détermine la position de ce puits en disant qu’il était « dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Sur », Gen., xvi, 7 ; « entre Cadès et Barad, » Gen., xvi, 14 ; « dans la terre du midi, » Gen., xxiv, 62. Sur indique la partie nord-ouest du désert arabique qui confine à l’Egypte, et Cadès est actuellement identifiée par bon nombre d’auteurs avec’Aïn Qadis, assez loin au sud de Bersabée (Bir es-Seba). Il est donc certain que Béer-lahai-roî se trouvait sur l’ancienne route qui d’Hébron conduisait en Egypte en passant par Bersabée ; c’est le chemin que devait prendre Agar pour rejoindre sa patrie. Saint Jérôme, Liber de situ et nom. loc. hebr., t. xxiii, col. 879, au mot Barad, dit : « Entre Cadès et Barad on voit encore aujourd’hui le puits d’Agar ; » mais la question d’emplacement reste pour nous la même. Un voyageur moderne, M. Rowland, a cru retrouver le lieu dont nous parlons dans’Aïn Moueïléh (fig. 470), au pied de la montagne de même nom, à dix heures ausuddeiÏMheibéh (Rehoboth) et à une certaine distance au nordouest d’Ain Qadis. Cette fontaine est située entre les défilés qui forment la transition des montagnes de la Terre Sainte au grand désert central connu sous le nom général de plateau de Tîh. « Au lieu de Bir (fontaine), le nom de Moi, "Moile (Moueiléh), c’est-à-dire eau, est devenu en vogue ici, tomme en tant d’autres localités ; et les Arabes l’appellent

Moilàhhi Hadjar. Quoique ce dernier mot soit un de ceux qu’on applique toujours à un rocher ( hadjar, en effet, signifie pierre), cependant tous les Arabes assurent à Rowland qu’il se rapporte incontestablement ici à Hagar ; ils prétendent aussi qu’il y a dans le désert un monument encore appelé Beit Hagar, c’est-à-dire la maison d’Agar. Le rocher remarquable qui porte ce nom est à trois quarts d’heure de distance de Moilàhhi, dans une gorge entre les montagnes. Une chambre carrée de petite dimension est creusée dans le roc escarpé ; une seule entrée y conduit, passant sur une rampe d’escalier également taillée en plein roc. Derrière cette chambre, il y en a trois autres plus petites, en rapport direct avec elle, et peut-être destinées à servir de chambres à coucher, mais ne portant aucunement l’apparence de tombeaux. C’est la tradition des Arabes que Hagar demeura en ce lieu. Gen., XXI, 20-21. N’y eùt-il là qu’une simple légende, elle n’en est pas moins intéressante comme une des plus anciennes dans une contrée que les étrangers ont jusqu’ici difficilement abordée. » C. Ritter, The comparative Geography of Palestine and the Sinaitic Peninsula, 4 in-8°, Edimbourg, 1866, t. i, p. 432. On peut contester l’explication du mot Moilàhhi donnée par l’auteur, et la tradition qu’il rapporte demande confirmation ; mais il est certain que la position de’Ain Moueiléh peut convenir au puits d’Agar et répond assez bien aux données de l’Écriture. E. H. Palmer, The désert of the ExodUs, 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. ii, p. 354-356, signale dans ce même endroit, outre un certain nombre de puits dont les eaux abondantes répandent une fertilité relative, plusieurs grottes creusées dans le roc, et principalement deux chambres offrant des traces d’ornementation chrétienne. Des pierres bien alignées, des sentiers bien tracés, des vestiges encore visibles de canaux pour l’irrigation, indiquent encore, d’après lui, à une époque reculée, l’existence d’une cité populeuse. Malgré cela, l’identification

reste jusqu’ici incertaine.

A. Legendre.
    1. BÉGAYEMENT##

BÉGAYEMENT, BÈGUE. Le bègue (hébreu : Hllêg ; Septante : tyûliÇuri ; Vulgate : balbus) est atteint d’un vice de prononciation, caractérisé par l’hésitation de la voix sur certaines syllabes et la répétition convulsive de certaines autres. Parmi les merveilles de l’âge messianique, le prophète annoncex que « la langue de ceux qui bégayent parlera promptement et distinctement ». Is., xxxii, 4. C’est le seul cas où ce mot soit employé dans la Sainte Écriture. Quant au mot ivb, lâ’ag, apparenté à la racine iSy, ’âlag, son sens premier est « balbutier, bredouiller » ; il est employé avec la signification de parler une langue étrangère : les articulations d’une langue qu’on ne comprend pas paraissent, en effet, non distinctes et confuses. Voir Barbare, col. 1449. Mais le balbutiement n’est pas tout à fait le bégayement : le premier est un parler mal articulé, dû à l’âge ( enfance et vieillesse) ou à une vive émotion ; le second tient à un vice des organes vocaux oit à un trouble dans le mode de respirer. Il paraît bien que Moïse avait ce défaut de prononciation. Il dit lui-même qu’il avait « la bouche et la langue lourdes, embarrassées ». Exod., iv, 10. Les Septante traduisent par t<7-/v<i ?wvo ; y, al PpaSùfXwiruoî, « d’une voix hésitante et d’un parler lent. » Le Targum de Jonathan entend ces expres^ sions d’un bégayement, puisqu’il les rend par : ms lin Vidd uni ; mot à mot : « boiteux de bouche et boiteux de langage. » D’ailleurs l’expression « lèvres incirconcises », Exod., vi, 12, 30, c’est-à-dire charnues, plus longues et plus lourdes qu’il ne faut pour parler distinctement, marque un défaut des lèvres qui entraîne le bégayement. On sait que la prononciation des labiales et des voyelles dépend particulièrement du mouvement des lèvres. Une curieuse tradition juive prétend que Moïse avait, en effet, beaucoup de peine à prononcer les labiales. C. J. Ellicott, . An old Commentary for English readers, in-4°, Londres, t, 1. 1, p. 202. Dieu ne guérit pas Moïse de ce défaut