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BÉELTÉEM — BÉÉRI

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4C9. — Talisman

phénicien.

]a prise de Babylone par Cyrus. Cf. Xénophon, Cyrop., VIII, 2, 10. Réum avait donc la charge officielle de renseigner le roi de Perse sur tout ce qui se passait à Samarie et dans les pays voisins. F. Vigouroux.

    1. BÉELZÉBUB##

BÉELZÉBUB (hébreu : Ba’al zebûb, le « dieu mouche » ou le « dieu des mouches » ; Septante, IVReg., i, 2 ; Josèphe, Ant. Jud., IX, ii, 1 : BiaX nufav). Les Philistins honoraient sous ce nom le dieu Baal, à Accaron. Les Grecs invoquaient de même à Élée un Zeu ; ’Aitôjnuo ; , « Jupiter chasse-mouches, » Pausan., v, 14, et les Romains un Myiagrus, Solin (Polyhistor, 1, édit. Panckoucke, 1847, p. 28), ou Myodes (Pline, H. N., x, 40, édit. Panckoucke, t. vii, p. 262 ; J. Marshall, dans les Proceedings of the Society of’Bïblical Archseology, t. viii, janvier 1886, p. 76). Ces dieux avaient mission de préserver leurs adorateurs de la piqûre des mouches, des moustiques et des insectes de toutes sortes qui sont le fléau des pays chauds. Pour s’assurer la protection du Baal d’Accaron, on portait des amulettes en forme de scarabées, analogues à ceux des Égyptiens (Voir, fig. 469, un scarabée phénicien, en jaspe vert, sur lequel est gravée une mouche, d’après A. délia Marmora, Sopra alcune antichilà sarde, Turin, 1853, pi. B, n » 95 ; cf. Gazette archéologique, 1878, t. iv, p. 35-38). Le Baal ou dieu-soleil était censé pouvoir commander à tous les insectes que ses chauds rayons faisaient naître au printemps. Mais le pouvoir de chasser les mouches n’était pas son attribut exclusif. Il pouvait encore, croyaient ses adorateurs, guérir de toutes sortes de maladies. C’est pourquoi le roi d’Israël, Ochozias, tombé du haut de sa salle à manger, et meurtri dans sa chute, envoya demander une consultation à Béelzébub d’Accaron. Le prophète Élie arrêta en chemin les envoyés du roi, et de la part du Seigneur fit porter au prince son arrêt de mort. IV Reg., i, 2-16.

Plus tard, les Juifs transformèrent Ba’al zebûb en Ba’al zebul ( BeeXîeëoii^), « maître de l’habitation, » afin de faire de Béelzébul le nom du prince des démons, maître des habitations infernales. Car le nom de Satan était maudit, et l’on devait éviter de le prononcer. Berachoth, ꝟ. 60, c. 1. Le mot Béelzébul est employé dans le Nouveau Testament grec, où il répond au titre d’oîxo-ÇenitÔTïic, « maître de la maison, » que NotreSeigneur donne à Satan. Matth., x, 25. Cependant la forme Béelzébub est conservée par la version italique, la Vulgate, le syriaque et les Pères latins. Les rabbins, par mépris pour les idoles, ont changé ba’al zébul en ba’al zebél, ce qui signifie « dieu du fumier » en hébreu talmudique. Les Juifs accusèrent Notre -Seigneur d’avoir en lui Béelzébub, Matth., x, 25 ; Marc, iii, 22, et de chasser les démons par le pouvoir de ce prince des démons. Matth., Xii, 24 ; Luc, xi, 15. L’esprit de mensonge croyait faire œuvre d’habileté en inspirant cette calomnie à ceux dont il était le père. Joa., viii, 44. Le divin Maître la réfuta par cette simple observation, qu’on ne pouvait attribuer au démon des œuvres qui allaient directement à détruire

J’empire du démon.

H. Lesêtre.

1. BEER, mot hébreu, be’êr, qui signifie « puits », et qui, soit au singulier, soit au pluriel (be’êrôt), sert à former des noms de personnes et de localités. — I. Personnes. 1 et 2. Be’êri, « l’homme dix puits ; sourcier. » Vulgate : Bééri. Voir Bééri 1 et 2. — 3. Be’êrâ. Vulgate : Béra. Voir Béra 1. — 4. Be’êrâh. Vulgate : Béera. Voir ce mot. — II. Localités. 1. Be’êr, campement des Israélites dans le désert. Vulgate : Puteus, « puits. » Voir Béer 2. — 2. Be’êr, localité où se réfugia Joatham, fils de Gédéon. Vulgate : Béra. Voir Béra 2. — 3. Be’êr’êlîni, « puits des héros ou des térébinthes. » Vulgate : Puteus Elini. On croit communément que c’est le même que

Be’êr 2. Voir Beér-Élim. — 4. Be’êr lahaï rô’ï. Vulgate (traduisant le sens) ; « Puits du vivant qui me voit, » source entra Cadès et Barad. Voir Béer lahai ROï. — 5. Be’êrof, « les puits, » ville de Benjamin. Vulgate : Béroth. Voir Béroth 1. — 6. Be’êrôt benê-Ya’âqân, « puits des enfants de Jaacan, » station des Israélites dans le désert, appelée dans la Vulgate, Deut., x, 6, Béroth des fils de Jacan, et Num., xxxiii, 31, Benéjaacan. Voir ce dernier mot, — 7. Be’êr séba’, à l’extrémité méridionale de la Palestine. Vulgate : Bersabée. Voir ce mot.

2. BÉER (hébreu : Be’êr, « puits ; » Septante : xî fpiap), une des dernières stations des Israélites, au delà de l’Arnon, dans leur marche vers le Jourdain et la Terre Promise. Num., xxi, 16. Le texte hébreu porte : « Et de là (c’est-à-dire de l’Arnon, ꝟ. 13) à Béer ; » le hé local de Be’êrâh sous-entend bien le verbe « ils allèrent ». Les versions grecque et latine ont donné au mot Be’êr sa signification commune de « fontaine, puits ». Cette station fut ainsi appelée à cause d’un puits qui y fut creusé, et à l’occasion duquel le peuple fit entendre ce gracieux chant ( traduit d’après l’hébreu) :

ꝟ. 17. Jaillis, puits !

Chantez en son honneur !

jK 18. Puits que les princes ont creusé, que les nobles du peuple ont percé avec le sceptre,

avec leur bâton.

C’est vraisemblablement la même localité que Be’êr’Êlîm, Is., xv, 8, « le puits des héros » ou « des térébinthes ». Ce campement est placé dans le « désert », natn, midbâr,

Num., xxi, 18 ; c’est le même mot qu’au ꝟ. 13, à moins que ce ne soit une faute de copiste pour 1N3D, mibbe’êr, « de Béer » ou « du puits ». Les Septante l’ont entendu dans le dernier sens en mettant : xal àrco çpéœroç, « et du puits [ils allèrent] à Manthana. » Cette station n’est pas comprise dans l’énumération générale du chapitre xxxm des Nombres, et est d’ailleurs inconnue.

A. Legendre.
    1. BÉERA##

BÉERA (hébreu : Be’êrâh, « fontaine ; » Septante : Be^X ; Codex Alexandrinus : BeïijxJ), fils de Baal, et l’un des chefs de la tribu de Ruben. Il fut emmené captif par Théglathphalasar. I Par., v, 6.

    1. BÉER-ÉLIM##

BÉER-ÉLIM (hébreu : Be’êr’Êlîm, « puits des héros » ou « des térébinthes » ; Septante : AîXec’ji ; Vulgate : Puteus EUm), lieu mentionné dans Isaïe, xv, 8, comme un dès points les plus reculés jusqu’où devaient retentir les cris de douleur de Moab. On l’assimile généralement à Béer, station des Israélites au-dessus de l’Arnon. Num., xxi, 16. Le nom de « puits des héros » s’accorde bien avec le chant rapporté dans le même passage, y. 17, 18. Voir

Béer 2.

A. Legendre.

BÉÉRI. Hébreu : Be’êrî, « sourcier ; » Septante : Beîip, Gen., xxvi, 34, et Beripéi. Ose., i, 1. Nom de deux personnes.

1. BÉÉRI, Héthéen, père de Judith, une des femmes d’Ésaù. Gen., xxvi, 34. C’est le même personnage qu’An », père d’Oolibama ou Judith. Voir Ana 2, col. 532. On objecte contre cette identification que Bééri est appelé Héthéen, Gen, , xxvi, 34, tandis qu’Ana est nommé Hévëen, Gen., xxxvi, 2, et rangé parmi les Horréens. Gen., xxxvi, 20. U est inutile de supposer une faute de copiste, Gen., xxxvi, 2, et de dire qu’Hévéen est mis pour Horréen. Le nom d’Héthéen est pris, Gen., xxvi, 34, dans, le sens large de Chananéen, comme dans Jos., i, 4. D’ailleurs Judith THéthéenne est appelée Chananéenne, Gen., xxvin, 8 ; xxxvi, 2. Hévéen est le nom spécial de la tribu héthéenne ou chananéenne à laquelle appartenait Ana Bééri. S’il est compté parmi les Horréens, c’est parce qu’il