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BAYNES — BÉATITUDES (MONT DES)


dres on ne sait en quelle année, mort à Cambridge en 1617. Il fut élevé à Christ -Collège, à Cambridge, et en devint fellow. À la mort de William Perkins, il fut choisi unanimement pour lui succéder dans les leçons qu’il donnait à Saint - Andrew, à Cambridge. Ses écrits ne furent publiés qu’après sa mort. On y remarque : À Commentary on the first chapter of the Ephesians handling the controversy of Prédestination, in-4°, Londres, 1618 ; À Commentary on the first and second chapters of Saint Paul to the Colossians, in-4°, Londres, 1634 ; Commentary upon the whole Epistle to the Ephesians, in-f », Londres, 1643, ouvrage estimé encore aujourd’hui en Angleterre. Voir L. Stephen, Dictionary of national Biography, t. m (1885), p. 455.

    1. BAZAR##

BAZAR, nom d’origine persane, donné au lieu où l’on vend les marchandises en Orient. Voir Marché.

    1. BAZATHA##

BAZATHA (hébreu : Bizfâ’, nom perse, Bazata ; Septante : BaÇiOa), un des sept eunuques qui se tenaient en la présence d’Assuérus. I Esth., i, 10.

    1. BAZIOTHIA##

BAZIOTHIA (hébreu : Bizyôtyâh ; Septante : a yiSmai ajTûJv), ville de la tribu de Juda, mentionnée après Bersabée, Jos., xv, 28. Elle est complètement inconnue : on se demande même, d’après les Septante, si le texte original ne portait pas un nom commun. Les traducteurs grecs ont dû lire, en effet, rvrp ; 3, benôféâh,

[Bersabée et] « ses filles » ou « ses bourgs >>, au lieu de n’nVTa, Bizyôtyâh. Cependant les autres versions ont

ici un nom propre. La paraphrase chaldaïque reproduit exactement l’hébreu ; la Peschito donne JLlojJL », Bi’r Yôfya’, c’est-à-dire n>ni> ixs, Be’êr Yôfya, le « puits de Yotya », comme yatf 1X3, Be’êr Séba’, « puits des Sept » ou « du Serment », Bersabée ; l’arabe l’a suivie en mettant IaSjjj, Biryûtiya. Saint Éphrem cependant,

dans ses explications sur Josué, Opéra syriaca, Rome, 1737, t. i, p. 305, fait la remarque suivante : « Les auteurs de la version syriaque, ne comprenant pas le mot hébreu, et persuadés que c’était le nom propre d’une

ville, ont transcrit ©vta- » JL^’Bizyotyéh. » C’est donc

ce mot que le saint docteur lisait dans son manuscrit du texte sacré, au lieu de l’expression de la Peschito, et il le traduisait, comme les Septante, « Bersabée et ses bourgs. » L’emplacement de Bersabée, aujourd’hui Bir es-Sébâ, est bien connu ; si Baziothia représente réellement une ville, . c’est dans les environs qu’elle devait se trouver.

A. Legendre.
    1. BDELLIUM##

BDELLIUM (hébreu : bedôlah ; Septante : â’v6paÇ, xpixrràXXoç ; Aquila, Symmaque, Théodotion, Josèphe, Ant. jud, , III, i, 6 : pSIXXtov). Il est question deux fois, dans la Bible, du bedôlah. Dans la description du paradis terrestre, il est dit au sujet du pays d’Hévilath : « L’or de ce pays est bon ; là se trouvent le bedôlah et la pierre de Sôham. » Gen., ii, 12. Plus loin, l’auteur sacré ajoute que « la manne était comme la graine du coriandre, et de l’apparence (’en) du bedôlah ». Num., xi, 7. Le bedôlah était donc une substance bien connue des anciens Hébreux, puisqu’on s’en servait comme terme de comparaison pour désigner l’apparence de la manne. Les Septante ont traduit une première fois par av6pa ?, « escarboucle, » pierre précieuse de couleur rouge, et une seconde par xpu<Trd(XXoç, « glace » ou substance transparente. Les autres versions grecques, suivies par la Vulgate, ont rendu bedôlah par (JBÉXXiov. Le bdellium est la gomme aromatique de VAmyris Agallochwm, arbrisseau résineux qu’on trouve principalement dans le nord de l’Inde, mais qui se rencontre aussi ailleurs. Pline le décrit en ces

termes : « C’est un arbre noir, de la taille de l’olivier, avec des feuilles comme celles du chêne, et des fruits comme ceux du figuier sauvage. Il vient en Arabie, dans J’Inde, en Médie et à Babylone. » H. N., XII, 35. La gomme de l’arbrisseau est d’un rouge foncé et a une certaine transparence. On s’explique donc que les Septante aient confondu le bedôlah avec l’escarboucle, et aient ensuite comparé sa translucidité à celle de la manne. La traduction des autres versions et de la Vulgate identifie le bedôlah avec le bdellium, « très vraisemblablement avec raison, » dit Delitzsch, Wo lag das Parodies, Leipzig, 1881, p. 16. On pourrait objecter que cette gomme aromatique n’est pas d’un prix tel qu’on puisse la mettre sur le même rang que l’or, et que d’autre part le bdellium, qui est rouge, ne saurait être comparé avec la manne, qui était blanche comme le givre. Exod., xvi, 14. Mais l’auteur sacré présente le bdellium, non comme une substance aussi précieuse que l’or, mais comme un produit caractéristique de la terre d’Hévilath. Quant à la ressemblance de cette substance avec la manne, il n’est pas nécessaire qu’elle soit adéquate ; il suffit qu’elle soit justifiée par une qualité commune, par exemple, une certaine transparence, comme celle de la cire ou des autres gommes aromatiques, l’encens, la myrrhe.

Quelques auteurs, Raschi, Reland, etc., ont voulu faire de bedôlah une pierre précieuse, et l’on a même prétendu que la leçon bedôlah était fautive, et qu’il fallait lire berôlah, mot qui désignerait le béryl. Mais rien n’autorise cette correction, et si le bedôlah était un nom de pierre, l’auteur aurait signalé dans la terre d’Hévilath la « pierre de bedôlah », comme il fait pour la « pierre de Sôham, ». Enfin d’après Saadias, Kimchi, Bochart, Hierozoicon, II, v, 5 ; Gesenius, Thésaurus lingues hebrsese, p. 181, le bedôlafy ne désignerait ni la gomme aromatique ni une pierre précieuse, mais les perles qui abondent dans les eaux du golfe Persique. Cette interprétation, dont aucune version ancienne n’a eu l’idée, présente un double inconvénient. Elle suppose que la terre d’Hévilath se trouvait sur les bords du golfe Persique, ce qui est loin d’être démontré. De plus, elle fait d’un produit maritime la caractéristique d’une terre, au même titre que l’or et la pierre de Sôham, ce qui paraît peu admissible. Le plus probable est donc que le bedôlafy et le bdellium ne font qu’un, et quant au nom et quant à la chose. — Voir Wiçwà - Mitra, Les Chamites, in-8°, Paris, 1892,

p. 665-670.

H. Lesêtre.

BÉAN (FILS DE), nom d’une tribu de pillards qui fut châtiée et détruite par Judas Machabée. I Mach., v, 4-5. Le texte grec des Machabées les appelle uîot Bat’av ; Josèphe, uîot toO Bïâvou. C’était, à n’en pas douter, une tribu de Bédouins qui vivait de rapines. L’auteur sacré dit qu’ils se retiraient dans des tours (icOpyous), lorsqu’ils n’exerçaient pas leurs brigandages. Ils habitaient probablement à l’est de la mer Morte, puisque Judas les rencontra sur sa route en allant d’Édoni au pays des Ammonites. Il est même vraisemblable que les « : fils de Béan » sont les habitants de Baalméon. En effet, le livre des Nombres, xxxii, 3, mentionne une ville située au nord de l’Arnon et appelée Béon, nom que les Septante transcrivent Bat’av, avec la même orthographe que « les fils de Béan ». I Mach., v, 4-5. Or Béon, d’après l’opinion commune, n’est autre que Baalméon, la Ma’in actuelle. Voir Baalméon.

    1. BÉATITUDES##

BÉATITUDES (MONT DES), montagne sur laquelle Notre - Seigneur prononça le plus considérable et le plus important de ses discoure, rapporté par saint Matthieu, v-vn, et commençant par ces mots : « Bienheureux les pauvres, » etc. L’auteur sacré n’indique pas le nom de l’endroit où retentit la parole du divin Maître ; il se contente de dire que « Jésus, voyant les foules, monta sur la montagne ». Matth., v, 1. Le grec porte l’article,