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BATARD — BATH KOL


qu’au dixième descendant, à l’exclusion des suivants. Les rabbins, par leurs traditions, ont détruit en partie cette loi du Seigneur, en rendant possible l’extinction de la peine, même à la seconde génération : nouvelle manifestation du relâchement déjà signalé. Mischna, traité Kiddouschîn, iii, 13, édit. Surenhusius, t. iii, p. 378. Cf. Selden, De jure naturali, v, 16, p. 659-660 ; Saalschûtz, Das Mosaische Recht, k. 100, p. 694, note 892.

Quant à l’enfant illégitime qui n’était pas mamzêr, on ne peut que faire des conjectures, car aucun texte ni fait précis ne nous éclaire sur sa situation. Ce qu’on peut dire, c’est que cette situation était bien moins pénible que celle du mamzêr, et que, sauf pour la succession des biens, il jouissait probablement de tous les droits civils : c’est ce que laisse à entendre le texte du Deutéronome, xxm, 2, qui, traitant spécialement du mamzêr, ne peut pas et ne doit pas s’appliquer aux autres enfants illégitimes. Du reste, cette catégorie d’enfants devait être peu nombreuse ; car, comme dans ce cas la mère de l’enfant n’était ni mariée ni parente de son complice, celui-ci pouvait et devait l’épouser, Exod., xxii, 16 ; Deut., xxii, 28-29 ; même quand le complice était marié, les mœurs juives sur la polygamie lui permettaient de prendre une seconde femme. Dès lors l’enfant entrait dans la catégorie des enfants légitimes. S. Many.

    1. BATE Julius##

BATE Julius, hébraïsant anglais, né en 1711, mort à Arundel le 20 janvier 1771. Il fut le disciple de Jean iïutchinson, hébraïsant, naturaliste et commentateur mystique et cabalistique de la Bible. Il écrivit plusieurs ouvrages en faveur de la doctrine de son maître. Nous citerons de lui : An enquiry into the occasional and standing similitudes oftheLord God in the OldandNew Testaments ; or the forms mode use of by Jehova Aleim to represent themselves to true believers before and since the Law by Moses. With a dissertation on the supposed confusion of tangues at Babel, in-8°, Londres, 1756. — The inlegrity of the Hebrew text and many passpges of Scripture, vindicated from the objections ofKennicott, in-8°, Londres, 1755.

— À neiv and literal translation of the Pentateuch and historical books of the Old Testament to the end of 2 Kings. With notes critical and explanatory, in-4°, Londres, 1773. — An Essay towards explaining the third chapler of Genesis and the spiritual sensé of the Law. In which the third proposition of the divine Légation, and what the author hath brought to support it, are considered, in-8°, Londres, 1741. — Remarks upon Mr Warburton’s Remarks, tending to show thaï the Ancients kneiv there was a future state ; and that the Jews were not under an equal Providence. With an explication of some passages in Job, which relate to Christianity, in-8°, Londres, 1745. — The faith of the ancient Jews in the law of Moses, and the évidence of the types vindicated. In a letter to the Rev. Dr. Stebbing, in-8°, Londres, 1747. — Micah v, 2, and Matth. ii, 6, reconciled ; with some remarks cm Dr. Runfs latin oration at Oxford, 11U8, and Dr. Grey’s last words of David, and David numbering the people, in-8°, Londres, 1749. — An Hebrew grammar : formed on the usage of the words by the inspired writers ; being an attempt to make the learning of Hebrew easy, in-8°, Londres, 1751. — Critica Hebrœa, or a Hebrew-English Dictionary without points. — Voir Darling, Cyclopscdia

bibliogr., p. 197, 198.

B. Heurtebize.

BATEAU. Voir Navigation.

1. BATH, mot hébreu, bat, qui signifie « fille y>, et qui entre comme élément dans la composition des noms propres de femmes, de même que bén, « fils, » sert à former des noms propres d’hommes. Voir Bethsabée (hébreu : Baf-Sëba’; Bat-su’a, I Par., iii, 5) ; Béthia { hébreu : Bifyâh). — Le mot bat, K fi’lej B s’emploie

aussi en hébreu pour désigner : 1° soit les femmes, « filles d’Israël, » signifiant simplement « les femmes israélites » ; 2° soit les habitants en général d’une ville ou d’un pays : « fille de Sion, » c’est-à-dire les habitants de Sion ; « fille de Tyr, » habitants de Tyr ; « fille de Misraïm, » habitants de l’Egypte. — 3° Les « filles » d’une ville sont ses faubourgs et ses dépendances, etc.

2. BATH (hébreu : bat, mot qui signifie probablement « mesure » ), mesure hébraïque de capacité pour les liquides. Ce mot a été latinisé en plusieurs endroits par la Vulgate sous la forme batus. III Reg., vii, 26, 38 ;

I Esdr., vii, 22 ; Ezech., xlv, 10, 11, 14. Les Septante rendent une fois bat par pett’O, I Reg., v, 11 ; une autre fois par petto ; , I Esdr., vii, 22 ; ailleurs ils emploient des noms de mesures grecques. Les autres traducteurs grecs, Aquila, III Reg., vii, 38 ; Is., v, 10 ; Ezech., xlv, 14 ; Symmaque, III Reg., v, 11 ; vil, 38 ; Is., v, 10 ; Théodotion, Is., v, 10 ; Ezech., lxv, 14 ; les Pères grecs, comme Théodoret, In Is., v, 10, t. i, p. 466, se servent du mot gâxoç ou piSoç. La forme piSoç se lit dans^certains manuscrits de I Esdr., vii, 22, ainsi que dans Josèphe, A nt. jud., VIII, H, 9. Saint Luc a employé une fois le mot porco ; dans son Évangile, XVI, 6. La Vulgate traduit, dans ce dernier passage, par cadus ; ce mot, qui vient de l’hébreu kad, désigne proprement, non pas une mesure de capacité, comme le bat ou pàToç de saint Luc, mais un vase d’argile, une urne.

Le bath n’est pas nommé dans l’Ecriture avant l’époque des Rois. Il était la dixième partie du chômer ou cor, Ezech., xlv, 11, 14, et avait la même capacité que Yéphah ou éphi / comme le dit expressément Ézéchiel, xlv, 11. Le bath et Yéphah ne différaient que par l’usage qu’on en faisait, le premier servant pour les solides et le second pour les liquides, c’est-à-dire pour le vin et l’huile. Josèphe, Ant. jud., VIII, ii, 9, édit. Didot, t. i, p. 288, dit que le bath contenait soixante-douze léoro » (sextarii), c’est-à-dire un metrète attique ([actpï]t^{, metreta) ou environ 38 litres 88. Voir Mesures.

La Vulgate n’a pas rendu uniformément bath par batus ; elle l’a traduit par laguncula, Is., v, 10 ; par metreta,

II Par., ii, 10 ; IV, 5, et par cadus, Luc, xvi, 6. Dans l’histoire de Bel et du dragon, dont nous ne possédons plus l’original sémitique, le bath est appelé, en grec, (ieTpï)Triç, et en latin amphora. Dan., xiv, 2. Les urnes des noces de Cana, dont le Sauveur changea l’eau en vin, contenaient chacune de deux à t r ois baths (^expr^â ;  ; Vulgate : metretas), c’est-à-dire de 67 à 76 litres environ. Joa., ii, 6. F. Vigouroux.

    1. BATH KOL##

BATH KOL (bip ris, bat oM, « fille de la voix » ). Les

Targums, le Talmud et les écrivains rabbiniques désignent par ce nom une sorte de voix surnaturelle qui révèle la volonté de Dieu et constitue le quatrième et dernier degré de la révélation. (Le premier est le don de prophétie, le second le don du Saint-Esprit, le troisième l’oracle de Yurim et du thummim). D’après les Targums, Dieu se servit de la. Bath kol pour manifester sa volonté à Abraham, à Moïse, à Samuel, à David, etc. Voir les Targums de Jonathan et de Jérusalem, Gen., xxxviii, 26 ; Num., xxi, 6. (Cf. Reland, Antiquitates veterum Hebreeorum, 4, dansUgoljni, Thésaurus, t. ii, part, ii, c. ix, col. dccxxxv.) Elle devint l’unique moyen de communication entre Dieu et son peuple pendant la période du second temple. « Depuis la mort d’Aggée, de Zacharie et de Malachie, l’Esprit-Saint (Ruah hagqôdés) fut retiré à Israël ; mais il jouit néanmoins de l’usage de la Bath kol. » Sofa, ꝟ. 42. Cf. Vitringa, Observalionum Sacrarum libri seæ, Franeker, ii, p. 338. Cf. p. 341-363..

Le sens des mots Bath kol est controversé. Il est probable qu’ils signifient « écho ». Cf. Midrasch sur Exod., f. m b, et Cant., I. La nature elle-même de cette sorte de révélation est très diversement expliquée par les rabbins.

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