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BASTONNADE — BATARD


son temps. Le grand prêtre lui-même pouvait la subir, pour une transgression des lois cérémonielles ; aussitôt après, il reprenait ses fonctions sans déshonneur. Selden, De Synedriis, in-8°, Amsterdam, 1679, p. 334 et 347.

La peine du bâton, non plus administrée en règle et devant le juge, mais considérée comme moyen de correction ou comme stimulant dans la main du père ou du maître à l’égard de ses enfants, Prov., xiii, 24 ; xxiii, 13, 14, ou de ses serviteurs, Luc, xii, 45-48, était connue en Palestine comme en Egypte. Les monuments de la vallée du Nil nous montrent souvent des serviteurs menacés du

aux verges l’homme libre : la loi Porcia en exempta les citoyens romains. Act., xvi, 22. La verge, plus flexible que le bâton, était une des baguettes de coudrier ou d’orme qui composaient les faisceaux des licteurs. Chez les Juifs, les maîtres cruels remplaçaient le simple bâton par le scorpion. III Reg., xii, 11. Quelques auteurs y voient un bâton noueux ou armé de pointes. S. Isidore de Séville, Etymolog., V, xxvii, 18, t. lxxxii, col. 212. Mais le scorpion est plutôt un fouet armé de pointes de fer, une sorte de flagellum. — Voir J. D. Michælis, MosaU sches Recht, in-12, Francfort, 1780, 5e partie, p. 48-53 ;

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458. — Bastonnade infligée à un berger qni a perdu une partie de son troupeau.

Tombeau de Beni-Hassan. — Dans le registre snpérienr, le chef de famille, reconnaissable & la canne qu’il tient à la main, demande le compte de ses troupeaux. Un scribe, qui n’est pas reproduit dans notre gravure, le lui indique d’après ses tablettes : il s’élève à deux cent cinquante têtes ; le berger n’en ramène que deux cent quarante ; U est condamné à la bastonnade, qui lui est administrée dans le registre Inférieur. La légende hiéroglyphique qu’on lit dans le registre inférieur signifie : « Mets-le par terre sur le ventre. » Celle qui est dans le registre supérieur Indique le chiffre total du troupeau (350). D’après Champollion, Monuments de l’Egypte, pi. 390 et 391.

bâton, ou debout les mains derrière le dos subissant cette peine ; on y voit des surveillants stimulant du bâton le travail des esclaves. Voir Briques. Sur les monuments assyriens, les convois de captifs sont toujours conduits par des soldats armés de bâtons pour frapper les récalcitrants. Voir fig. 261, col. 983 et Captifs. L’auteur des Proverbes, xiii, 24 ; xxiii, 13, 14, juge excellente la correction corporelle pour les enfants rebelles aux voies de la raison et de la douceur ; mais il faut en user avec modération, xix, 18.

Dans le monde grec, la bastonnade était usitée sous une forme spéciale. Ainsi Antiochus condamne Éléazar au supplice du tvimtoivov. II Mach., vi, 19, 28, 30 (texte grec). Saint Paul y fait allusion, Hebr., xi, 35 (grec). Le tympanum était un instrument de supplice en forme de roue, où le corps du condamné était fortement tendu comme la peau d’un tambour, et on le frappait de coups de bâton jusqu’à la mort. — Chez les Romains, tandis que le fouet était réservé aux esclaves, on condamnait

J. Selden, De Synedriis, in-4°, Amsterdam, 1679, 1. II, c. xiii, 6, p. 333-348. E. Levesqub.

BATAILLE. Voir Guerre.

    1. BATANÉE##

BATANÉE (BaTavaîa, dans Josèphe et Ptolémée), forme grécisée du nom de Basan, par l’intermédiaire de l’araméen, qui avait durci la sifflante en t. Voir BaSan, col. 1487, 1489-1490.

    1. BÂTARD##

BÂTARD, enfant de naissance illégitime, c’est-à-dire né hors mariage. Chez les Hébreux, on ne regardait comme bâtards ni les enfants des esclaves, ni les enfants des femmes du second ordre, appelées « concubines » dans l’Écriture (voir Concubine) ; comme le mariage des esclaves et le « concubinat » étaient de véritables unions matrimoniales, quoique d’ordre inférieur, le fruit de ces unions était légitime. Il est difficile de définir quelle était, dans la loi de Moïse, la situation des bâtards. Nous n’avons