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U95 BASILEENSIS (CODEX) — BASQUES (VERSIONS) DE. LA BIBLE 4496

legomena ad Novum Testamentum grxce de Tischendorf, Leipzig, 1884, p. 372-374. P. Batiffol.

    1. BASILIC##

BASILIC (Septante : 0c « hX(<7Xoc ; Vulgate : basiliscus, regulus, « [serpent] royal, » de (HamXe-j ; et de rex, « roi. » Cf. S. Isidore de Séville, Etym., xii, i, 6, t. lxxxii, col. 443), serpent très venimeux d’après la croyance populaire, sorte de dragon dont la morsure était mortelle et dont le regard suffisait pour tuer. Il habitait les déserts de la Cyrénaïque. Si l’homme avait vu le premier le basilic, il échappait à la mort ; mais il était perdu dans le cas contraire. Pour faire périr ce dangereux reptile, on lui présentait un miroir, et son regard terrible, réfléchi sur la glace, lui donnait la mort. On attachait d’ailleurs le plus grand prix à sa possession, parce qu’on s’en servait, disait-on, pour préparer les médicaments les plus puissants. Pline, H. N., « iii, 78 (33), édit. Tauchnitz, 1870, t. ii, p. 74. Cf. Élien, H, 5-7 ; Galien, De theriaca ad Pison., vui, Opéra, édit. Kûhn, t. xiv, 18’27, p. 232 ; cf. t. xii, p. 250 ; Solin, Polyhistor, 28, édit. Pankoucke, 1847, p. 222-224 ; Lucain, Pharsal., va, 725. Pendant longtemps des charlatans ont vendu aux gens crédules, sous le nom de basilics, de petites raies façonnées en forme de dragons. On reconnaît aujourd’hui que ce serpent n’a jamais existé, et que Jes propriétés qu’on lui a attribuées sont purement fabu-Seuses. Voir D. Macri, Hierolexicon, 6e édit., 2 iiî-4°, Bologne, 1765-1767, t. i, p. 117. L’espèce de lézard que les naturalistes contemporains appellent basilic n’a rien de commun que le nom avec le reptile ainsi désigné par les anciens.

Le texte original de l’Écriture ne parle jamais du basilic ; mais les Septante et la Vulgate se sont servis de son nom pour traduire le nom de serpents réels mentionnés dans l’hébreu. On lit deux fois pamXwxo ; dans la version des Septante, Ps. xc, 13, et Is., Ltx, 5. La Vulgate emploie une fois le mot basiliscus, Ps. xc, 13 ( notre version latine des Psaumes ayant été faite sur le grec, le traducteur latin a conservé le mot des Septante). L’hébreu porte dans ce passage pélén, c’est-à-dire l’aspic. Voir col. 1125. Saint Jérôme s’est servi six fois du mot regulus, pour rendre .divers noms sémitiques de serpents. Il a ainsi traduit trois fois taiysst, sif’ônî, Prov., xxiii, 32 (Septante : %ep<x<jri) « ) ; Is., xi, 8 (Septante : àinrfç) ; Jer., vni, 17 (Septante : [ô’pssç] Oœvcitoûvteç) ; . une fois jbs, séfa’(dérivé de la même racine que sifônî), Is., xiv, 29 (Septante : àrfjrc’c) ; une autre fois psr, sârâf, Is. ; xxx, 6 (Septante ; àiraiç), et enfin une fois aussi nysx, ’éf’éh, Is., Lix, 5 (Septante : pa<ri)a<Txo ; ). Le texte original parle donc de serpents divers, existant en Palestine, là où notre version latine porte uniformément « basilic ». Pour l’identification des reptiles mentionnés dans ces six passages, voir Serpents. Cf. S. Jérôme, In Is., xiv, 29, t. xxiv, col. 166 ; Bochart, Hierozoicon, IV, édit. Leusden, Opéra, 1692, t. i, col. 22. Orban.

    1. BASMURIQUE##

BASMURIQUE (VERSION) DE LA BIBLE. Voir Coptes (versions).

    1. BASNAGE DE BEAUVAL Jacques##

BASNAGE DE BEAUVAL Jacques, protestant, né à Rouen le 8 août 1653, mort le 22 décembre 1723. Il étudia à Saumur, sous Tanneguy le Fèvre, et, voulant devenir ministre, alla commencer à Genève ses études théologiques, qu’il termina à Sedan, sous Jurieu et Beaulieu. En 1676, il fut reçu ministre à Rouen, et, en 1685, .obtint la permission de se retirer en Hollande, où il devint le favori du grand pensionnaire Heinsius. Il fut ministre à Rotterdam, puis à la Haye, et usa toujours de son influence pour rendre service à la France. Il a publié une Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu’à présent, pour servir de supplément à l’histoire de Josèphe, 5 in-12, Rotterdam, 1706. Cette histoire, d’une réelle valeur et d’une grande impartialité, a eu plusieurs éditions ; la meilleure est celle publiée en 1717, 15 in-12. I

En 1710, l’abbé Dupin en avait publié à Paris une édition (7 in-12) sans nom d’auteur, et dans laquelle il avait fait les changements et les suppressions qu’il jugeait nécessaires. Basnage écrivit alors YHisloire des Juifs réclamée et rétablie par son véritable auteur contre l’édition anonyme et tronquée faite à Paris, in-12, Paris, 1711. De ce même auteur, nous avons encore : Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, représentée en taille s-douces par Rornein de Hoogue, avec une explication, in-f°, Amsterdam, 1705 ; in-4°, Amsterdam, 1706 ; elle fut réimprimée, en 1714, sous le titre de Grand tableau de l’univers. Antiquités judaïques, ou remarques critiques sur la république des Hébreux, 2 in-8°, Amtersdam, 1713. — Voir Walch, Bibl. theol., t. i, p. 58, 74 ; t. ii, p. 886 ; Sax, Onomast. Un., t. v, p. 300, 362. B. Hedrtebize.

    1. BASQUES##

BASQUES (VERSIONS) DE LA BIBLE. — La

langue basque, qui ne se rattache ni à la famille indoeuropéenne ni à la famille sémitique, est parlée, en France, dans l’arrondissement de Mauléon et dans la plus grande partie de celui de Bayonne (Basses-Pyrénées), et, en Espagne, dans les provinces de Navarre, de Guipuzcoa, d’Alava et de Biscaye. Elle forme trois principaux dialectes, le labourdin, le souletin et le biscayen, sans parler de quelques dialectes moins importants. Les Basques appellent leur langue euscara.

On ne connaît aucune version des Livres Saints en cette langue avant le xvie siècle. À cette époque, la reine de Navarre, Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, fit traduire le Nouveau Testament en basque par le pasteur de l’Église réformée de La Bastide Clairence, Jean Liçarrague ; il fut imprimé à la Rochelle : Jésus Christ gure iaunaren Testamenlu berria. In -8°, Rochellan, 1571. ( Bibliothèque nationale. À 6455 bis. Réserve.) Il ne porte pas sur le titre le nom du traducteur, mais « Jean de Liçarrague de Briscous » se nomme lui-même dans la Dédicace ( en français) placée en tête de sa version et adressée à la reine de Navarre. Il dit lui-même de son œuvre : « Me souvenant tousiours de l’exprès commandement de Dieu, qui est de ne rien oster ni adiouster à sa parole, ie l’ay fait le plus fidèlement qu’il m’a esté possible » (p. iiii). Elle est, en effet, exacte ; mais on reconnaît le calviniste à certaines expressions : sacrificadore, « sacrificateur, » au lieu de « prêtre » ; emendamendu, « amendement, » Marc, I, 4, 15, etc., au lieu de « pénitence », etc. Le dialecte est le labourdin. L’auteur semble avoir fait sa version sur la traduction française en usage de son temps parmi les calvinistes. C’est un des premiers livres qui aient été imprimés en basque.

La traduction de Liçarrague, dont les exemplaires étaient devenus extrêmement rares, a été réimprimée, en entier : Jesus-Christo gure jaunaren Testament berria. Lapurdico escuararal itçulia, in-8°, Bayonne, 1828, et en partie, Jésus-Chnstoren Evangelio saindua, S. Mathiuren arabera (Évangile de S. Matthieu), in-4°, Bayonne, 1825 (publié par le pasteur Pyt aux frais de la Société biblique) ; autre édition, in-8°, Bayonne, 1828 ; Jesus-Christo gure jaunaren laur ebanyelioac… eta apostolu suainduen eguintcen liburua ( les quatre Évangiles et les Actes des Apôtres), in-8°, Bayonne, 1828. Fleury de Lécluse a publié séparément Sermon sur la montagne en grec et en basque, in-8°, Toulouse, 1831. M. J. Vinson a fait aussi réimprimer la traduction de l’Évangile de saint Marc par Liçarrague, dans le premier fascicule de ses Documents pour servir à l’étude historique de la langue basque, avec index, notes et vocabulaires, in-8°, Bayonne, 1874. W. J. Van Eys a également réédité Y Évangile selon saint Matthieu, in-8°, Paris, 1877. Liçarrague n’avait traduit que le Nouveau Testament. A la fin du XVIIe siècle ou au commencement du xviil", Pierre d’Urte, ministre du Saint Évangile, natif de Saint-Jean -deLuz, qui vivait encore en 1715, entreprit une