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BAS AN


Ps. xxi, 13 ; lxvii, 16 ; cxxxiv, 11 ; cxxxv, 20 ; Is., ii, 13 ; xxxiii, 9 ; Jer., xxii, 20 ; Ezech., xxvii, 6 ; Zach., xi, 2, où

l’on trouve. ^ « .-%, BaiSon. L’arabe a traduit par âIàÎaJ ! >

el-Batniyéh, excepté Ps. cxxxiv, 11 ; cxxxv, 20 ; Is., ii, 13 ; Jer., xxii, 20 ; Ezech., xxvii, 6, où l’on voit yLwjo, Beuân (nom actuel de l’ancienne ville de Bethsan), et Mich.,

vu, 14 ; Nah., i, 4 ; Zach., xi, 2, où il y a ji^iLwjykJS, el-Beisâniyéh. Le changement du schin hébreu en thav araméen et en ta arabe se comprend très bien ; mais le changement du beth en mîm doit-il être attribué à une permutation semblable ou à une faute primitive de copiste ? La constante régularité de la transcription et l’accord qui existe entre la paraphrase chaldaïque et le syriaque nous empêchent d’admettre la dernière hypothèse ; la première nous semble plus plausible. Cependant c’est de l’araméen Bâfan, jna, qu’est venu le nom

de la province grecque de Batanée, Bocravaia, Josèphe, Ant. jud., IX, viii, 1 ; XV, x, 1 ; XVII, ii, 1, 2, etc. ; Eusèbe, Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 232, etc. L’arabe El-Batniyéh se retrouve dans la préfecture de même nom dont parle Aboulféda, Tabula Syrise, édit. Kœhler, Leipzig, 1766, p. 97, et est rappelée par un canton actuel du Hauran, YArd el-Beteniyeh.

II. Géographie. — Dans un sens général, Basan indique avec Galaad les possessions transjordaniennes des Israélites, dont il formait la partie septentrionale. Jos., xvii, 1, 5 ; IV Reg., x, 33 ; Mich., vii, 14. Dans un sens strict, ce pays s’étendait depuis le grand Hermon au nord jusqu’aux villes d’Édraï et de Salécha au sud. Deut., iii, 10 ; Jos., xii, 4 ; xiii, 11 ; I Par., v, 23. De ce dernier côté, il. était borné par « la moitié de Galaad », c’est-à-dire le territoire compris entre le Jaboc (Nahr Zerqa) et le Yarmouk (Schérial él-Mandûr ou el-Menâdiréh), Deut., m, 13 ; Jos., xii, 5 ; xiii, 11, 31. L’Écriture lui donne également pour limites, probablement vers l’ouest et le nordouest, les districts de Gessur et de Machati, Deut., iii, 14 ; Jos-, xii, 5 ; xiii, 11. Il renfermait comme partie importante l’Argob avec les soixante villes fortes appelées Havoth Jaïr, Deut., iii, 4, 5, 14 ; Jos., xiii, 30, c’est-à-dire le Ledjah actuel et une certaine étendue de la plaine En Nouqmt elHauran. Voir Argob. Ses villes principales étaient Astaroth (Tell’AMarâ ou Tell el-AS’ari ) et Édraï (Der’ât), Deut., i, 4 ; Jos., ix, 10 ; xii, 4 ; Xm, 12, 31 ; Salécha (Salkhad) en formait la pointe extrême au sud-est, Deut, iii, 10 ; Jos., xii, 4 ; xiii, 11, et vers l’ouest il possédait Golan, Deut., iv, 43, ou Gaulon, Jos., xx, 8 ; xxi, 27 ; I Par., vi, 71, identifiée par G. Schumacher, Across the Jordan, Londres, 1886, p. 19, 91, avec Sahem el-Djaulân, un peu à l’ouest de Tell el-As’arï. D’après Num., xxxii, 42, Chanath (El-Qanaouàt) appartenait aussi à cette contrée.

Basan comprenait en somme cet ensemble de pays dont la limite au sud est marquée par le Schériat el-Menâdiréh (Yarmouk), le Djebel ez-Zoumléh et le désert de Syrie ; à l’est, par les pentes occidentales du Djebel Hauran et le Ledjah ; au nord, par la plaine de Damas et le Djebel esch-Scheikh (Hermon), et à l’ouest, parle Djebel Heïsch et les confins du lac de Tibériade. On voit dès lors que, tout en donnant son nom au royaume d’Og, il ne le renfermait pas complètement, puisque le territoire du roi amorrhéen s’étendait jusqu’au Jaboc (Nahr Zerqa), qui le séparait de celui de Séhon. Num., xxi, 24 ; Deut., n, 37 ; Jos., xii, 2-5. À part la région septentrionale, dont les eaux se dirigent vers les lacs des environs de Damas, le haut plateau de Basan appartient au bassin du Yarmouk, le plus considérable du pays transjordanien, et dont les branches principales, le Nahr er-Ruqqâd, le Nahr el’Allân, descendent du nord, tandis que les ouadis El^Qanaouât, El-Ghar, Zeidï, viennent des montagnes du Hauran, où ils naissent à douze ou treize cents mètres.

Non loin de la berge qui plonge sur les lacs Houléh et de Tibériade s’alignent en chapelet, du nord au sud, des monts isolés, les tells El-Ahmar (1238 mètres), Abou en-Néda (1257 mètres), Abou Yousef ( 1 029 mètres), El-Faras (948 mètres). Au milieu de’toute cette contrée s’étend la grande plaine En Nouqrat el-Hauran.

Ce pays a toujours été renommé pour son extrême fertilité, et les prophètes aiment à le citer sous ce rapport avec Galaad, le Carmel et la plaine de Saron. Is., xxxiii, 9 ; Jer., l, 19 ; Mich., vii, 14 ; Nah., i, 4. Ses gras pâturages nourrissaient de nombreux troupeaux, Deut., xxxii, 14, qui, dans le langage des poètes sacrés, devinrent le type

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L Thumier.dd’456. — Carte du pays de Basan.

des ennemis cruels et insensibles, Ps. xxi (hébreu : xxii), 13, et des puissants de la terre, Ezech., xxxrx, 18, ou le symbole d’une vie sensuelle. Am., iv, 1. Ses forêts de chênes étaient pour les Israélites un sujet d’admiration comme les cèdres du Liban, Is., ii, 13 ; Zach., xi, 2, et fournissaient même aux peuples voisins un bois de construction très estimé. Ezech., xxvii, 6. Elles devaient couvrir les pentes de ces montagnes que David, dans un passage plein de beauté, Ps. lxvii (hébreu, lxviii), 16-17, nous représente comme regardant avec mépris et jalousie la petite colline de Sion, aux formes modestes, mais demeure privilégiée de Dieu :

ꝟ. 16. Montagne de Dieu, mont de Basan,

Montagne aux cimes nombreuses, mont de Basan,

ꝟ. 17. Pourquoi regardez-vous avec envie, montagnes aux cimes

[nombreuses,

La montagne que Dieu a choisie pour son habitation ? Jéhovah y habitera à jamais.

Ces masses de rochers sont appelées hârîm gabnunnîm, littéralement « montagnes à bosses », à cause de leurs pointes et de leurs dents aiguës, ce qui peut s’appliquer au Djebel Hauran avec ses cônes volcaniques ou au Djebel Héïsch avec ses chaînons isolés. Rochers et forêts étaient le repaire des animaux sauvages, surtout des lions, Deut., xxxiii, 22, et pouvaient servir de retraite aux ennemis d’Israël, Ps. lxvii, 23.