Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/814

Cette page n’a pas encore été corrigée
1473
1474
BARTHÉLÉMY DE BRAGANCE — BARTOLOCCI


de Vicence, religieux de l’ordre de Saint-Dominique, naquit à Vicence d’une ancienne et noble famille de l’Italie. Cette famille portait le nom de Bragance, qui lui était venu d’un de ses fiefs, le bourg et la forteresse de Breganzeho. Le jeune Barthélémy étudia à Padoue, où il prit ï’habit des Frères Prêcheurs, si ce n’est peut-être à Bologne. Il aurait reçu l’habit religieux des mains de saint Dominique lui - même. On ignore, dit Échard, à quel âge il fit profession ; mais ce fut certainement avant l’an 1230. Vers l’an 1250, ses travaux et ses mérites appelèrent sur lui l’attention du pape Innocent IV, qui le nomma évêque de Némosie, suffragant de Nicosie, dans l’Ile de Chypre. Le même pontife l’envoya en Syrie, comme légat auprès du roi de France, saint Louis, dont il fut bientôt le confident. En 1256, il fut nommé évêque de Vicence, sa patrie, par le pape Alexandre IV. Successivement légat en Angleterre et à la cour de France, le prélat, après avoir joué un rôle considérable, mourut à Vicence en 1270.

— 1° D a commenté : la Genèse, le Lévitique, Isaïe, Ézéchiel, Jérémie, Daniel, les Machabées, le livre de la Sagesse, saint Matthieu, saint Marc, saint Jean, les Actes des Apôtres, les Épîtres canoniques. La bibliothèque des Frères Prêcheurs de Vicence possédait ces livres de la Bible, annotés et commentés de la main même de Barthélémy. — 2° Il a encore écrit un commentaire des Cantiques de la Bible, et un abrégé de ce même commentaire. — 3° Enfin il a commenté le Cantique des cantiques, ouvrage distinct du précédent, et dont voici le titre : Expositio in Cantica canticorum F. Bartholomeei Bregantii episcopi Nimonicensis ad illustrissimum regem Galliarum Ludovicum. Cette œuvre figure au catalogue des bibliothèques publiques et particulières de Venise, dressé par Tomasini. Ce commentaire, d’après ce catalogue, était dans la bibliothèque du monastère deSanFrancesco délia Vigna. — P. Échard, Scriptores ordinis Prsedicatorum, t. i, Paris, 1719, p. 254 ; Fabricius, Biblio^ theca latina, Florence, 1858, t. i, p. 169. 0. Rey.

4. BARTHÉLÉMY DE GLANVILLE. Voir GLANVILLE.

5. BARTHÉLÉMY DE MODÈNE. Voir BARBIERI.

    1. BARTHOLIN Thomas##

BARTHOLIN Thomas, célèbre médecin danois, né à Copenhague le 20 octobre 1616, et mort le 4 décembre 1680. En 1648, il fut chargé de la chaire d’anatomie à Copenhague et de la direction du musée anatomique. Ayant renoncé à l’enseignement en 1661, il fut nommé bibliothécaire et recteur de l’Université. Il était versé dans presque toutes les sciences. On a de lui : De latere Christi aperto, accédant Salmasii et aliorum de Cruce epistolse, in-8°, Leyde, 1646 ; Leipzig, 1685 ; De cruce Christi hypomnemata iv : 1° De sedili medio, 2° De vino myrrhato, 3° De corona spmea, 4° De sudore sanguineo, in-8°, Copenhague, 1651 ; in-12, Amsterdam, 1670 ; Bistoria paralytici primi ex quinto Joannis Evangelii, in-4°, Copenhague, 1647 ; Bistoria paralytici secundi ex Matth. nu et Duc. ru, în-4°, Copenhague, 1649 ; Historia paralytici tertii, in-4°, Copenhague, 1653 ; Chronolaxis Scriptorurn Veteris et Novi Testamenti sacrorum et prophetarum, in-f°, Copenhague, 1674 ; Paralytici Novi Testamenti medico et philologico commentario ïllustrati, in-4°, Copenhague, 1653 ; Bâle, 1662 ; Leipzig, 1685 ; De Morbis biblicis miscellanea medica, in-4°, Francfort, 1672, 4e édit., 1705. Cet opuscule et le précédent se trouvent dans Th. Crenii Opusciilorum quse ad historiam ac philologiam sacram spectant fasciculus V, in-12, Rotterdam, 1695. — VoirHannseus Georg, Oratio in obitum Th. Bartkolini, in-4°, Copenhague, 1680 ; Jacobæus Oliger, Oratio in Th. Bartkolini obitum, in-4°, Copenhague, 1681 ; Chr. V. Brunn, Bibliotheca danica, 2 in-8°, Copenhague, 1872, t. i, p. 94 et 134 ; Journal des savants, année 1695, t. xxiii, p. C22.

E. Levesqtie.

DICT, DE LA BIBLE.

    1. BARTIMÉE##

BARTIMÉE (BapTf(t « ioi ; , « fils de Timaî » ), nom d’un des deux aveugles que Jésus, montant pour la dernière fois à Jérusalem, guérit à Jéricho. Marc, x, 46-52. C’est celui qui se mit à crier : « Seigneur Jésus, fils de David, ayez pitié de moi ! » et son compagnon d’infortune en fit autant. Quand la foule, qui avait voulu d’abord leur imposer silence, eut dit que Jésus consentait à les guérir, et leur eut donné bon courage, puisqu’il les appelait, Bartimée jeta le manteau dans lequel il était accroupi et courut au-devant de Jésus, comme si déjà il n’était plus aveugle. Ils furent guéris tous deux. C’est probablement à la vivacité de sa foi, et peut-être au rôle qu’il joua plus tard dans l’Église naissante, que Bartimée a dû de voir son nom passer à la postérité. E. Le Camus.

BARTOLOCCI Julius(a Sanctavnastasia), né en 1613 à Celanno, dans les Abruzzes, mort à. Rome le 20 octobre 1687. Il fit profession à Rome, dans la congrégation des réformés de saint Bernard, de l’ordre de Clteaux. Envoyé en Piémont, il étudia la théologie à Mondovi et à Turin. Dès lors il laissa voir son goût pour les antiquités hébraïques. Il parcourut la plupart des bibliothèques d’Italie, et revint à Rome, où il enseigna l’hébreu au collège des néophytes, et fut nommé scriptor hébraicus à la Vaticane. Il profita des ressources que lui offrait la ville, si riche en bibliothèques, et des relations qu’il s’y créa, pour rassembler les matériaux de ses ouvrages. L’estime dont il jouissait dans sa congrégation l’arracha plusieurs fois à ses études et lui fit confier diverses charges. Il fut supérieur de Saint-Bernard de Brisighella et du monastère de même nom aux thermes de Dioclétien, plusieurs fois supérieur de la province romaine, enfin abbé de Saint-Sébastien ad Catacumbas. Il jouit de l’estime d’Inuocent XI, auquel il dédia le deuxième volume de sa Bibliothèque rabbinique. Il mourut d’apoplexie. — Son principal ouvrage est la Bibliotheca magna rabbinica de scriptoribus et scriptis hebraicis ordine alphabetico, hebraice et latine digestis, 4 in-f°, 1675-1694. Le quatrième volume, auquel il travaillait au moment de sa mort, fut publié par son disciple Imbonati, qui y joignit plus tard un cinquième volume, intitulé Bibliotheca latino-hebrœa. On a aussi de Bartolocci : Liber Tobise, filii Tobielis, en hébreu, avec version latine interlinéaire, indication des racines les plus difficiles, et commentaires d’après les rabbins. Cet ouvrage n’a pas été imprimé. Sa Bibliothèque rabbinique surpassa de beaucoup ce qu’avaient fait avant lui les Buxtorf, Jean Plantavit de la Pause et Hottinger. Wolf la prit pour base de sa Bibliotheca hébrma, et c’est grâce à Bartolocci qu’il a pu donner une aussi grande perfeetion à son œuvre. Richard Simon la critiqua vivement à son apparition, tout en reconnaissant sa valeur et son utilité. Il reproche à l’auteur de manquer de jugement dans le choix de ses matériaux, de eroire trop facilement aux fables des rabbins sur les origines de leurs livres, et même de né pas les avoir toujours compris. Ce jugement a été généralement ratifié par les auteurs qui se sont occupés de cet ouvrage. L’érudition de Bartolocci est en défaut sur certains points importants. Il a inséré dans sa collection des auteurs qui sont loin d’être Juifs, soit qu’il les ait crus tels, comme Moïse Amirauld et Nicolas de Lyre ; soit à cause de leurs écrits, comme Aristote et saint Thomas d’Aquin. Ce qui prouve néanmoins la valeur de cet ouvrage, ce sont les nombreuses dissertations que lui a empruntées Biaise Ugolini pour son Çàe§£fâ rus antiquitatum, les citations qu’en fait Calmet IflfMa Bibliothèque sacrée, Paris, 1728, et le profit qu’en a tiré Chérubin de Saint-Joseph pour sa Bibliotheca critiose sacrse, Louvain et Bruxelles, 1704-1706.

On trouve dans l’Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu’à présent, pour servir de supplément à l’histoire de Josèphe (par J. Basnage, revue par Ellies Dupin), in-12, Paris, 1710, t. vil, p. 155-310, un catalogue alpha I. — 49