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BARIA — BARNABE


xxvi, 44. À ces deux derniers endroits, les Septante l’appellent Bopià.

2. BARIA (Septante : Bepp^), troisième fils de Séméia, un des descendants de Zorobabël. I Par., iii, 22.

3. BARIA, chef de famille benjamite. Il eut neuf fils. Baria et Sama furent chefs des familles qui s’établirent à Aïalon ; ils en chassèrent les Géthéens, qui y avaient fixé leur demeure. I Par., viii, 13, 16. On a voulu, mais à tort, identifier cette expédition avec celle dont il est question I Par., vii, 21-24. Voir Béria 2. Les descendants de Béria de Benjamin firent partie des branches de cette tribu qui s’établirent plus tard à Jérusalem. I Par., viii, 13, 16, 28.

4. BARIA, quatrième fils de Séméi, lévite de la branche de Gerson. I Par., xxiii, 10. On remarque, au verset suivant, que Baria et son frère Jaûs n’eurent pas beaucoup de fils. Aussi les comprit-on sous une seule famille et une seule maison.

    1. BARJÉSU##

BARJÉSU (Bap’.Y)<700ç, « fils de Jésus » ), appelé aussi Élymas, ’EXûjia ; , était un Juif magicien, probablement

d’origine arabe, comme l’indique son nom d’Élymas, aaA&, ’élytnôn, qui signifie, ainsi que le disent les Actes, xiii, 8, « magicien (sage). » C’était un de ces faux prophètes, si nombreux aux premiers siècles, qui exploitaient la crédulité publique. Il vivait à Paphos, chez le proconsul de l’Ile de Chypre, Sergius Paulus. C’est là que le rencontrèrent Paul et Barnabe. Le proconsul voulut entendre la parole de Bieu de la bouche des Apôtres ; il les écouta avec faveur. Mais Élymas, persuadé que la conversion de Sergius Paulus serait la ruine de son influence, voulut le détourner de la foi. Il résistait donc à Paul et à Barnabe, probablement par des intrigues et des discours mensongers. Paul, le regardant en face, lui adressa de foudroyantes paroles, l’appelant « homme tout rempli de fraude et de tromperie, fils d u diable », et lui annonçant qu’il serait aveugle et ne verrait pas le soleil pendant quelque temps. La prédiction se réalisa sur-le-champ et ce miracle convertit le proeonsul. C’est tout ce que l’on sait de certain sut Élymas Barjésu. Act., xiii, 6-12. Saint Jean Chrysostome, Hom. in Act., xxviii, 2, t. lx, col. 211, remarque que le châtiment infligé à Barjésu, n’étant que temporaire, avait moins pour but de le punir que de l’amener à la vraie foi. Origène, In Exod., t. xii, col. 276, dit que le magicien crut en effet en Jésus-Christ.

E. Jacquier.

    1. BAR-JONA##

BAR-JONA (Bàp’Imvà), Matth., xvi, 17, nom patronymique de Simon Pierre, formé du mot araméen-n, bar, « fils, » et du nom propre naV, yônâh, qui probablement

signifie colombe, « Fils de Jonas. » Cf. Joa., i, 43 (ùiôç’Iojvî) ; xxi, 16 (Si’tjuflv’IùjvS), Le mot « fils », suivi du nom du père, remplaçait le nom de famille chez les Hébreux. E. Levesque.

1. BARNABE ou BARNABAS (Bapvdtëa ; ) est le surnom donné par les Apôtres, Act., iv, 36, au lévite Joseph, un des personnages les plus marquants de l’histoire apostolique ; en araméen : Bar Nebûâh. Ces deux mots, que l’on traduit en grec par uiô ; îtapocxX^ae » ; , signifient ou « fils de consolation », ou s fils de prédication », Joseph ayant été, pour l’Église naissante, tout à la fois consolateur et prophète, nâbî, c’est-à-dire prédicateur inspiré. Ce dernier sens nous semble le plus probable. Comp. Exod., vu, 1, où Dieu déclare qu’Aaron sera le prophète, ou le porte-voix de Moïse. Voir aussi I Cor., xiv, 3, et Act., xv, 32. Joseph, ayant été un des plus vaillants prédicateurs de l’Évangile, mérita pleinement cette qualification. Toutefois, ainsi que le suppose saint Chrysostome, In Act..

Apost., Hom. xxi, t. lx, col. 161, il ne serait pas impossible qu’on eût voulu désigner par là ce qu’il y avait de conciliant, de bon, de sympathique et de dévoué, dans le caractère de cet homme de Dieu. Originaire de l’Ile de Chypre, Joseph Barnabe était issu de parents appartenant à l’ordre lévitique. Il est nommé pour la première fois au livre des Actes, iv, 36, — rien, en effet, n’autorise à le confondre avec Joseph Barsabas dit Justus, proposé avec Mathias pour succéder à Judas, — et il se trouve cité comme exemple de charité, d’abnégation et de générosité. Il vend un champ, qu’il possédait à Jérusalem sans doute, puisqu’il avait là une sœur, ou du moins une proche parente, Marie, mère de Jean Marc, Col., iv, 10 ; cf. Act., xii, 12, et il en offre le prix aux Apôtres, pour subvenir aux besoins de la jeune communauté chrétienne. Cette détermination généreuse, telle qu’elle est mentionnée au livre des Actes, semblerait avoir coïncidé avec la conversion de Barnabe et mis ainsi tout à coup en relief sa foi et son prosélytisme ; mais Clément d’Alexandrie, Strom., Il, 20, t. viii, col. 1060, et Eusèbe, H. E., i, 12, t. xx, col. 117, disent que Barnabe avait été un des soixante-dix disciples. Quoi qu’il en soit de cette affirmation, le rôle qu’il joue dans l’histoire de l’Église naissante est des plus considérables et des plus édifiants. Saint Luc, Act., xi, 24, a raison de lui rendre cet hommage qu’il fut « un homme bon, plein de foi et du Saint-Esprit ». Quand Paul converti, mais encore suspect aux chrétiens, arrive à Jérusalem, Act, ix, 27, c’est Barnabe qui le tire d’embarras et le présente lui-même aux Apôtres, en se portant garant de la sincérité de sa conversion. Peut-être y avait-il eu entre ces deux hommes d’élite des relations antécédentes, soit à Tarse voisine de Chypre, soit à Jérusalem à l’école de Gamaliel. En tout cas, la haute situation que ses vertus devaient faire à Barnabe dans l’Église ne tarda pas à s’accentuer. Lorsque’les disciples, qui avaient quitté Jérusalem au lendemain du meurtre d’Etienne, . et s’étaient mis à évangéliser la Syrie, se déterminèrent, après le baptême du centurion Corneille, à recevoir dans l’Église d’Antioche les païens convertis à l’Évangile, c’est lui qui fut envoyé pour juger des conditions où se produisait la menaçante innovation. Avec son esprit large et sa charité ardente, il approuva aussitôt le mouvement universaliste, et se disposa à l’accentuer en allant lui-même à Tarse convier Paul à lui prêter son concours. Ainsi il amena, comme par la main’, sur le champ de bataille où il avait sa place si providentiellement marquée, Act., xi, 19-26, et xxvi, 17, l’illustre champion de l’Évangile s’adressant aux Gentils. Dans les démarches qu’il fait et les missions qu’il accepte, Barnabe se révèle toujours comme un homme modeste, malgré sa très réelle valeur. Sa seule préoccupation est de faire le bien. Il ne craint pas de se donner en la personne de Paul un collègue qu’il sait devoir, par son esprit d’initiative, sa vivacité de parole, son éloquence, le réduire bientôt au second rang. Ce qu’il veut avant tout, c’est la gloire de Jésus-Christ et le triomphe de l’Évangile. L’Église apprécie cette modestie généreuse et la récompense en ne lui ménageant pas les témoignages de sa confiance et de sa vénération. C’est Barnabe qui, à l’époque de la grande famine de Jérusalem, est désigné pour aller avec Paul porter aux frères malheureux les aumônes des chrétiens d’Antioche. Act., xi, 30. Il revient à peine et l’Esprit-Saint inspire aux chefs de la communauté de le choisir officiellement en même temps que Paul, pour aller évangéliser les Gentils, en dehors de la Syrie et dans des pays inconnus. Act., xiii, 2. Tout le monde applaudit à ce choix. Dès ce moment, Barnabe, aussi bien que son compagnon, est qualifié d’Apôtre. Leur action s’exerce d’ailleurs en commun ; ils partagent les mêmes périls et les mêmes joies. Leur première mission, racontée dans les chapitres xm et xiv des Actes, les amène en Chypre d’abord, probablement parce que Barnabe avait là de nombreuses relations ; puis en Pamphylie, en Pisidie, en Lycaonie, avec des péripéties