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ut arcana divinitatis, sapientiæ misericordiæ suæ supernaturali via patefaceret. Licet enim in divina revelatione res quoque comprehendantur quæ humanæ rationi inaccessæ non sunt, ideo hominibus revelatæ, ut ab omnibus expedite, firma certitudine et nullo admixto errore cognosci possint, non hac tamen de causa revelatio absolute necessaria dicenda est, sed quia Deus ex infinita bonitate sua ordinavit hominem ad finem supernaturalem[1]. Quæ supernaturalis revelatio, secundum universalis Ecclesiæ fidem, continetur tum in sine scripto traditionïbus, tum etiam in libris scriptis, qui appellantur sacri et canonici, eo quod Spiritu Sancto inspirante conscripti, Deum habent auctorem, atque ut tales ipsi Ecclesiæ traditi sunt[2]. Hoc sane de utriusque Testamenti Libris perpetuo tenuit palamque professa est Ecclesia : eaque cognita sunt gravissima veterum documenta, quibus enuntiatur, Deum, prius per prophetas, deinde per seipsum, postea per apostolos locutum, etiam Scripturam condidisse, quæ canonica nominatur[3], eamdemque esse oracula et eloquia divina[4], litteras esse, humano generi longe a patria peregrinanti a Pâtre cælesti datas et per auctores sacros transmissas[5]. Jam, tanta quum sit præstantia et dignitas Scripturarum, ut Deo ipso auctore confectæ altissima ejusdem mysteria, consilia, opera complectantur, illud consequitur, eam quoque partem sacræ theologiæ quæ in eisdem divinis Libris tuendis interpretandisque versatur, excellentiæ et utilitatis esse quam maximæ.

Nos igitur, quemadmodum alia quædam disciplinarum genera, quippe quæ ad incrementa divinæ gloriæ humanæque salutis valere plurimum posse viderentur, crebris epistolis et cohortationibus provehenda, non sine fructu, Deo adjutore, curavimus, ita nobilissimum hoc sacrarum Litterarum studium excitare et commendare,


découvrant, par une voie surnaturelle, les secrets de sa divinité, de sa sagesse et de sa miséricorde. Car, bien que la divine révélation comprenne aussi des vérités qui ne sont pas inaccessibles à la raison humaine et qui ont été révélées aux hommes, afin qu’elles pussent être connues de tous facilement, en toute certitude et sans aucun mélange d’erreur, ce n’est pourtant pas de ce chef que la révélation doit être dite absolument nécessaire, mais parce que Dieu, dans son infinie bonté, a destiné l’homme à une fin surnaturelle. Cette révélation surnaturelle, selon la foi de l’Église universelle, est contenue, soit dans les traditions non écrites, soit aussi dans les livres écrits que l’on appelle saints et canoniques, parce qu’écrits sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, ils ont Dieu pour auteur et ont été transmis comme tels à l’Église elle-même.

Telle est la doctrine que l’Église n’a cessé de tenir et de professer publiquement au sujet des livres des deux Testaments ; et c’est l’enseignement bien connu de l’antiquité chrétienne que Dieu, ayant parlé par les prophètes d’abord, ensuite par lui-même, enfin par les apôtres, nous a donné aussi l’Écriture qu’on, appelle canonique, et que, dans cette Écriture, il nous faut voir des oracles et des discours divins, une lettre adressée par le Père céleste et transmise par les auteurs sacrés au genre humain voyageant loin de la patrie.

Si telle est l’excellence et la dignité des Écritures, qu’ayant pour auteur Dieu lui-même, elles contiennent ses mystères, ses desseins, ses œuvres les plus augustes, il s’ensuit que la partie aussi de la théologie sacrée qui a pour objet la défense ou l’interprétation des mêmes divins Livres, est d’une excellence et d’une utilité souveraines.

Aussi, après Nous être appliqué, avec le secours de Dieu et non sans succès, à favoriser, par de nombreuses lettres et allocutions, le progrès de diverses sciences qui nous paraissaient intéresser davantage la gloire divine et le salut des hommes, voilà déjà longtemps que Nous songions à faire de cette noble étude des Saintes Lettres l’objet de Nos exhortations et de Nos encouragements, en lui donnant, en même temps,

  1. Conc. Vat., sess. III, cap. ii, De revel.
  2. Ibid.
  3. S. Aug., De Civ. Dei, xi, 3.
  4. S. Clem. Rom., 1 ad Cor., 45 ; S. Polycarp., Ad Phil., 7 ; S. Iren., Contra hær., ii, 28, 2.
  5. S. Chrys., In Gen. hom. ii, 2 ; S. Aug., In Ps. xxx, serm, ii, 1 ; S. Greg. M., Ad Theod. ep. iv, 31.