traduit par excélsa et qui désigne les « hauts lieux », où l’on offrait des sacrifices aux fausses divinités et quelquefois aussi au vrai Dieu. Voir Hauts lieux.
2. BAMOTH (hébreu : Bàmôt, « lieux élevés » ; Septante : Bajjuiô), station des Israélites, se rendant au pays de Chanaan. Num., xxi, 19. C’est probablement une abréviation de Bamothbaal. Voir Bamothbaal.
- BAMOTHBAAL##
BAMOTHBAAL (hébreu : Bâtnôp Ba’al, « hauts lieux de Baal, » Jos., xiii, 17 ; Num., xxii, 41 ; Bàmôt, Num., xxi, 19, 20 ; Septante : Battuùv BaaX, Jos., xm, 17 ; Bajuiô, Num., xxi, 19, 20 ; tt]v a-rijXïiv toO BaâX, Num., xxii, 41 ; Vulgate : Bamothbaal, Jos., xiii, 17 ; Bamôth, Num, , xxi, 19, .20 ; excelsa Baal, Num., xxii, 41), ville de Moab, assignée, après la conquête, à la tribu de Ruben, Jos., xiii, 17. Comme le nom signifie « les hauts lieux de Baal », on peut se demander s’il indique ici d’une façon générale les endroits consacrés au culte du dieu, ou s’il représente une ville en particulier. Les versions grecque et latine en ont fait un nom propre, excepté dans un seul passage, Num., xxii, 41, et cette traduction semble ressortir naturellement du contexte. Josué, xiii, 17, mentionne Bamothbaal au même titre que Baalmaon, Dibon, Bethphogor et les autres. Dans les Nombres, xxi, 19, 20, sous la forme abrégée Bamoth, elle désigne, comme Matthana etNahaliel, une station des Israélites avant leur arrivée près du Jourdain. Bien ne nous empêche aussi, malgré l’autorité des Septante et de la Vulgate, d’y voir un des points d’où Balaam contempla les tentes d’Israël. Num., xxii, 41. Mais il nous paraît fort douteux que l’habbâmôf d’Isaïe, xv, 2, soit une ville ; l’article montre plutôt qu’il s’agit là des hauts lieux sur lesquels iront pleurer les Moabites.
Il reste à savoir où se trouvait Bamothbaal. Dans Josué, xiii, 17, elle est citée après Hésébon, aujourd’hui Hesbân, Dibon, et avant Baalmaon, Ma’în. Dans les Nombres, xxi, 19, 20, elle marque la station qui suit Nahaliel : or Nahaliel, le « torrent de Dieu », est, pour les uns, l’Ouadi Enkheiléh, qui se joint au Seil Saidéh pour former l’Ouadi Modjib ; pour d’autres, c’est l’Ouadi Zerqa Ma’în, un peu plus haut. L’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 101, 231, place « Bamoth, BafitiÔ, ville des Amorrhéens, au delà du Jourdain, sur l’Arnon ». D’après l’ensemble de ces renseignements, elle devait se trouver au delà, c’est-à-dire au nord du torrent. « À deux milles immédiatement au nord de Dibon, au milieu de la vallée de Ouadi Ouâléh, tributaire septentrional de l’Arnon, s’élève une colline isolée assez peu élevée. Au sommet sont les restes d’une grande plate-forme carrée, construite en grosses pierres jointes sans ciment. Irby et Mangles ont pensé que c’étaient les restes de ce haut lieu. D’autres auteurs n’admettent pas l’identification, parce que les plaines de Moab ne peuvent pas être vues de cet endroit. » Trochon, Les Nombres, Paris, 1887, p. 121°. Aussi, d’après plusieurs exégètes, Bamothbaal serait plutôt sur le Djebel Attarus, au nord-ouest de Dibon, au-dessous de Zerqa Ma’în ; de là la vue est assez étendue. Cf. C. F. Keil, Leviticus, Numeri und Deuteronomium, Leipzig, 1870, p. 303. Suivant un calcul de C. R. Conder, basé sur le nombre des campements indiqué Num., xxi, 13-20, il faudrait la chercher plus haut, à El-Maslûbiyéh, au sud de l’Ouadi Djideid et du mont Nébo ; on rencontre là un groupe assez considérable de monuments mégalithiques. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1882, p. 85-89 ; Conder, Heth and Moab, in-8o, Londres, 1889, p. 144, 145. Le roi Mésa, dans sa stèle, parle d’une Beth Bamoth, riD3 iii, qu’il bâtit « parce qu’elle était en ruines », dévastée peut-être par les guerres qui avaient eu lieu entre les tribus d’Israël et les Moabites. Cf. A. de Villefosse, Notice des monuments provenant de la Palestine et conservés au musée du Louvre, Paris, 1879, p. 2, 4 ; Vigouroux, La Bible
et les découvertes modernes, 4 in-8o, Paris, 1889, 5e édit., t. iv, p. 62. Serait-ce la même que Bamothbaal ? C’est
fort possible.
BANA (hébreu : Ba’ânâ’, « fils de l’affliction ; » voir aussi Baana 3 et 6 ; Septante : Bavet), fils d’Ahilud et l’un des douze intendants de Salomon. Son district comprenait Thanac, Mageddo et le pays de Bethsan. III Reg., iv, 12.
- BANAA##
BANAA (hébreu : Bin’âh et Bin’â' ; Septante : Baavdc), fils de Mosa et père de Rapha, dans la descendance de Saùl. I Par., viii, 37 ; ix, 43. Les manuscrits hébraïques, qui ne sont pas d’accord sur la lecture de la dernière consonne de ce nom, ne le sont pas non plus sur la première. Plusieurs ont un s, caph, à la. place du a, beth ; et c’est la leçon du syriaque et de l’arabe.
- BANAÏA##
BANAÏA, BANAIAS. Hébreu : Benâyâh, Benâyâhû, « Jéhovah a bâti, » c’est-à-dire [lui] a fait un établissement prospère ; Septante : Bavafaç. Nom de dix Israélites dans la Vulgate ; le texte hébreu en compte deux autres, appelés Banéa, I Esdr., x, 25, Êanéas, I Esdr., x, 35, dans notre traduction latine. Voir Banéa 1 et 2.
1. BANAIAS (hébreu : Benâyâhû), de race sacerdotale, fils du prêtre Joïada, originaire de Cabséel, ville située dans le sud du territoire de Juda. II Reg., xxiii, 20 ;
I Par., xxvii, 5. Placé par David à la tête de la garde royale, composée des Céréthites, des Phélétites et des Géthéens, II Reg., viii, 18 ; xv, 18, il reçut en outre de ce prince le commandement de la troisième des douze divisions de vingt-quatre mille hommes qui devaient à tour de rôle servir chacune un mois par an. Il occupa ces deux postes en même temps, au moins jusqu’à la fin du règne de David, III Reg., i, 38, et c’est peut-être pour lui faciliter l’exercice de ce double commandement qu’on lui donna comme lieutenant, à la troisième division, son fils Amizabad. I Par., xxvii, 5-6.
Un des titres de Banaïas à ces postes élevés était assurément sa bravoure extraordinaire. L’Écriture dit que c’était un homme très vaillant ( car c’est à lui, et non à son père, que le texte original applique ces mots), et elle rapporte trois de ses exploits : il avait tué d’abord deux lions de Moab ; il en tua plus tard un autre, qu’il alla attaquer dans une caverne ; enfin il mit à mort un Égyptien d’une taille de cinq coudées, armé d’une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand. Banaïas, ayant pour toute arme un bâton, s’avança vers ce géant et lui arracha sa lance, dont il le perça. II Reg., xxiii, 20-22 ; I Par., xi, 22-23. Plusieurs ont pensé que par les deux lions du premier exploit il fallait entendre deux guerriers renommés pour leur force. Ce sentiment a pour lui le syriaque et le chaldéen : au lieu de « lions », le syriaque a lu « des géants », et le chaldéen a traduit « des princes ». Les Septante portent : « les deux fils d’Ariel de Moab, » II Reg., xxiii, 20 ; mais ils traduisent, I Par., xi, 22, comme la Vulgate : « les deux Ariel de Moab. » Voir àriel 2. Un soldat de cette valeur avait sa place tout indiquée parmi les « vaillants de David » ; il occupa, en effet, un rang distingué à côté d’Abisaï, et il fut l’un des trois de la seconde triade de ces vaillants. Il est aussi mentionné comme étant un des officiers désignés par le titre de salUîm, ceux que la Vulgate appelle les « trente ». Voir col. 978. II Reg., xxiii, 23 ; I Par., xi, 24-25. Cf. F. de Hummelauer, Commentarius in libros Samuelis, Paris, 1886, p. 436.
David avait donné à Banaïas une grande marque de confiance en le faisant entrer dans son conseil secret,
II Reg., xxiii, 23 ; il lui en donna une plus grande encore à l’occasion de la tentative d’usurpation d’Adonias. Aussitôt qu’il eut connaissance du complot, il fit appeler Banaïas et lui ordonna d’aller à Gihon, avec la garde