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BALLESTER — BALTASSAR


fere omnia quse in Sacra Scripturâ tractantur attingens, innumera ejus loca lingux hebraicx prxsidio explicans, in-4°, Lyon, 1617. C. Sommervogel.

    1. BALOTH##

BALOTH, hébreu : Be’âlôt, féminin pluriel de Ba’al.

1. BALOTH (Septante : BaXjjiaivâv), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 24. Elle fait partie du premier groupe, comprenant les villes de l’extrémité méridionale de la Palestine, et elle est citée entre Télem et Asor la neuve. Il est impossible d’en déterminer la position, la plupart des noms qui la précèdent et qui la suivent étant rebelles à toute identification. Peut-être cependant est-elle identique à Baalath Béer Bamath, ville située sur la frontière méridionale de Siméon, Jos., xix, 8. Voir Baalath Béer

RAMATH. A. LEGENDRE.

2. BALOTH (Septante : BaaXtie), une des circonscriptions territoriales. qui, sous Salomon, devaient tour à tour, pendant l’année, subvenir à l’entretien de la table royale, III Reg., iv, 16. L’officier chargé d’y lever les impôts s’appelait Baana, fils d’Husi. Le texte porte qu’il gouvernait be’âsêr ûbe’âlôf ; Septante : èv’Aorip xa Iv BocaMiô ; Vulgate : in Aser et in Baloth. La question est de savoir si dans be’âlôt le beth appartient au mot ou s’il indique la préposition. Reland, Palsestina, 1714, t. ii, p. 617, croit qu’il est ici préfixe comme au ꝟ. 9, dans be-Mâqas ube-Sa’albîm, « à Maccès et à Salébim ; » et qu’il faut lire Aloth, Keil dit de son côté que si le beth fait partie du mot, Be’âlôt indique une contrée comme Aser, car, pour unir un nom de pays à un nom de ville, il faudrait répéter la préposition, Die Bûcher der Kônige, Leipzig, 1876, p. 40. Les versions grecque, latine et syriaque ont répété cette préposition ; mais qu’on adopte l’une ou l’autre lecture, il est impossible de savoir quelle est la région ou la ville dont il est ici question. Une chose certaine cependant, c’est que cette seconde Baloth ne saurait être confondue avec la précédente, celle-ci appartenant au sud, celle-là au nord de la Palestine. Conder, Handbook to the Bible, Londres, 1887, p. 402, rapproche Aloth de Alia, ville de la tribu d’Aser, à l’est d’Ez-zib (Achzib). Voir Aser, tribu et

carte. C’est une simple conjecture.

A. Legendre.

1. BALSAMIER. Voir Baumier.

2. BALSAMIER À MYRRHE. Voir MYRRHE.

1. BALTASSAR. Hébreu : Bêltesa’ssar ; version grecque : Boùxitmp ; Vulgate : Baltassar ; babylonien : Balatsu-ussur, avec ellipse d’un nom divin : « [Bel ou Nébo] protégera sa vie. » Nom donné à Daniel par Asphenez, chef des eunuques de Nabuchodonosor suivant la Vulgate, chef des princes suivant une interprétation assyrienne du terme hébreu rab sarîsîm (voir col. 1124). Dan., I, 7. L’usage de changer les noms des villes conquises ou des sujets élevés sur le trône par leur vainqueur était fréquent : Nabuchodonosor changea en Sédécias le nom de Mathanias ; peu auparavant, Néchao II avait changé en Joakim le nom d’Éliacim, successeur de Josias. Quant au nom de Baltassar porté par Daniel, il diffère dans l’orthographe hébraïque du nom porté par le fils de Nabonide, le dernier prince de Babylone ; l’un s’écrit BêlteSa’ssar avec un teth, to, l’autre simplement Bêlsa’ssar. Le premier, celui de Daniel, est même un nom abrégé, dont la forme pleine était Nebo ou Bel-balatsu-ussur. Ce nom se retrouve, avec très peu de changement dans la liste cunéiforme (des noms propres, The Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. ii, pi. 64, col. i, 1. 14 ; col. iii, 1. 15, sous les formes Nabu-balatsu-ikbi, « Nébo décrète sa vie », Nabu-napsat-ussur, « Nébo protège sa vie », etc. C’est à une forme semblable que Nabuchodonosor fait allusion, Dan., iv, 5, lorsqu’il dit de Daniel qu’il a été

désigné « suivant le nom de son dieu ». Quant à l’abréviation par suppression du nom divin, elle était dans l’usage courant non seulement en hébreu, comme on le reconnaît généralement ; mais aussi en babylonien, où l’on trouve pour le même personnage les formes Nabunadin-zira et Nadinu, Nabu-sum-ukin et Sumukin, dans les différentes listes ou annales des rois de Babylone. — Strassmaier, dans Knabenbauer, Commentarius in Danielem, 1891, p. 70, donne une autre étymologie : Belit-Sar-ussur, « [la déesse] Belit protégera le roi ; » mais cette explication paraît moins bien s’accorder avec le texte cité de Dan., iv, 5. Voir aussi Schrader -Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. ii, p. 125 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. iv, p. 447 ; Delitzsch, dans Bær, Lïbri Danielis, Ezrx et Nehemix text. mass., 1882,

p. ix et x. Voir Daniel.

E. Pannier.

2. baltassar. Chaldéen : Bêlsa’ssar (Dan., v, 1 : nîmwbs, et vii, 1 : nsràNba) ; version grecque : BaXxàaa.p ;

textes cunéiformes : J *~ tr^TJ fcfe> » iï-£, Bel-sar ussur, « [le dieu] Bel protégera le roi. » Fils de Nabonide, roi de Babylone, et lui - même le dernier prince babylonien ( ?-538), suivant le récit de Daniel, v, 30-31. Tous les auteurs anciens nous disent que Babylone fut prise par Cyrus sous le règne de Nabonide ; que celui - ci n’était même pas alors dans sa capitale, et qu’il survécut à la chute de son empire, réduit par son vainqueur au rôle de satrape de Carmanie. En conséquence, les uns niaient ouvertement l’existence du Baltassar biblique, et se servaient de ce fait pour combattre l’authenticité du livre de Daniel, comme Hitzig, Kurzgefasstes exegetisches Handbuch, Daniel, 1850, p. 72-78 ; Kuenen, Histoire critique de l’Ancien Testament, t. ii, p. 556, etc. ; les autres identifiaient ce prince avec Nabonide, à la suite de Josèphe, Ant. jud., X, ii, 2, et de saint Jérôme, t. xxv, col. 518, avec Évilmérodach, ou bien avec Labosoarchod, comme Keil, Daniel, 1869, p. 138, et encore récemment M. l’abbé Fabre d’Envieu, Daniel, 1888, t. i, p. 358-409. Mais aucun de ces princes ne satisfait aux conditions exigées par le texte sacré, outre que les identifications proposées ne reposent sur aucun fondement réel. — Depuis lors des textes cunéiformes récemment découverts ont sinon jeté une pleine lumière, du moins grandement éclairci cette question et justifié Daniel. Grâce à une inscription dédicatoire de Nabonide, provenant du temple de Sin, à Ur-Kasdim, et à une tablette de Cyrus contenant un abrégé du règne du dernier roi de Babylone (voir les textes dans The Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 68, col. 2 ; t. v, pi. 35 et 64, et la traduction dans Records of the past, new ser., t. v, p. 144 ; first ser., t. v, p. 143 ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. i, p. ii, 88, T28), nous savons que le Bis aîné de celui-ci se nommait précisément Baltassar ; que ce prince, tandis que son père se tenait perpétuellement enfermé dans son palais de Téma, protégeait le pays à la tête des grands et de l’armée, dès la septième année et durant les suivantes du règne de son père. Au contraire, , la dix-septième année, Nabonide prend lui-même l& commandement de l’armée, quitte Babylone, est battu par Cyrus, prend la fuite et est fait prisonnier ; comme le texte ne dit plus rien du fils du roi, il est croyable que lui était rentré à Babylone et y commandait à la place de son père. Le rôle joué par Baltassar est donc analogue à celui de Nabuchodonosor du vivant de son père Nabopolassar ; aussi Jérémie donne à ce dernier le titre de roi, . xl vi, 2, comme Daniel, v, 1, le donne à Baltassar. Il est ; probable que cette sorte d’association au trône eut une proclamation officielle quelques années avant la fin de Nabonide, comme cela se fit pour Assurbanipal du vivant de son père Asarhaddon, et c’est de cette époque que Daniel date quelques-unes de ses prophéties, vii, 1 j toi, 1 ; cette