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BALDAD — BALEINE

versets, Job, xxv, 2-6, — rappelle la puissance de Dieu et le néant de l’homme, ce qui n’a aucun rapport direct avec la thèse en débat. Lé magnifique langage de Baldad ne sert qu’à mettre en évidence la force probante des faits invoqués par Job, contre lesquels Baldad ne peut rien alléguer, et à rendre plus éclatante la victoire de Job. Aussi aucun des trois amis ne prendra-t-il plus la parole après ces quelques mots de Baldad ; ils la céderont à Éliu, dont l’intervention préparera celle de Jéhovah et la conclusion du livre.

Baldad parle toujours après Éliphaz, et il reproduit au fond les idées de son ami, en les appuyant sur l’autorité des anciens sages, Job, viii, 8-10, comme Éliphaz en appelle aux visions. Job, iv, 12-16. Il affirme et il peint plus qu’il ne raisonne. Toutefois, s’il suit le sentiment d’Éliphaz, il n’imite pas la modération dont celui-ci fait preuve, au moins au commencement. Dès ses premières paroles, Baldad s’adresse à Job d’un ton acerbe, Job, viii, 2-3, plus accentué encore dans le second discours, xviir, 3-4. Il pousse la dureté jusqu’au point de donner à entendre à ce père affligé que ses fils, Job, I, 19, avaient bien mérité leur sort, viii, 4. Sa colère contre Job s’exalte par le succès croissant avec lequel le saint patriarche répond à ses amis ; aussi son second discours n’est-il au fond qu’un portrait de Job et un tableau de son triste état, sans aucun trait qui vienne, comme dans le premier discours, Job, viii, 5-7, adoucir un peu l’amertume de ce langage. Ces invectives ne reparaissent pas dans le troisième discours ; vaincu par Job, il ne convenait plus à Baldad de le prendre de si haut avec lui ; il devait même lui rendre déjà dans son cœur cette justice que bientôt, par l’ordre de Dieu, il lui rendra publiquement, avec Éliphaz et Sophar. Job, xlii, 7-9. 1^. Palis.

    1. BALDI D’URBIN Bernardin##

BALDI D’URBIN Bernardin, orientaliste et érudit italien, né à TJrbin le 6 juin 1553, et mort dans cette ville le 12 octobre 1617. Il s’appliqua d’abord aux mathématiques, puis, afin de se procurer des moyens d’existence, étudia la médecine à Padoue. Il fut très lié avec saint Charles Borromée, et, en 1586, fut pourvu de l’abbaye de Guastalla, qu’il garda pendant vingtcinq ans. Très versé dans la connaissance de la littérature grecque, il voulut encore, afin de mieux pénétrer le sens des Écritures, étudier les langues orientales, et son ardeur infatigable pour l’étude ne se laissa arrêter par aucun obstacle. De ses nombreux ouvrages la plupart sont restés manuscrits. En 1594, il traduisit du chaldéen et commenta le Targum d’Onkélos Outre cet important travail, qu’il put achever en une année, il avait composé une description du temple d’Ézéchiel, une histoire de Job et un commentaire sur saint Matthieu. Parmi ses poésies imprimées, nous mentionnerons : II diluvio universale cantato con nuova manière diverti, in —4°, Pavie, 1604. — Voir Tiraboschi, Storia délia litt. ital. (1824), t. vii, p. iii, p. 1769.

B. Heurtebize.
    1. BALDUIN Friedrich##

BALDUIN Friedrich, théologien protestant, né à Dresde le 17 novembre 1575, mort à Wittenberg le 1° mai 1627. Il étudia d’abord à l’école de Meissen, et ensuite à Wittenberg, où il devint professeur de théologie et assesseur au consistoire. Il a laissé de nombreux ouvrages, parmi lesquels on peut citer les suivants : Commentarius in Haggseum, Zachariam et Malachiam, in —8°, Wittenberg, 1610 ; Passio Christi typica, complectens personas, res, historias Veteris Testamenti in quibus mors et passio Jesu Christi prsefigurabatur, Wittenberg, 1614 ; in-8°, 1616 ; Adventus Christi typicus, in-8°, Wittenberg, 1620 ; Commentarius in omnes Epistolas apostoli Pauli, in quo prœter analysin, explicationem et paraphrasin textus, multipliées commonefactiones ex textu eruuntur, tum variis questionibus controverse fundamenta sanse doctrinx monstrantur. Les éditions de cet ouvrage sont nombreuses ; il parut à Francfort, en 1644, in-4° ; in-f », Wittenberg, 1655 ; in-f°,

Francfort, 1664 ; in-4°, ibid., 1680 ; in-f°, 1691, 1700, 1710. Ce commentaire a été aussi publié partiellement sous divers titres à Wittenberg, de 1608 à 1630. L’auteur, d’après Walch, s’étend davantage sur les matières morales et les récits de controverse que sur les points de critique et de philologie. Idea dispositionum biblicarum qua ratio tractandi textus biblicos in coheionibus ad populum prseceptis et exemplis monstratur, in —8°, Wittenberg, 1623 ; Explicatio libri Josue, soixante-huit sermons en allemand, in-4°, Wittenberg, 1610, 1613, 1621 ; Explicatio libri Judicum, recueil de quatre-vingt-huit sermons en allemand, in-4°, Wittenberg, 1617, 1646 ; Hausbûchlein Ruth, vor dieser Zeit in zwey und zwanzig Predigten nach der Richtschnur heiliger gôltlicher Schrift schlecht und recht erklàret und geprediget, in-4°, Wittenberg, 1608, 1611, 1620 ; Psalmi graduum, in-4°, Wittenberg, 1608, 1611, 1625, 1667 ; Evangelien poslill., in —4°, Wittenberg, 1624 ; 1625, en trois parties ; Hypomnemota homiliarum in Evangelia dominicalia et festivalia, Wittenberg, 1612, ouvrage traduit en allemand par André Richard, et qui parut à Wittenberg, in-4°, 1631, 1644 ; Commentarii in psalmos pœnitentiales cutn textu hébr., grseco et latino, in —8°, Wittenberg, 1599, 1609, 1621. — Balduin est mentionné dans V Indice des livres proscrits par l’Inquisition espagnole, publié à Madrid, en 1790. L. Guilloreau.

BALÉ, hébreu : Bêla’. Nom de deux personnages,

1. BALÉ, fils de Béor, roi d’Édom. I Par., i, 43. Il est appelé Bêla, Gen., xxxvi, 32. Voir Bêla 1.

2. BALÉ, fils de Benjamin, I Par., viii, 1, que la Vulgate appelle ailleurs plus justement Bêla, Gen., xlvi, 21, comme le texte hébreu. Voir Bêla 2.

BALEINE. La baleine n’a point de nom spécifique dans la Bible ; mais elle est comprise, avec d’autres grands animaux aquatiques, sous la dénomination de (an et fannin (Septante : xîjtoç), mot qui désigne en général les animaux qui s’étendent en longueur, tels que les serpents, les crocodiles, les grands cétacés, parmi lesquels la baleine (fig. 427). Dans la Genèse, i, 21, Moïse rapporte au cinquième jour la création des animaux qui vivent dans les eaux, et particulièrement des « grands fannpnim ». Il est encore fait mention des cétacés en général dans le cantique des trois jeunes hommes de la fournaise : « Bénissez le Seigneur, xtjtt) et tout ce qui se remue dans les eaux. » Dan., iii, 79.

La baleine paraît nommée spécialement par Isaïe, xxvii, 1 : « Le Seigneur visitera avec son épée ce léviathan vigoureux, ce léviathan tortueux, et il tuera le tannin qui est dans la mer. » Il s’agit bien ici d’un monstre marin, et non du crocodile, que le prophète appelle Léviathan, ni du serpent, qui n’est pas dans la mer. Dans le Psaume ciii, 26, il est encore probablement question de la baleine. Le psalmiste dit, en parlant de la mer : « Sur elle se meuvent les navires, et le léviathan que tu as fait pour s’y jouer. » Le mot léviathan signifie « animal qui se recourbe », et peut s’appliquer aussi bien que tannin à un grand cétacé. Il ne saurait être question ici du crocodile. Delitzsch, Die Psalmen, t. ii, p. 166, pense avec raison que le psalmiste fait allusion à la baleine. Ce sont du reste les cétacés, et non les crocodiles, qui se jouent sur les Ilots de la mer et y font des bonds merveilleux. Dans un dernier passage, l’auteur de Job écrit : « Suis-je la mer ou un tannin, pour que tu m’aies environné d’une barrière ? » Job, vii, 12. Il est possible qu’ici le poète ait voulu parler de la mer et de la baleine ; mais parfois le Nil est appelé « mer », et le parallélisme demanderait qu’alors, dans ce verset, l’idée du fleuve appelât celle de son dangereux habitant, le crocodile. C’est à ce dernier sens qu’inclinent les commentateurs, parce que