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BALANITE — BALDAD


un parfum que comme une substance précieuse, propre à guérir les plaies, peut à ce titre s’identifier avec l’huile du balanite, regardée encore par les Arabes comme un excellent médicament. Mais il paraît difficile d’appeler cette huile une résine, comme l’ont fait les Septante (p » )t{vï|) et la Vulgate (résina) dans tous les endroits où se rencontre ce mot hébreu. D’ailleurs, d’après l’étymologie (sârâh), le sôrî semble être un suc tombant goutte à goutte du tronc de l’arbre ou des branches après une

incision. Cf. l’arabe y J^, dara’  « couler ; » VLà, diroun « larme d’arbre, » et le sabéen ny. J. Halévy, Études sabéennes, dans le Journal asiatique, décembre 1874, p. 499. Enfin, si l’on considère l’invitation que Jérémie ait à l’Egypte de monter en Galaad pour y chercher ce puissant remède, et la présence de cette substance parmi les dons précieux portés par les fils de Jacob à Joseph, on peut en conclure que l’arbre producteur du sôrî ne devait pas croître en Egypte, ou du moins n’y être pas répandu comme l’était le balanite. Aussi l’identification reste-t-élle très incertaine. Plusieurs autres substances ont été proposées comme les représentants probables du sôrî, le mastic du lentisque, la résine du térébinthe, le vrai baume de Galaad, tiré du Balsamodendron opobalsamum. Voir Lentisque, Térébinthe, Baumier, Résine. D’un autre côté, on a identifié le balanite avec le’es sémén ou « arbre à huile » de l’Écriture. W. Houghton, dans W. Smith, Dictionary of the Bible, t. ii, p. 590. Mais le’es Sémén était répandu dans toute la Palestine ; on le trouvait aux portes de Jérusalem, II Esdr., viii, 15 (Vulgate : lignum pulcherrimum). Le balanite, au contraire, n’était pas aussi commun ; il paraît avoir été confiné à la vallée du Jourdain. Voir Huile (Arbre a).

E. Levesque.

BALAS. Voir Alexandre I er Balas, roi de Syrie, col. 348.

    1. BALBI Jean##

BALBI Jean, dominicain, appelé de Janua ou de Gênes, du lieu de sa naissance, mourut vers l’an 1298. Il se recommandait à tous ses contemporains par la sainteté de sa vie, sa connaissance des Écritures et des saints Pères. Dans l’église de Pavie, son image avait été peinte entre celles des saints. Son principal ouvrage, qui a pour titre Catholicon ou Summa grammalicalis, est une sorte d’encyclopédie de médiocre importance. Dans la préface, il avertit ses lecteurs qu’il traitera, entre autres choses, De origine et significatione quarumdam dictionum qum ssepe inveniuntur in Biblia. Cet ouvrage fut un des premiers livres imprimés. La première édition que nous en connaissons fut publiée grand in-f°, à Mayence, en’1460, et ce n’est pas sans raison qu’elle est attribuée à Gutenberg. Les Posiillse super Evangelia de Jean Balbi sont conservés manuscrits dans la bibliothèque des dominicains de Gênes. — Voir Brunet, Manuel du libraire (1862), t. iii, p. 501, au mot Janua ; Échard, Scriptores ordinis Prsedicatorum (1719), t. i, p. 462 ; Fabricius, Bibliotheca médias lotinilatis (1734), t. i, p. 437.

B. Heurtebize.
    1. BALBUZARD##

BALBUZARD, Pandion, Falco haliseetus, oiseau de proie diurne, de la famille des falconidés (fig. 426). Il a soixante centimètres de long, le bec noir et grand, le manteau brun, le dessous du corps blanc, la tête blanche avec des taches brunes, les ongles forts, très crochus ; les ailes, au repos, dépassent l’extrémité de la queue. C’est de tous les oiseaux carnassiers le plus intrépide pêcheur. Il se nourrit de poissons, qu’il saisit avec ses serres à la surface de l’eau ou même en plongeant. On le trouve sur le bord des rivières, des lacs et des étangs. Cf. Pline, x, 3. Plusieurs savants croient que cet ichtyophage est le’oznîyâh, que le Lévitique, xi, 13, et le Deutéronome, xiv, 12, rangent parmi les animaux impurs dont il est défendu aux Israélites de manger. (Voir col. 305.) L’oiseau mentionné par Moïse est plus probablement, comme

DICT. DE LA BIBLE

l’ont entendu les anciens traducteurs, l’aigle de mer ou pygargue. (Voir col. 305.) Le balbuzard, se nourrissant exclusivement de poissons, ne se rencontre pas ou du’*fsf

426, — Le balbuzard.

mains est fort rare en Palestine, à cause du petit nombre de cours d’eau ; le Jourdain, la seule rivière de la Palestine, n’est pas fréquenté par cet oiseau de proie, non plus que le lac de Tibériade.

    1. BALDAD##

BALDAD (hébreu : Bildad, peut-être contraction de bén lédad, « fils de contention ( ?) » ; Septante : BaiSiS), un des trois amis de Job qui vinrent pour le consoler dans son malheur. Job, II, 11. La Bible l’appelle Baldad le Suhite. Voir Suhite. Les Septante donnent à Éliphaz et à Sophar, les deux autres amis de Job, le titre de roi, et à Baldad celui de Eau^éwv-uOpavvoç. Les amis d’un homme aussi riche et puissant que l’était Job, i, 3, devaient être, en effet, des personnages considérables, occupant dans leur pays un rang analogue à celui des scheiks ou même des émirs parmi les Arabes modernes.

Baldad prend part à chacune des trois discussions que Job soutient avec ses amis. Dans son premier discours, pour appuyer la thèse exagérée d’Éliphaz, que toute souffrance est le châtiment d’un péché personnel, il décrit successivement le sort du pécheur repentant qui recouvre sa prospérité passée, et même quelquefois une prospérité plus grande encore, Job, viii, 4-7 ; la destinée malheureuse du pécheur obstiné, qui se desséche et périt comme un roseau privé d’eau ou une herbe germant parmi les pierres, Job, viii, 11-15, et enfin l’état de l’homme juste et innocent à qui Dieu fait une existence heureuse, à l’abri des attaques de ses ennemis. Job, viii, 20-22. II y a dans ce premier discours beaucoup d’affirmations et point de preuves.

Le second n’est pas plus riche en arguments, mais Baldad y donne plus libre carrière à son imagination. Dans un style brillant et fortement imagé, il montre l’éclat de la félicité du méchant s’éteignant dans la tristesse lugubre d’une fin que des fléaux nombreux précédent, que l’isolement accompagne, et que suit un honteux oubli, aggravé par l’absence de toute postérité. Job,

XVIII.

Le troisième discours, — si l’on peut donner ce nom à quelques sentences solennelles qui tiennent en cinçj

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