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BALANITE


une boisson fermentée. Voir N. J. Guibourt, Histoire naturelle des drogues simples, 4 in-8°, Paris, 1849-1851, 4e édit., t. iii, p. 265 ; H. Bâillon, Histoire des plantes, Il in-8°, Paris, 1869-1892, t. iv, p. 403 ; Ascherson et Schweinfurth, Illustration de la flore d’Egypte, dans les Mémoires de l’institut égyptien, t. ii, p. 58 ; A. Schnizlein, Iconographia familiarium naturalium regni vegetabilis, 4 in-4°, Bonn ; 1843-1870, t. iii, p. 223.

M. GâNIlOGER.

II. Exégèse. — Le balanite était certainement connu en Egypte : son fruit a été souvent trouvé dans les tombeaux, parmi les offrandes funéraires. G. Schweinfurth, Sur les dernières découvertes botaniques dans les anciens tombeaux de l’Egypte, dans le Bulletin de l’institut égyptien, 1885, p. 260 et 268 ; V. Loret, La flore pharao 42é. — Balanltes œgyptlaca.

Rameau avec feuilles, fleurs et épines. — 1. Fleur. — 2. Fruit. —

8. Coupe du fruit.

nique d’après les documents hiéroglyphiques et les spécimens découverts dans les tombes, in-8°, Paris, 1892, p. 102. D’après M. Maspero, dans les Proceedings of the Society of Biblical archœology, juin 1891, t. xiii, p. 498-501, le balanite serait l’arbre appelé dans les textes hiéroglyphiques I l -^ J I, aSdu, aSed, et souvent représenté

sur les monuments (fig. 425). Le port de l’arbre, son feuillage, son fruit, tout rappelle assez bien le balanite ; et les propriétés médicinales que le papyrus Ebers donne au fruit de VaSed répondent aussi à celles de son fruit. Les Arabes, près de Jéricho, connaissent le balanite sous le nom de zaqqûm ou zukkûm : de son fruit ils tirent une huile qu’ils vendent comme baume ( moderne) de Galaad. H. B. Tristram, The natural history of the Bible, in-12, Londres, 1889, p. 336. Elle a le goût de l’huile d’amandes douces ; elle est un peu plus épaisse, et la couleur en est plus foncée. « Entre les productions de ce lieu-là, raconte H. Maundrell, Voyage d’Alep à Jérusalem, en 169T, traduit de l’anglais, in-12, Utrecht, 1705, p. 144, je vis un fruit fort remarquable, que les Arabes nomment zacchone. Il croît sur un arbrisseau rempli d’épines… Il a la forme et la couleur d’une petite noix qui n’est pas mûre. Les Arabes pilent l’amande de ce fruit dans un mortier, en suite de quoi ils la mettent dans de l’eau bouillante, et en tirent une huile dont ils se servent pour les meurtrissures internes. Ils l’appliquent aussi extérieure ment sur les blessures ouvertes et la préfèrent au baume de Gilead. »

C’est de ce balanite, connu et estimé des Egyptiens et des Arabes pour son fruit et l’huile qu’on en extrayait, que viendrait, selon une opinion assez suivie, le sort biblique. Le sort était un des meilleurs produits de la Palestine, Gen., xliii, 11, produit assez précieux pour qu’une petite quantité fut un présent digne d’être offert

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425. — L’arbre asdu.

rhèbes. Médmet Habou. Temple de Tothmès III. xviii » dynastie. D’après Lepsius, DenlcmaUr, Abth. iii, Bl. 37. — En haut, à gauche ; fruit de l’arbre, servant de cartouche pour le nom de Ramsès II.

au premier ministre du Pharaon. C’est du pays de Galaad surtout qu’on tirait cette substance, Gen., xxxviii, 25 ; Jer., vm, 22 ; XL vi, 11 ; elle y était très abondante, car l’épuiser semblait chose impossible. Jer., viii, 22. Le sôri figure parmi les articles précieux que les caravanes marchandes portaient en Egypte à dos de chameaux, Gen., xxxvii, 25 ; le pays de Juda et la terre d’Israël en faisaient également le trafic avec la Phénicie sur les marchés de Tyr. Ezech., xxvii, 17. Il avait de remarquables propriétés médicinales : en particulier, on s’en servait pour guérir les blessures et les plaies, Jer., viii, 22 ; li, 8 ; c’était un remède très efficace, puisque, selon une image du prophète, il pourrait peut-être guérir même Babylone, brisée dans sa chute, Jer., li, 8 ; mais, malgré son application, l’Egypte ne saurait espérer de guérison pour ses blessures. Jer., XLVI, 11.

Ce sôri que l’Écriture nous présente, non tant comme