Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/772

Cette page n’a pas encore été corrigée
1389
1390
BAISER — BALAAM


(Septante et Nouveau Testament : çOuina ; Vulgate : osculum), mais le substantif est d’un usage rare, Cant., i, 2 ; Prov., xxvii, 6, dans l’Ancien Testament ; on y emploie presque toujours le verbe nâSaq ( çtXéo), xataipiXÉw ; osculor, deosculor).

I. À toutes les époques, le baiser a été en Orient une marque de respect aussi bien que de tendresse et un mode de salutation. L’Écriture le mentionne souvent.

— 1° Entre les parents et leurs enfants. Gen., xxvii, 26, 27 ; xxxi, 28, 55 ; xlvj, 29 ; xlviii, 10 ; l, 1 ; Exod., xviii, 7 ; Ruth, i, 9, 14 ; II Reg., xiv, 33 ; III Reg., xix, 20 ; Tob., vii, 6 ; x, 12 ; xi, 7, 11 ; Luc, xv, 20.— 2° Entre frères, proches parents, époux ou amis intimes, soit à l’arrivée, Gen., xxix, 11, 13 ; xxxiil, 4, xlv, 14, 15 ; Exod., iv, 27 ; jud., xix 4 ; I Reg., xx, 41 ; Cant., i, 1, 10 ; vra, 1 ; Tob., ix, 8 ; Esth., xv, 15, soit au départ et à la séparation, III Reg., xrx, 20 ; Tob., x, 12. Cf. Prov., vii, 13. — 3° Le baiser comme salutation, tantôt sincère, tantôt perfide, entre personnes de même rang, quoique non parentes, est indiqué II Reg., xx, 9 ; Matth., xxvi, 49 ; Marc, xiv, 45 ; Luc, vii, 45 ; xxii, 47-48 ; Act., xx, 37. Cf. Prov., xxvii, 6. — Il est aussi une marque de condescendance, réelle, II Reg., xix, 39, ou affectée, comme dans le cas d’Absalom embrassant ceux qui viennent à lui pour se rendre populaire. Il Reg., xv, 5. Cf. II Mach., xiii, 24. — 4° Il est un signe de respect de la part d’un inférieur envers son supérieur. Luc, vii, 38, 45. L’Ancien Testament parle du baiser comme d’une marque^ de vénération et d’adoration envers les idoles. I (III) Reg., xix, 18 (hébreu) ; Ose., xiii, 2 (hébreu). On rendait également hommage aux faux dieux en se baisant la main en leur honneur. Job, xxxi, 27. Cf. Lucien, De sait., 17, édit. Didot, p. 348 ; Hérodien, iy, 15, édit. Teubner, p. 123 ; Pline, H. N., xxviii, 5 (25), édit. Teubner, t. IV, p. 166. Les vaincus baisaient la poussière, Ps. lxxi (hébreu : lxxii), 9 ; Is., xlix, 23, des pas de leurs vainqueurs (si toutefois l’on ne doit pas prendre ces expressions dans un sens métaphorique). Cf. Mich., vu, 17 ; Xénophon, Cyrop., vii, 5, 32. Un certain nombre d’interprètes considèrent comme un acte de respect le baiser donné par Samuel à David, lorsqu’il le sacre roi, I Reg-, x, 1 ; plusieurs traduisent aussi dans ce sens l’hébreu : nasku bar, « embrassez le fils, » Ps, II, 12, et même, Gen., xli, 40, les paroles obscures du Pharaon à Joseph : « Que tout mon peuple baise sur ta bouche » Ces interprétations, surtout pour le dernier passage, ne sont pas généralement admises ; la traduction de la Vulgate, Gen., xli, /.0 : « Tout le peuple obéira au commandement de ta bouche, » est préférable. — Métaphoriquement, le baiser est l’image de l’attachement à une chose, Prov., iv, 8 ; Tit., i, 9, de l’entente et de la concorde. Ps. lxxxiv (hébreu, lxxxv), 11.

II. Dans le Nouveau Testament, plusieurs épîtres de saint Paul se terminent par ces mots : « Saluez - vous les uns les autres par un saint baiser. » Rom., xvi, 16 ; l Cor., Xvi, 20 ; II Cor., xiii, 12 ; I Thess., v, 26. Voir aussi I Petr., v, 14. Ce baiser n’était pas seulement une salutation amicale, c’était aussi un acte symbolique de charité chrétienne. Voir S. Jean Chrysostome, Hom. xxx in II Cor., xm, 12, t. lxi, col. 606. À ce titre, il a été conservé dans la liturgie chrétienne, et « le baiser de paix » se donne encore dans les messes solennelles.

III. L’Écriture ne nous dit pas ordinairement si l’on donnait le baiser sur la bouche, la joue, le front, le cou, cf. Act., xx, 37, ou la main. Elle mentionne le baisement de la barbe, Il Reg., xx, 9, qui est encore aujourd’hui commun chez les Arabes, où les femmes et les enfants embrassent la barbe de leur mari ou de leur père. Les Proverbes, xxiv, 26, parlent du baiser sur la bouche. L’Ecclésiastique, xxix, 5, fait allusion au baisement de la main, comme saint Luc, vii, 38, 45, au baisement des pieds. Cf. Matth., xxviii, 9.

IV. On ne baisait pas seulement les personnes, on baisait aussi les choses. Esth., v, 2. C’est une coutume orientale de

baiser par respect les décrets royaux. Wilkinson, Popular Account of the ancient Egijptians, t. ii, p. 203. L’Ancien Testament mentionne le baisement de la terre comme marque d’obéissance envers un supérieur. I Reg., xxiv, 9 ; Ps. lxxi (hébreu, lxxii), 9 ; Is., xlix, 23 ; Mich., vii, 17.

— Voir G. Gœzius, Philologema de oscufo.et J. Lomejerus, Dissertatip de osculis, dans Bl. Ugolini, Thésaurus antiquitatum sacrarum, t. xxx, col. mcljx-mccxviii.

    1. BAKE Reinhard##

BAKE Reinhard (en latin Bakius ou Backius), théologien protestant, né à Magdebourg le 4 mai 1587, mort dans cette ville le 19 février 1657. Il se distingua comme prédicateur. On a de lui : Evangeliorum dominicalium expositio, en quatre parties. Ouvrage souvent réédité : in-4°, Schleusingen, 1640 ; in-4°, Lubeck, 1651, 1659 ; Francfort, 1677, 1689 ; in-4°, Leipzig, 1697. — Commentarius exegetico-practicus posthumus inPsalteriumDavidis, édité par son fils, Ernest Bake, in-f°, Francfort, 1664, 1666, 1683. L’auteur y a entassé beaucoup de matières prises chez d’autres commentateurs, mais il manque d’ordre et de jugement. — Reinhard Bake est mentionné dans l’Indice des livres prohibés par l’Inquisition espagnole, publié à Madrid, en 1790. L. Guilloreau.

1. BALA (hébreu : Bilhâh ; Septante : BaXXâ), servante que Rachel avait reçue de son père Laban, lors de son mariage avec Jacob, Gen., xxix, 29, et que Rachel elle~ même, désolée de rester stérile, se substitua près de son mari pour avoir des enfants par cette voie indirecte, comme avait fait autrefois Sara se substituant Agar près d’Abraham. Gen., xvi, 2. Bâla devint en réalité pour Jacob une épouse de second rang, comme le dit expressément le texte : « Elle (Rachel) lui donna Bala pour femme, s> polygamie qui fut tolérée jusqu’à Jésus-Christ. Il faut remarquer l’expression employée par Rachel : « Allez à elle, afin que je reçoive entre mes bras le fruit de son sein, et que j’aie des enfants par elle, » ou, selon l’hébreu : « afin que j’aie une maison (une postérité) par elle. » Gen., xxx, 3. Bala eut de ce mariage deux enfants, que Rachel reçut, comme elle l’avait dit, et auxquels elle imposa les noms de Dan et Nephthali. Gen., xxx, 6, 8 ; cf. Gen., xxxv, 25 ; xlvi, 25 ; I Par., vii, 13. Dans la suite, et alors que Jacob habitait en Chanaan, Bala déshonorai son époux par des relations criminelles avec Ruben, fils aîné de Jacob. Gen., xxxv, 22. Il semble que, malgré cette faute, Jacob lui laissa sa confiance, car elle paraît avoir été chargée par lui de l’éducation de Joseph, après que celui-ci eut perdu sa mère. Gen., xxxvii, 2. Sur son lit de mort, Jacob prononça des paroles de malédiction contre son séducteur. Gen., xlix, 3-4. Quelques exégètes doutent, maissans fondement, que Bala, la complice de Ruben, ait été la même que Bala mère de Dan et de Nephthali. P. Renard.

2. BALA (hébreu : Bêla’, voir aussi Bêla ; Septante : BïXéx), fils d’Azaz, de la tribu de Ruben, et habitant d’Aroer. I Par., v, 8. Voir Aroer 1, col, 1024.

3. BALA (hébreu : Bêla’; Septante : BaXân), ville située sur les bords de la mer Morte, appelée depuis Ségor (hébreu : $ôar). Gen., xiv, 2. Voir Ségor.

4. BALA (hébreu : Bâlàh ; Septante : BwXdt), ville de Juda, donnée plus tard à Siméon. Jos., xix, 3. C’est la même que Baala, Jos., xv, 29, et I Par., iv, 29. Voir Baala 3.

    1. BALAAM##

BALAAM (hébreu : BU’dm ; Septante : BaXaâu.), fils de Béor, que saint Pierre appelle Bosor, II Petr., ii, 15. Il habitait en Mésopotamie, Num., xxiii, 7 ; Deut., xxiii, 4, ~ et non au pays des Ammonites, comme le porte la Vulgate, Num., xxii, 5, sans doute par une fausse interprétation du mot’ammô, « son peuple. » La ville de Péthor, ,