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ABDON — ABEILLE


des Amalécites. Jud., xii, 15. Voir Pharathon. Ewald a supposé, mais sans preuves, que le nom de Badan, juge d’Israël, qu’on lit I Reg., XII, 11, est une altération du nom d’Abdon. E. Duplessy.

2. ABDON, fils de Sésac, de la tribu de Benjamin. I Par., viii, 23-25.

3. ABDON t fils aîné de Jéhiel ou Abigabaon, Benjamite. I Par., viii, 29-30 ; ix, 35.

4. ABDON. Voir ACHOBOR 2.

5. ABDON (Septante : Ἀϐδών, Δαϐϐών), ville de la tribu d’Aser, concédée aux Lévites de la famille de Gerson. Jos., xxi, 30 ; I Par., VI, 74. Certains critiques, étonnés de ne pas la trouver dans l’énumération des autres villes de la même tribu, Jos., xix, 24-31, croient à une faute de copiste, et prétendent qu’il faut, au ɤ. 28, lire ʿAbdôn au lieu d’ʿÉbrôn ou Abran. Reland admet cette correction, Palæstina ex monumentis veteribus illustrata, Utrecht, 1714, t. ii, p. 518 ; mais M. de Saulcy avoue que, pour sa part, il n’est pas disposé à reconnaître trop facilement des erreurs de ce genre dans les textes bibliques. Dictionnaire des antiquités bibliques, Migne, 1859, p. 31. S’il est facile, en effet, de confondre, en hébreu, le daleth, ד, et le resch, ר, rien ne prouve cependant d’une manière certaine qu’Abran ne soit pas une ville distincte. La leçon ʿÉbrôn a pour elle plus de vingt manuscrits, le texte massorétique et les plus anciennes versions (voir Abran) ; puis d’ailleurs l’omission d’Abdon dans la liste de Josué n’est pas plus surprenante que celle de villes plus importantes peut-être, telles qu’Accho (Saint— Jean-d’Acre), Achzib (Ez-Zib), etc.

Dans l’Onomasticon d’Eusèbe, ce nom est écrit ΑΡΔΟΜ ; mais il est facile de voir que le B primitif, ayant perdu le trait inférieur, est devenu un P. Saint Jérôme, du reste, a corrigé cette erreur dans sa traduction. Les deux auteurs ne font que mentionner la ville, sans en préciser la position. S. Jérôme, Lib. de situ et nominibus loc. heb., t. xxui, col. 873.

Plus heureux qu’au temps où Reland, loc. cit., s’élevait avec une noble indignation contre les géographes qui, sans raison aucune, plaçaient cette localité non loin de Tyr, à l’orient de Sarepta, nous pouvons aujourd’hui l’identifier d’une manière certaine. Ce que M. de Saulcy, ouv. cité, p. 15, appuyé sur sa propre expérience, attendait de la connaissance exacte des textes sacrés et de la langue actuelle du pays, c’est-à-dire de l’arabe, pour retrouver les noms bibliques, les récents explorateurs de la Palestine l’ont réalisé. Ils ont trouvé entre le village actuel de ʿAbdéh et l’ancien ʿAbdôn une correspondance parfaite, quant au nom d’abord (racine ’âbad, « servir » ), la finale ôn étant simplement remplacée par la terminaison arabe éh ; ensuite quant à la position, l’Écriture mentionnant cette ville entre Messal et Rohob. (Voir la carte de la tribu d’Aser.) Khirbet’Abdéh est situé, à quelque distance au nord-est d’Ez-Zib, sur une colline dont les pentes, d’abord rocheuses et hérissées de broussailles, offrent ensuite une série de terrasses circulaires, actuellement cultivées en blé. La régularité de ces terrasses en retraite les unes sur les autres, les ruines, bien que peu étendues, qui se voient encore sur le plateau supérieur, indiquent assez que la colline a dû être jadis disposée par la main de l’homme pour servir d’assiette à une petite ville. Entourée du reste de plusieurs côtés par des ravins plus ou moins profonds, et surtout, vers le sud, par l’ouadi Qourein, dont les eaux limpides et abondantes avaient dû, dès les temps les plus reculés, attirer différents groupes d’habitants, la belle et avantageuse éminence dont nous parlons n’a pu être négligée par les anciens ; car, d’une défense facile, elle pouvait de plus être aisément approvisionnée d’eau. Le sommet, élevé de 150 mètres au-dessus de la mer, et d’où l’on jouit d’une vue très étendue sur toute la plaine de Saint-Jean-d’Acre, renferme les restes d’une enceinte longue de cinquante pas sur quarante-six de large. Bâtie avec des blocs antiques trouvés sans doute sur place, elle ne paraît pas remonter elle-même au delà du moyen âge, et semble avoir été rapidement construite, à une époque de guerre, dans un but de défense. Ces débris de l’antiquité, mêlés aux constructions plus modernes, ne sont peut-être pas les seuls que l’on trouverait en ce lieu, si l’on y pratiquait des fouilles. Cf. V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. ii, p. 36 et 37.

A. Legendre.

ABED (hébreu : ’Ébed, <s serviteur, » sous-entendu : de Dieu ; Septante : Ὠϐήθ), fils de Jonathan, de la famille d’Adan, revint de Babylone avec Esdras, à la tête de cinquante hommes. I Esdr., viii, 6.

ABEILLE, en hébreu, debôrâh, insecte de l’ordre des hyménoptères. Les abeilles vivent en société et comprennent trois sortes d’individus : les ouvrières ou neutres, les reines ou femelles, et les faux bourdons ou mâles.


3. — Abeilles de Palestine

Les faux bourdons sont plus petits que les reines et plus gros que les ouvrières. Ces dernières ont, comme les reines, un aiguillon caché dans l’extrémité de l’abdomen, et qui leur sert comme d’une arme contre leurs ennemis : en piquant, il verse dans la plaie, où il reste ordinairement, un liquide vénéneux, et produit ainsi une inflammation et une douleur cuisante. Voir Fr. Huber, Nouvelles observations sur les abeilles, 2 in-8°, 1792.

Les mouches à miel sont une des familles d’insectes les plus généralement répandues : on les trouve dans toutes les parties du globe. Elles sont particulièrement abondantes en Palestine, et elles l’étaient probablement encore plus autrefois qu’aujourd’hui, lorsque ce pays était mieux cultivé. Elles y ont toujours vécu, sinon à l’état domestique, du moins à l’état sauvage, transformant en ruches le creux des arbres, les trous des rochers, etc. Cf. Deut., xxxii, 13 ; I Reg., xiv, 25 ; Ps. lxxx, 17 ; Is., vii, 19. Cette abondance des abeilles en Chanaan s’explique facilement par la chaleur du climat, par la profusion et par la variété des fleurs sauvages, dont la plupart sont fortement aromatiques, et par conséquent très propres à la production du miel. C’est donc avec pleine raison que la Terre Promise est si souvent appelée dans les Livres Saints « la terre où coulent le lait et le miel ». Exod., iii, 8, etc.

Les diverses espèces d’abeilles connues sous les noms scientifiques de Bombus, Nomia, Andrena, Osmia (abeille