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ABDIAS — ABDON

rabbinorum commentariis explicatus, Utrecht, 1657 ; * J. T. G. Holzapfel, Obadia neu übersetzt und erläutert, in-8o, Rinteln, 1/98 ; * H. Venema, Prælectiones in Obadiam, cum notis J. H. Verschnirii et J. A. Lotze, Utrecht, 1810 ; C. L. Hendewerk, Obadiæ prophetiæ oraculum in Idumœos, in-8o, Kœnigsberg, 1836 ; * C. P. Caspari, Der Prophet Obadjah, in-8°, Leipzig, 1842 ; * C. A. W. Seydel, Vaticinium Obadja secundum textum hebraicum et chaldaicum, in-8o, Leipzig, 1869 ; * T. T. Perowne, Obadiah and Jonah, in-12, Londres, 1883 ; A. Johannes, Commentar zu der Weissagung des Propheten Obadja, in-8°, Wurzbourg, 1885 ; * M. A. Acoluthus, Obadias Armenus, in-4o, Leipzig, 1630 ; * F. Plum, Observationes in textum et versiones maxime græcas Obadiæ et Habacuci, in-8°, Goettingue, 1796 ; * H. A. Grimm, Jonæ et Obadiæ Oracula syriace, in-8°, Duisbourg, 1798 ; * C. F. Schnurrer, Dissertatio philologica in Obadiam, in-4o, Tubingue, 1787, et dans les Dissertationes philol.-criticæ, in-8°, Gotha et Amsterdam, 1790, p. 385 et suiv. ; G. F. Jager, Ueber das Zeitalterdes Obadias, in-i », Tubingue, 1837 ; * F. Delitzsch, Wann weissagte Obadjah ? dans Rudelbach’s und Guericke’s Zeitschrift, 1851, p. 91 et suiv. ; * H. Weiss, De ætate qua Obadja propheta vaticinatus sit, Brunsberg, 1873.

E. Philippe.

2. ABDIAS, intendant d’Achab, roi d’Israël. L’expression vague ʿâšer ʿal-habbâyiṭ, « qui (est) sur la maison, » par laquelle est désignée sa fonction, III Reg., xviii, 3, signifie une sorte de haute surveillance sur les personnes et les choses du palais. Abdias était comme le premier ministre d’Achab, dont il se séparait heureusement par sa fidélité au service du vrai Dieu. Son éminente situation lui avait plus d’une fois fourni le moyen de protéger les serviteurs de Jéhovah, comme au temps où l’impie Jézabel faisait rechercher les prophètes pour les mettre à mort, et par là ruiner le culte du vrai Dieu. Il en avait recueilli cent, qu’il avait fait cacher, en deux groupes de cinquante, dans les excavations naturelles ou artificielles, si nombreuses le long des montagnes de la Samarie, et qui avaient servi de refuge à tant d’autres, dans des circonstances analogues, sous Josué, Jos., x, 17 ; les Juges, Jud., IX, 25, 36, 37 ; Saùl, I Reg., xiii, 6, etc. Or l’heure de la vengeance divine venait de sonner ; Israël était réduit à une extrême détresse par suite d’une sécheresse persistante, qui empêchait la terre de rien produire. Les chevaux et les mulets d’Achab allaient périr, si l’on ne parvenait pas à leur trouver de la nourriture. Abdias, sur l’ordre du roi, se mit à parcourir le pays, tandis que son maître en faisait autant dans une autre direction ; tous deux cherchaient des herbages dans le lit desséché des torrents, près des sources, et partout où ils pensaient trouver encore quelque fraîcheur. C’est pendant ce voyage qu' Abdias rencontra le prophète Élie, qu’il reconnut peut-être à ses vêtements spéciaux, IV Reg., i, 7-8, et qu’il salua aussitôt en se prosternant jusqu'à terre, suivant l’usage des Orientaux. III Reg., xviii, 7. Surpris de cette rencontre, il le fut bien davantage de la mission que lui donna l’homme de Dieu d’aller tout de suite trouver Achab, et de le prévenir de la présence du prophète. Car jusque-là Élie s'était dérobé, et bien qu' Achab l’eût fait chercher partout, il avait été impossible de s’emparer de sa personne, ce qu'Abdias regardait comme un miracle de la puissance de Dieu. Cette pensée éveilla dans l’esprit de l’intendant d’Achab un sentiment de défiance qu’il exposa naïvement au prophète. Car, pensait-il, s’il se chargeait de la commission, le roi, sur les indications qu’il lui fournirait, ferait aussitôt rechercher Élie, qui, par le secours de l’Esprit de Dieu, se transporterait encore hors de ses atteintes, et alors Achab, furieux d’avoir été trompé, se vengerait sur son ministre, et le ferait mettre à mort. III Reg., xviii, 12. Il ne fallut rien moins qu’un serment du prophète pour déterminer le timide Abdias à se charger du message.

C’est tout ce que nos Saints Livres nous apprennent de lui, car il est impossible de l’identifier, comme ont voulu le faire plusieurs Juifs dont parle saint Jérôme, In Abd. prophet., 1, t. xxv, col. 1099, avec le prophète du même nom. Plusieurs rabbins, après Josèphe, Antiq.jud., IX, ii, ont pensé que la Sunamite chez laquelle logea Élie était sa veuve, et qu’Abdias était lui-même le troisième capitaine envoyé par Ochozias contre le prophète et épargné par le feu du ciel, IV Reg., i, 14-15 ; ce n’est là qu’une conjecture sans fondement.

P. Renard.

3. ABDIAS, père de Jesmaïas, qui fut chef de la tribu de Zabulon au temps de David. I Par., xxvil, 19.

4. ABDIAS, lévite de la famille de Mérari, sous le règne de Josias. Il fut employé comme surveillant dans la réparation du temple de Jérusalem. II Par., xxxiv, 12.

5. ABDIAS, écrivain apocryphe. Ce personnage passe pour avoir été le premier évêque de Babylone, consacré par les apôtres saints Simon et Jude. Nous ne le mentionnons ici que pour ce fait qu’on lui attribue un gros ouvrage en dix livres, intitulé Historia certaminis apostolici ou Historiæ apostolicæ, et comprenant un récit des missions et de la mort de chacun des apôtres Pierre, Paul, André, Jacques fils de Zébédée, Jean, Jacques fils d’Alphée, Simon et Jude, Matthieu, Barthélémy, Thomas, Philippe. Cette compilation, mise sous le nom d’Abdias, et soi-disant traduite de l’hébreu en grec par Eutrope, disciple d’Abdias, et du grec en latin par Jules l’Africain, ami d’Origène, au iiie siècle, est en réalité une œuvre latine, où l’on trouve citées, avec la Vulgate hiéronymienne, l’Histoire ecclésiastique de Rufin et la traduction latine des Recognitiones du même Rufin. On la considère comme de la seconde moitié du vie siècle, et peut-être originaire des Gaules. L’intérêt de cette collection tient à ce que l’auteur a puisé dans les Acta anciens des Apôtres (voir Actes apocryphes des apôtres), dont il nous donne une édition catholique expurgée, et que c’est grâce à lui seul que mainte légende apostolique nous a été conservée. On trouvera le texte du pseudo-Abdias dans Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1700, p. 402-742. Sur l’auteur prétendu et sur la collection, on consultera Lipsius, Die apokryphen Apostelgeschickten, Brunswick, 1883, t. i, p. 117-178.

ABDIEL (hébreu : ʿAbdiʾêl, « serviteur de Dieu ; » Septante : Ἀϐδιήλ), fils de Guni, de la tribu de Gad. I Par., v, 15. Chacun de ses fils était chef de maison à l'époque du dénombrement fait sous le règne de Joatham, roi de Juda, et de Jéroboam, roi d’Israël. Ils s'établirent dans les pays de Galaad et de Basan.

ABDON, hébreu : ʿAbdôn, « servile ; » Septante : Ἀϐδών.

1. ABDON, juge d’Israël. Jud., xii, 13-15. C'était un Éphraïmite, fils d’Illel et originaire de Pharathon. Il est probable que, de même qu’Abesan et Ahialon, ses prédécesseurs immédiats, il ne fut juge que des tribus du nord d’Israël, vers l'époque où les Hébreux du sud-ouest secouaient le joug de la domination philistine. Aucun fait saillant ne paraît avoir signalé cette judicature de huit années. La Bible nous apprend seulement qu' « Abdon eut quarante fils, et de ceux-ci trente petits-fils, montant sur soixante-dix poulains d'ânesses ». Ces paroles font sans doute allusion à quelque cérémonie publique où les soixante-dix fils et petits-fils d' Abdon parurent ensemble aux yeux de la foule, montés sur des ânes, selon la coutume orientale. Voir Ane. Le nombre des fils attribués à Abdon n’est pas étonnant, étant donnée la polygamie tolérée chez les Hébreux. Abdon fut enseveli à Pharathon, dans la terre d'Éphraïm. Son tombeau était là, creusé dans la montagne qu’on appelait montagne d’Amalec ou