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BABYLONIE


développe au printemps avec une rapidité prodigieuse. Le thermomètre, qui ne tombe guère au delà de 5 degrés au-dessous de zéro en hiver, remonte rapidement et se tient à plus de 40 degrés au-dessus le reste de l’année ; il atteint même souvent 50 degrés, ce qui, joint à l’humidité provenant des marais, rend le climat très malsain, surtout pour les Européens. En novembre et décembre, il tombe des pluies continuelles ; les autres saisons ne connaissent que des orages passagère, mais d’une violence inouïe, principalement de mai en novembre. le vent soulève alors le sable du désert, qui vient recouvrir le ter environs de Hit sur l’Euphrate, le naphte et le bitume, qui servaient de ciment pour les anciennes constructions babyloniennes, comme le fait remarquer l'Écriture, dont les vieux monuments confirment pleinement le témoignage. Au lieu de la pierre et du marbre qui leur manquaient, les Babyloniens utilisaient l’argile, dont ils faisaient des briques soit cuites au feu, soit seulement séchées au soleil, Gen., xi, 3 ; dans ce dernier cas, des lits de roseaux mêlés au bitume ou à l’argile et de nombreusesouvertures en forme de meurtrières, des aéroducs, laissaient une issue à l’humidité ; et le revêtement de l'édifice

La noms modernes sont écrits est caractères t /ili/brmes l et mis entre parenthèses Les noms anciens sont en caractères oras,

leprentzer est celuidelà, Vufcate, l’autre,

eekai des textes cunéiforme*

i.Thnillier, délV

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410. — Carte de la Babylonie.

rain abandonné par les eaux stagnantes. Ce pays, qui, laissé de la sorte à lui-même, ne produit guère que d'énormes roseaux, souvent reproduits sur les bas-reliefs assyriens, était autrefois d’une fertilité extraordinaire : ager totius Orientas fertilissimus. Pline, H. N.j vi, 30 ; xviii, 45. Hérodote, i, 193, remarque qu’au lieu du figuier, de la vigne et de l’olivier, qui lui font totalement défaut, il a en surabondance les céréales et le froment, ainsi que les dattes et le sésame. Actuellement on trouve sur les berges du fleuve le tamarisque, le grenadier et l’acacia ; et dans les jardins on cultive les arbres fruitiers, orangers, grenadiers, etc. Quant aux arbres mentionnés dans le psaume Super flumina Babylonis, il paraît que ce sont des saules pleureurs (Salix babylonica des botanistes, gharab des Arabes). Karl Koch, Dendrologie, Erlangen, 1872, ne part., p. 507. La faune comprend le lion, le léopard, l’hyène, le chacal, le buffle, la gazelle, nombre d’espèces de poissons et d’oiseaux aquatiques, etc.

Le sol, tout d’alluvion, ne contient guère de richesses minérales} le nord offre cependant, principalement aux

était fait en briques cuites et muni de puissants contreforts. De la sorte, les constructions étaient fort massives et les murs fort épais ; cette épaisseur avait pour résultat de maintenir dans les habitations un peu de fraîcheur, comme on en trouve dans les serdabs, espèces de caves où les habitants se réfugient maintenant. Ces constructions massives, aujourd’hui tombées en ruines, forment des tells ou véritables monticules, qui seuls interrompent la monotonie de ces plaines marécageuses. L’absence de calcaire faisait remplacer les bas-reliefs d’albâtre, si souvent employés dans les palais assyriens, par une ornementation plus simple : des dessins géométriques composés de saillies et de rainures, ou encore formés par de petits cônes d’argile encastrés dans le revêtement des murs, enfin des briques émaillées ou un simple enduit qu’on décorait de peintures aux vives couleurs, mentionnées dans Ézéchiel, xxiii, 5-16. G. Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. ii, p. 250-263 ; 272-324.

Ces tells marquent le site des villes les plus célèbres de la Babylonie ; les plus importantes étaient au sud, dans