encore employé dans la salutation finale de la Ire épître
de saint Pierre, v, 13, vraisemblablement pour désigner
Rome et non la Babylone mésopotamienne ; moins encore
Séleucie, ou la Babylone d’Égypte, ou même Jérusalem.
Voir Pierre (première épître de Saint).
408. — Jardins suspendus de Babylone. Essai de restitution.
L’Apocalypse désigne Rome sous le nom allégorique de « la grande Babylone, » xiv, 8 ; xvi, 19 ; xvii, 5 ; xviii, 2, 10, 21 ; au chap. xvii, 9, sont mentionnées les sept collines sur lesquelles elle est bâtie ; au ꝟ. 18, sa domination sur les rois de la terre. L’idolâtrie, la corruption et la puissance matérielle assimilaient ces deux villes ; ce que Babylone fut pour Jérusalem, la Rome persécutrice l’était pour l’Église.
2. BABYLONE d’Égypte, localité de la basse Égypte
que les Coptes et quelques rares interprètes modernes
regardent comme le lieu d’où saint Pierre data sa première
Épître : ἡ ἐν Βαβυλῶνι συνεκλεκτή, I Petr., v, 13. — Près du vieux Caire se voit une ancienne forteresse,
connue des Européens sous le nom de « citadelle de Babylone ».
Un des six couvents enclavés dans son enceinte,
nommé Deir-Babloun, rappelle l’ancien nom de cette
forteresse, auquel a succédé le nom arabe de Kasr eššemma, « Château de la lumière. » D’autre part,
une liste gréco-copto-arabe des sièges épiscopaux de
l’Égypte, conservée à Oxford, identifie Babloun et El-Fostat,
c’est-à-dire le vieux Caire. De Rougé, Géographie de la basse Égypte,
in-8o, Paris, 1891, p. 155. La position
de Babylone est donc déterminée. Sur l’origine de
son nom se sont formées plusieurs légendes grecques :
Des Babyloniens emmenés captifs par Sésostris, ou des
guerriers entrés en Égypte avec Sémiramis, Diodore de
Sicile, i, 56 ; Ctésias, Fragm., édit. Dindorf, l. ii, 13,
ou avec Cambyse, Josèphe, Ant. jud., I, xv, 1, auraient
fondé cette ville et l’auraient appelée Babylone, du nom
de leur patrie. Il est possible qu’à une certaine époque
elle ait été habitée par des prisonniers étrangers, si nombreux
dans la basse Égypte après les conquêtes de la xviiie
et de la xixe dynastie ; mais son origine est plus ancienne.
H. Brugsch, Dictionnaire géographique, p. 625, et J. de
Rougé, Géographie de la basse Égypte, p. 87, l’avaient
assimilée à une localité du midi de On, qu’ils appelaient
Kherau. Mais elle pourrait peut-être mieux s’identifier
avec Hâbenbon, souvent mentionnée dans les textes hiéroglyphiques,
une des localités, plus ou moins distantes
entre elles, dont la réunion formait la cité de On (Héliopolis)
ou en dépendait. La ressemblance de son, surtout
sous la forme de la variante Béber ou Bébel, avec le nom
de Babel, a vraisemblablement donné lieu à la légende
relative à l’origine de cette ville ; une transformation
semblable s’est opérée pour une cité voisine, Tourou,
changée en Troja par les Grecs. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples d’Orient, 4e édit., p. 24, 261 ;
V. Loret, dans La grande encyclopédie, t. iv, p. 1050. Hâbenbon
était une enceinte fortifiée, protégeant son temple
célèbre et ses habitations et dominant le Nil, dont le lit
était alors plus rapproché. Les Romains comprirent l’importance
de cette position à la tête du Delta ; ils la fortifièrent
et y placèrent une des trois légions chargées de la
garde de l’Égypte ; c’était la xiiie gemina, selon la
Notitia imperii. En 640, elle fut prise par les musulmans ; et à
l’ouest de Babylone, à l’endroit où Amrou, durant le siège,
avait dressé sa tente, ils bâtirent une ville, El-Fostat, « la Tente, » qui fut la capitale de l’Égypte jusqu’à la
construction du Caire actuel. Ce n’est qu’au ve siècle qu’on
voit un évêché à Babylone. Le Quien, Oriens christianus,
t. ii, p. 556. Cette Église n’a donc pas une origine apostolique,
et peut encore moins attribuer sa fondation à saint
Pierre, qui n’a jamais prêché l’Évangile en Égypte. Ce.
n’est donc pas de ce lieu que le prince des Apôtres écrivit
sa première Épître : d’après l’opinion la plus commune, Babylone
n’est pas autre que Rome. Voir Pierre (Première
Épître de Saint). Cf. dans la Description de l’Égypte,