Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/751

Cette page n’a pas encore été corrigée
4349
1350
BABEL (TOUR DE) — BABION


couleur différente, suivant la planète à laquelle il était consacré. Généralement les angles de l’édifice, et non point, comme pour les pyramides d’Egypte, les faces, étaient exactement orientés aux quatre points cardinaux. Ces pyramides étagées, au haut desquelles il y avait un sanctuaire, servaient à la fois de temple et d’observatoire ; des gradins ou une sorte de rampe faisaient communiquer extérieurement un étage avec l’autre, peut-être y avait-il aussi un. escalier intérieur. , Ces pyramides étaient bien, comme le dit la Bible, construites en briques ; l’intérieur était formé de briques séchées au soleil, mais il était protégé par un revêtement de briques cuites, où le bitume, tort abondant en Baby-Jonie, servait de ciment. La remarque qu’en fait la Genèse

403. — Tour à étages de Khorsabad. La partie la plus noire est encore subsistante ; la partie supérieure plus claire est un essai de restauration. D’après T. Place.

est d’autant plus digne d’attention, que l’auteur hébreu n’avait pu, ni en Egypte ni en Palestine, être familiarisé avec cet usage du bitume. — Les tours à étages se nommaient en Assyrie zikurat ou zigurat, soit de la racine dekro, en syriaque « être pointu », comme veut Schrader ; soit d’une racine zakaru, « être élevé, » d’après Haupt ; soit, suivant une étymologie très intéressante, proposée par M. "Vigoureux, de la racine zakaru, « se souvenir, » par allusion à la parole que la Bible met dans la bouche des constructeurs : « Allons, bâtissons une ville et une tour et faisons-nous un nom. » Quant au nom particulier de la tour des Langues, voir, à l’article Babylone, l’étymologie de Babilu. Voir aussi, à l’article spécial, la Confusion des langues. — Aucune de ces tours étagées n’a été conservée d’une manière complète ; mais les basreliefs assyriens où l’on en voit la représentation, ainsi que les restes relativement bien conservés de la tour de Khorsabad, au nord de Ninive, ont permis les restaurations qu’on voit dans Place, Ninive et l’Assyrie, t. i, p. 137-148 et pi. 30 et 33 (Qg. 403). Des tours de Babylone et de Borsippa, le Babil n’offre plus qu’une sorte de quadrilatère irrégulier et raviné par endroits, de cent quatre-vingts à deux cents mètres de côté, d’environ quarante mètres de hauteur ; au nord et à l’est se découvrent les traces d’une vaste enceinte. Le Birs-Nimroud a encore quarante-six mètres de hauteur, bâti sur un plan rectangulaire et surmonté d’un énorme pan de mur dont la hauteur est de onze mètres et demi et qui provient de Nabuchodonosor, comme l’indiquent les inscriptions des briques : tous ces débris portent les traces d’un violent incendie qui les a vitrifiés. Suivant Hormuzd Rassam, une éruption volcanique aurait même fendu l’édifice, vitrifiant ainsi les

briques au contact des flammes et de la lave. On comprend aisément que les Juifs de l’époque talmudique aient vu dans ces ruines à la fois si anciennes, si imposantes, et portant des marques si étonnantes de la colère céleste, les restes de la Tour de Babel. — Voir, outre les auteurs cités, Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5° -édit., t. i, p. 333-368 ; Schrader -Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. i, p. 106-114 ; Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient,

9e édit., t. i, p. 115-118.

E. Pannier.
    1. BABER Henry Hervey##

BABER Henry Hervey, philologue anglais, né en 1775, et mort le 28 mars 1869. En 1812, il fut nommé conservateur des livres imprimés au British Muséum. Cette année même, il publia Psalterium grxcume Codice ms. Alexandrino, in-f", Londres. Son principal ouvrage est une édition du Vêtus Testamentum grsecume Codice ms. Alexandrino, typis ad similitudinem ipsius codicis scripturx fideliter descriptum, 4 in-f », Londres, 1816-1828. Les trois premiers volumes contiennent le texte ; le quatrième, les prolégomènes et les notes. — Voir Cowtan’s Memories of the British Muséum, Londres, 1872 ; L. Stephen, Dictionary of national Biography, in-8°, Londres, t. ii, p 307. E. Levesque.

    1. BABINGTON Gervase##

BABINGTON Gervase, évêque anglican, né à Nottingham en 1551, mort le 17 mai 1610. Il étudia à Cambridge, entra dans les ordres et devint chapelain du comte de Pembroke. Il fut nommé évêque de Landaff en 1591, d’Exeter en 159Ï, et de Worcester en 1597. Dans la collection de ses œuvres publiées après sa mort, Works of G. Babington, in-f », Londres, 1622, on remarque : Certaine, plaine, briefe and comfortable notes upon everie chapter of Genesis ; — Comfortable notes upon everie chapter of Exodus ; …of Leviticus ; … upon Numbers ; … upon Deuteronomy. — Voir Jones, Christian

Biography, p. 16.

B. Heurtebize.
    1. BABION Pierre##

BABION Pierre, théologien anglais, qui florissait vers 1317, selon J. Pits (ou vers 1366, d’après le témoignage de J. Boston, moine augustin de Bury-Saint-Edmonds, en 1410, consigné dans le catalogue de J. Baie). Poète, orateur et écrivain distingué, ses compositions furent très estimées de ses contemporains. Ses qualités sont résumées dans ces deux vers de Pits i

Ingenium felix, inventio, lucidus ordo, Gratia, majestas, ad rem bene congrua verba.

Il s’adonna aux sciences sacrées, où il se fit également un nom. Son principal ouvrage en ce genre est un commentaire sur l’Évangile de saint Matthieu, selon le sens historique, moral et allégorique. Ce commentaire avait été imprimé dans les anciennes éditions des œuvres de saint Anselme de Cantorbéry jusqu’à l’édition de Lyon, en 1630, où Théophile Raynaud prouva qu’il n’appartenait pas à ce saint docteur. On le trouve aussi dans les œuvres d’Anselme de Laon (col. 657), Patr. lat., t. clxii, col. 1227-1499, mais tronqué de plusieurs pages en tête, et d’une page au moins à la fin. Le commentaire complet se trouve dans un manuscrit très ancien, conservé à la Bibliothèque nationale, fonds latin, in-f°, n° 624. Il est sur parchemin, en belle écriture, et compte 165 feuilles ; chaque page est partagée en deux colonnes. En tête de l’ouvrage se lit le nom de l’auteur : Expositio Babkmis super Matthxum ; et le commentaire débute par ces mots : Dominus ac redemptor noster… — Voir J. Baie, Scriptorum illustrium Majoris Britanniæ catalogus, 2 t. en 1 vol. in-f », Bâle, 1557-1559, p. 467 ; John Pits, De illustribus Anglise scriptoribus, in-4°, Paris, 1619, p. 406 ; Th. Tanner, Bibliotheca britannico-hibernica, in-f », Londres, 1748, p. 59 ; C. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesise antiquis, 3 in-f°, Leipzig, 1722, t. iii, p. 799 ; P. Michel de Saint-Joseph, Bibliographia