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BAALBEK


( fi g. 398). « Entouré d’un beau péristyle, il mesure 67 m 70 de long sur 35 m 66 de large. Les colonnes du péristyle étaient au nombre de quarante-deux ; dix-neuf sont encore debout, couronnées de leurs chapiteaux corinthiens. .. Entre le temple et la colonnade régnait un admirable plafond à caissons, dont il subsiste des portions considérables, présentant aux regards des losanges et des hexagones dans lesquels se détachent en relief des têtes d’empereurs ou de divinités, qu’environnent de charmantes guirlandes de fleurs et de fruits. » V. Guérin, La Terre Sainte, t. i, p. 462. Le pronaos, du côté de l’est, contenait de plus, sur un second et un troisième rang, plusieurs colonnes cannelées. L’intérieur de la cella répondait par

Tour du monde, t. xliv, p. 392. C’est par un procédé de ce genre que lès Égyptiens et les Assyriens transportaient des blocs énormes. — Les mêmes collines d’où ont été tirés la plupart des matériaux qui ont servi à bâtir l’antique Héliopolis ont été percées également de nombreuses grottes sépulcrales : souvent même les excavations pratiquées par les carriers ont été transformées en chambres funéraires.

IV. Histoire. — La ville célèbre, dont nous venons de parcourir les ruines si remarquables, a une origine incertaine, et son histoire est pendant de longs siècles enveloppée de la plus grande obscurité. La Bible et les monuments antérieurs au christianisme ne nous fournissent

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399. — Monolithe des carrières de Bàalbek.

la richesse de son ornementation à celle du dehors. En face du pronaos, on voit un bâtiment carré (K) qui paraît avoir été une église chrétienne.

En dehors de l’enceinte, au milieu des jardins, s’élève le gracieux petit édifice connu sous le nom de temple circulaire. À l’ouest et au sud - ouest de Baalbek, d’immenses carrières ont été creusées dans les flancs rocheux de plusieurs collines, et c’est de là que les anciens habitants ont tiré les monolithes monstres qui ont servi à élever certaines parties de la muraille de l’acropole. Un de ces blocs, le plus gros, est encore en place, tout prêt à être transporté. Les Arabes le désignent sous le nom de Hadjar el-qibléh, « la pierre du midi. » Il mesure 21 m 35 de longueur sur 4 m 33 de haut et 4 mètres de large (fig. 399). M. de Saulcy a calculé qu’il pouvait peser quinze cent mille kilogrammes, et qu’il faudrait pour le mettre en mouvement l’effort simultané de près de quarante mille hommes. Voyage autour de la mer Morte, 2 in-8°, Paris, 1853, t. ii, p. 637. Mais il n’est pas nécessaire d’admettre en fait une telle multitude. « Il est probable, dit M. Lortet, que [les anciens] employaient des instruments fort simples : une route planchéiée de madriers, des rouleaux de bois dur, et, comme instruments de traction, de simples cordes mues par des treuils. » La Syrie d’aujourd’hui, dans le

aucun renseignement. Strabon, xvi, p. 753, la cite comme étant avec Chalcis sous la domination de Ptolémée, fils de Mennaîus. Pline, H. N., v, 18, la mentionne incidemment comme située près des sources de l’Oronte, entre le Liban et l’AntiLiban. Josèphe, Ant. jud., XIV, iii, 2, nous dit que, à l’époque de la conquête romaine, Pompée, en marchant sur Damas, traversa Héliopolis, déjà soumise, ainsi que Chalcis, sa voisine. Jules César l’ayant transformée en colonie, elle portait sous le règne d’Auguste, comme le témoignent les médailles, les titres de Colonia Julia Augusta Félix Héliopolis. Plus tard, Antonin le Pieux y éleva un grand temple en l’honneurde Jupiter. On trouve, sur des médailles frappées à l’effigie de Septime Sévère (fig. 400), l’image d’un temple avec un portique de dix colonnes, et celle d’un second temple avec un péristyle soutenu par de nombreuses colonnes : tous deux semblent correspondre à ceux de l’acropole dont nous venons de parler. Cf. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte, in-4°, Paris, 1874, p. 6-19 ; pi.. Macrobe, dans ses Saturnales, i, 23 (collection Nisard, 1845, p. 216-217), donne de très curieux détails sur le culte et le simulacre du dieu Soleil, adoré à Héliopolis sous le nom de Jupiter, sur l’origine égyptienne de sa statue et les fêtes qu’on célébrait en son honneur. Vénus y recevait aussi d’im-