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BAALBEK


mérite une étude spéciale. Malgré l’éclat qu’elle a jeté à une certaine époque, une assez grande obscurité enveloppe son nom, son origine, son histoire.

I. Nom. — Baalbek est l’ancienne Héliopolis de l’époque des Séleucides et des Romains, dont parlent Strabon, xvi, p. 753 ; Pline, H. N., v, 18 ; Josèphe, Ant.jud., XIV, iii, 2, et Ptolémée, v, 14, Le nom d"H), ioÛTCoXi ; , « cité du Soleil, » indique bien le culte auquel la ville, comme son homonyme d’Egypte, était consacrée ; mais est-il la traduction exacte de l’ancien nom sémitique, Baalbek, qui reparut avec la conquête musulmane et seul a survécu ? Quelques

occùfenfal

Ruines

de

BAALBEK

(HELIOPOLIS)

et’aprèsW Joyctu.

— Echella

SS5. — Plan des ruines de Baalbek

auteurs le pensent et prétendent que Ba’albek, arabe tiLAxj, veut dire en syriaque « ville de Baal » ou du Soleil. Il est certain qu’il y a correspondance entre Ba’al et t)Xco ;  : le dieu suprême commun aux peuples syrophéniciens, et particulièrement le dieu chananéen, était Baal, qui, primitivement peu distinct de la nature créée, devint le dieu solaire, et comme tel est appelé, par exemple, dans l’inscription d’Oiimm el-Aouamid, Ba’al Saræn. Cf. Corpus inscriptionum semiticarum, Paris, 1881, part, i, t. i, p. 30. Mais la seconde partie du mot n’est pas aussi facile à expliquer, et l’on n’a jusqu’ici trouvé aucune étymologie bien satisfaisante. D’après A. Schultens, bek viendrait de la racine arabe bakka, "i[£, « être pressé » comme dans une foule. Cf. Freytag,

Lexicon arabico-latinum, Halle, 1830, t. i, p. 144. Baalbek signifierait ainsi « presse, c’est-à-dire foule ou assemblée de Baal » ; la ville de la Mecque, Mekkah, est parfois aussi appelée Bekkah. D’autres font de la syllabe bek un mot égyptien baki, « ville, » et alors Baalbek serait le correspondant exact d’Héliopolis ; mais la formation de « es mots hybrides est contraire au génie des langues

sémitiques. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 524, note 1 ; Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, 1866, note 1, p. 409. Les formes talmudiques du nom de Baalbek sont tsnbya et pa’jya, Mischna, Maaserolh, i, 1 ; Talmud de Babylone, Aboda zara, 11 6 ; Midrasch, Kohéleth, rx. M. Renan, Mission de Phénicie, in-4°, Paris, 1864, note 3, p. 320, croit que ce mot est simplement une corruption de nypa-Sya, Ba’al-biq’ah. C’est aussi l’explication de Pu 3&tt. — Colonnes an granâ temple de Baalbelx.

sey, qui voit dans ce « Baal de la vallée » un contraster avec le « Baal Hermon » voisin. Voir Aven.

II. Identifications. — Les cités bibliques avec lesquelles on a voulu identifier Baalbek sont les suivantes : — 1° Baa~ lath, ville fortifiée par Salomon en même temps que Palmyre, III Reg., ix, 18 ; Il Par., viii, 6 ; telle est l’opinion de Benjamin de Tudèle, regardée comme acceptable par M. Guérin, La Terre Sainte, Paris, 1882, t. i, p. 448, et combattue par Robinson, Biblical Researches, t. m r p. 519, et d’autres. Voir Baalath. — 2° Baalgad, point extrême, vers le nord, de la conquête israélite, Jos., si, 17 ; xii, 7, « au-dessous du mont Hermon, » Jos., xiii, 5 ; ainsi pense W. M. Thomson, The Land and the Book, in-8°, Londres, 1890, p. 233 ; de même Iken, Michælis, Rosenmûller et Ritter, cités et réfutés par Robinson, Biblical Researches, t. iii, p. 519, 409, 410. Voir Baalgad. — 3° Baal-Hamon, lieu mentionné une seule fois dans l’Écriture, Cant, viii, 11, comme vignoble de Salomon ; J. Wilson, The Lands of the Bible, Londres, 1847, t. ii, p. 384. Voir Baal Hamon.— 4° Thébath (hébreu : Tibhat), I Par., xviii, 8. Cf. Chabas, Voyage d’un Égyptien*