Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/736

Cette page n’a pas encore été corrigée
1317
1318
BAAL


seulement au pluriel : hammânim), Lev., xxvi, 30 ; II Par., xrv, 4 ; xxxiv, 4, 7 ; Is., xvii, 8 ; xxvii, 9 ; Ezech., vi, 4, 6 ; le dieu lui-même est appelé souvent dans les inscriptions (Gesenius, Monumenta Phœnicise, p. 171-172, 349 ; P. Schrbder, Die phônizische Sprache, in-8°, Halle, 1869, p. 125 ; Corpus inscript, sentit., t. i, part. i, p. 154, 79 ; cf. M. A. Levy, Phônizisches Wôrterbuch, in-8°, Breslau, 1864, p. 19) Ba’al hammân, « le Seigneur du soleil, » de hammâh, nom poétique du soleil dans Job, xxx, 28 ; Isaïe, xxiv, 23 ; xxx, 26 ; Cant., vi, 10 ; cf. Ps. xix (hébreu), 7. Les hammânim étaient des cippes ou colonnes de forme conique ou bien pyramidale, destinées à représenter le soleil sous la forme d’une flamme. Hérodote, n, 44, raconte qu’il y en avait deux dans le temple d’Héraclès, c’est-à-dire de Baal, à Tyr. Une inscription de Palmyre, la plus ancienne de toutes les inscriptions religieuses (M. de Vogué, Syrie centrale, Inscriptions sémitiques, 1868, 123 a, p. 73), mentionne l’érection d’un njdtt, hammana’, au dieu Soleil, [k]wout. Des monnaies romaines de l’époque impériale nous ont conservé l’image du cippe de Baal (fig. 390). D’après les renseignements fournis par l’Écriture, ce cippe était en pierre ou en bois, IV Reg., x, 26, ou même en or. Ose., ii, 10. Cf. J. B. Pocari, Dissert, de simulacris solaribus Isrælitarum, dans Ugolini, Thésaurus antiquitatum sacrarum, t. xxiii, 1760, p. dccxxvii-dccl ; J. Spencer, Exercitatio de Tyriorum Gammadin et Hammanin, ibid.,

p. DCCXLIX-DCCXCII.

Certains commentateurs tirent une preuve du caractère solaire de Baal du texte IV Reg., xxiii, 4 (cf. ꝟ. 11), qu’ils traduisent : « Josias fit périr les prêtres qui brûlaient de l’encens à Ba’al-Sémé$, » c’est-à-dire à Baal -Soleil. Les auteurs classiques identifient aussi Baal avec le soleil : « Dieu s’appelle Bal en langue punique, dit Servais, et Bel chez les Assyriens ; il est tout à la fois Saturne et le Soleil ». Corrimentar. in Virgilium, In. Mneid., i, 729 ; 2 in-8°, Gœttingue, 1826, 1. 1, p. 109. Cf. S. Isidore de Séville, Etymol., vm, 11, t. lxxxii, col. 316. Voir W. Baudissin, Baal und Bel, dans Herzog, Real-Encyhlopàdie, Ie édit, t. ii, p. 30. Comme dieu solaire, Baal est « le maître des deux », Baal-samin, titre qu’il porte dans l’inscription d’Omm el-Aouamid (M. de Vogué, Inscriptions phéniciennes de Cypre, dans ses Mélanges d’archéologie orientale, 1868, p. 53), et qui se lit aussi dans les vers puniques du Peenulus de Plaute, Balsamen, v, 2, 67, édit. Lemaire, t. iii, . p. 79, comme dans saint Augustin, Baalsamen Qusest. in Jud., xvi, t. xxxiv, col. 797), ainsi que dans Philon de Byblos, qui dit expressément : « ils considéraient le soleil… comme le dieu qui était le seul maître du ciel (u.ôvov oùpavoO xiipiov), l’appelant Béelsamen(BsE>.(jd(i.ï)v). » Histor. græc. Fragm., édit. Didot, t. iii, fragm. 2, n° 5, p. 565^566. Cf. P. Martin, Discours de Jacques de Saroug sur la chute des idoles, dans la Zeitschrift der deutschen morgenlândischen Gesellschaft, t. xxrx, 1875, p. 131 ; D. Chwolson, Die Ssabier und der Ssabismus, 2 in-8°, Saint-Pétersbourg, 1856, t. i, p. 373 ; t. iï, p. 158-159.

Baal-soleil est bienfaisant comme l’astre du jour qu’il personnifie, mais il est aussi malfaisant, parce qu’il brûle et tue. Il est d’abord la source de la fécondité et Je la vie ; ses tièdes rayons réchauffent la terre et lui font

[[File: [Image à insérer] |300px]]
889. — Le dieu Baal.

Stèle phénicienne. Musée du Louvre.

porter ses fruits. « Je suivrai ceux qui m’aiment, » c’est-à-dire Baal, dit la fille d’Israël infidèle, dans Osée, ii, 5 (hébreu, 7), « parce qu’ils me donnent le pain, l’eau, la

[[File: [Image à insérer] |300px]]
390. — Cippe de Baal.

ATT KAI MAKPINŒ SEB. Tête diadéméo te l’erapero » Maorln. — % IEPAS BTBAOT. Temple. Cippe de Baal, an milieu d’une cour, derrière le temple.

laine, le liii, l’huile, la boisson. » Les adorateurs du dieu lui attribuent la fertilité de la vigne et du figuier ; cf. Ose., il, 12 (hébreu, 14) ; c’est pourquoi les monuments votifs de Carthage représentent ce dieu entouré de fleurs, de

[[File: [Image à insérer] |300px]]
391. — Stèle punique consacrée k fia&l.

D’après Gesenius, Monumenta, pi. xxiii, b » « 0.

Elle porte l’inscription suivante :

1. Image de Seotbal, ton serviteur, juste, considéré devant

2. Baal, flls de ton serviteur Hlkamt’al, seigneur da rojajuae da peuple des Massaliens,

3. [consærée] & Baal solaire, le Seigneur qui a écouté la voix du peuple.

grappes et de fruits, symboles de sa force fécondante (fig. 391). Cf. Gesenius, Monumenta PhomicUe, Numid., pi. 21, 22, 23. De même les médailles nous le montrent sous une forme humaine, assis et ayant devant lui un épi-et un raisin (fig. 392).