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1313 AZYME — AZZONI 1314

de ce qui s’était passé lors de la sortie d’Egypte. Si les azymes des sacrifices ont disparu, chez les Juifs, avec la ruine du temple et du culte mosaïque, l’usage des azymes pascals est toujours religieusement observé. Le commandement à leur égard est plusieurs fois répété, Exod., xii, 8, 15, 17-20, 34, 39 ; xiii, 3, 6-7 ; xxiii, 15 ; xxxiv, 18, où l’on rappelle qu’il a été déjà donné. Il n’est pas étonnant qu’on y revienne encore à l’occasion de la deuxième pâque, Num., lx, 11, et dans le calendrier des fêtes, Num., xxviii, 17 ; Deut., xvi, 3, 4, 8 ; Ezech., slv, 21. — La manière dont l’usage des pains azymes est expliqué dans l’Exode, xii, a donné lieu à une difficulté : au début du chapitre, Dieu ordonne de manger l’agneau pascal avec des azymes et des laitues amères, ꝟ. 8, et d’user de pains semblables pendant sept jours, jL 15. Mais, dans le récit qui suit, si les Israélites sont réduits à manger de tels pains, c’est que, pressés par les Egyptiens, ils durent partir sans attendre que leur pâte eût fermenté, y. 34, 39 ; l’auteur de ce récit ne connaît donc pas, dit-on, l’ordre divin préalable ; il appartient à un autre document que le début du chapitre. — Cette conclusion ne découle nullement du fait constaté ; il y a, en effet, une autre explication plus simple et qui s’accorde avec l’opinion traditionnelle sur l’unité d’auteur. Le ꝟ. 8 présente l’ordre divin relatif à la première nuit, et c’est le seul que nous soyons obligés de reconnaître comme donné avant l’événement. Le récit des ꝟ. 34, 39, n’a pas pour but d’expliquer pourquoi on mangea des azymes avec l’agneau pascal, puisqu’il suppose la sortie d’Egypte déjà réalisée ; mais seulement de dire comment on se trouva encore pendant quelque temps dans la nécessité de se nourrir de pains non levés. Pour perpétuer le souvenir de cet événement, Dieu inspira à Moïse l’ordre de se servir de pains semblables pendant sept jours dans la célébration ultérieure de la Pâque ; dans ce deuxième ordre, ꝟ. 14-20, qui se distingue nettement du premier par le ton, rien n’implique qu’il fut donné comme le premier avant le départ ; au contraire, au ꝟ. 17, le parfait hôsê’fî doit être plutôt traduit par le passé : « j’ai fait sortir, » que par le futur educam, « je ferai sortir, » de la Vulgate.

Bien que ces prescriptions n’aient pas été données simultanément, on comprend que Moïse, écrivant un certain temps après que tous les événements de l’exode s’étaient accomplis, n’ait formé qu’un tout des lois relatives à la Pâque, en joignant à l’ordre donné pour et avant la première nuit celui qui concernait l’avenir, et en rapportant ainsi ce dernier avant de raconter l’événement qui en fut l’occasion. En somme, il n’y a là rien qui implique diversité de documents, ni même une transposition faite après coup dans un but liturgique, parce qu’il n’y à rien qui dépasse la liberté d’un auteur, même témoin oculaire, qui, écrivant non au jour le jour, mais à une certaine distance des faits, ne s’astreint pas rigoureusement à l’ordre chronologique, et s’en écarte pour un juste motif. Au reste Moïse, dans le Deutéronome, xvi, 3, reprend et résume les deux textes de l’Exode, et montre clairement leur rapport tel que nous l’-avons établi : « Sept jours tu mangeras des azymes, pain d’affliction ; car avec hâte tu es sorti du pays d’Egypte ; afin que tu te rappelles le jour de ta sortie du pays d’Egypte tous les jours de ta vie. »

Quand, dans les livres historiques, on rappelle la célébration d’une fête de Pâques, les azymes sont mentionnés comme un trait caractéristique de la solennité, Jos., v, 11 ; car dès l’origine elle fut désignée sous le nom de « fêté des Azymes », fyag ham-massôt. Exod., xxiii, 15 ; xxxiv, 18 ; Lev., xxiii, 6 ; Deut., xvi, 16 ; II Par., viii, 13 ; xxx, 13, 21 ; xxxv, 17 ; I Esdr., vi, 22. De là nous avons le même nom dans le Nouveau Testament : t| éop-rri tûv àïûjiwv, Luc, xxii, 1, ou simplement aussi : « le jour » ou « les jours des Azymes », Luc, xxii, 7 ; Act., xii, 3 ; xx, 6 ; ou encore : « la Pâque et les Azymes. » Marc, xiv, 1. Enfin on comptait ainsi les jours de la fête, par exemple, « le premier jour des Azymes, » Matth., xxvi, 17 ; Marc, xiv, 12, c’est- à-dire le jour où l’on commençait à manger des pains azymes. — Saint Paul, dans I Cor., v, 7-8, nous découvre le symbolisme des pains azymes, emblèmes de sincérité et de vérité, par opposition au vieux levain, qui représente la corruption du siècle. Il écrivait peut-être cette Épltre pendant la fête de Pâques (d’après xvi, 8, un certain temps avant la Pentecôte) ; ce qui expliquerait la soudaine allusion aux azymes. — Notre -Seigneur, ayant célébré la dernière cène « le premier jour des azymes », se conforma au rite juif et se servit de pains non levés : aussi l’Église latine a-t-elle conservé l’usage de tels pains dans la célébration de l’Eucharistie, sans cependant condamner l’usage de l’Église grecque et de plusieurs Églises orientales, qui emploient des pains levés. — De leur côté, les Juifs observent toujours avec grand scrupule l’ordre de manger des pains azymes pendant la Pâquej et d’écarter de leur maison tout ce qui est fermenté. Le Talmud, dans le traité Pesakh rischon, renferme à cet égard de minutieuses prescriptions. Dès le 14 Nisan, veille de la fête, à midi, on doit s’abstenir de manger rien de fermenté, et, dès le 13 au soir, on commence à chercher tous les restes de pains levés ou autres aliments fermentes, pour les jeter ou les brûler. Cf. Maimenide, liâmes u-massa, c. 2, dans Otho, Lexicon rabbin.’philologicurà, 1675, p. 193, 442 ; Buxtorf, Synagoga judaica, p. 290 ; Schôttgen, Horse hebr., t. i, p. 598. — Aussi, le 14 Nisan pouvant être considéré comme le premier jour où l’on mangeait des azymes, cf. Exod., xii, 18, Josèphe comptet-il tantôt huit jours, Ant. jud., II, xv, 1, et tantôt sept, ibid., III, x, 5, pour la fête dès Azymes. J. Thomas.

AZZI, hébreu : ’Uzzi, abréviation de’Uzziyâh, « Jéhovah est une force ; » Septante : ’Oçf. Le texte hébreu nomme sept personnes du nom de’Uzzi. La Vulgate appelle trois d’entre elles Azzi et les quatre autres Ozi. Voir Ozi.

1. AZZI, lévite, fils de Bani, chef des lévites habitant Jérusalem après le retour de la captivité, au temps de Néhémie. II Esdr., xi, 22.

2. AZZI, prêtre, chef de la famille de Jodaia, au temps du grand prêtre Joacim, sous Zorobabel. II Esdr., xii, 19.

3. AZZI, un des prêtres qui assistaient Néhémie à la dédicace des murs de Jérusalem. II Esdr., xii, 41. Il peut être le même que le précédent.

4. AZZI (Orazio degli), religieux italien de l’ordre des Mineurs réformés, appelé communément Horace de Parme, de la ville où il était né le 27 avril 1673, il mourut le Il novembre 1757. On. a de lui : Riflessioni sopra la Genesi, in-8°, Venise, 1707 ; Exposizioni ûtteralie morali sopra la Sacra Scrittura, 13 in-4°, Venise, 1736-1746. Les dix premiers volumes s’occupent de l’Ancien Testament, les trois derniers du Nouveau. L’ouvrage est dédié à Benoit XIV. — Voir G. B. Mazzuchelli, Scrittori d’Italia, t. ii, p. 1228 ; Hurter, Nornenclator litterarius, t. ii, p. 1307.

AZZOGUIDI Valère Félix, savant italien, né à Bologne en 1651, mort en 1728. Il exerça la profession de notaire. On a de lui : Chronologica et apologetica dissertatio super quxstiones in sacrée Genesis historiam excitatas, in-4°, Bologne, 1720. — Voir Acta erudit. Lips., 1721, p. 246. B. Heubtebize.

AZZONI Pierre, commentateur catholique, né à Prague en 1721, mort dans cette ville en 1777. Il entra en 1738 dans la Compagnie de Jésus, professa la philosophie et la théologie à Olmutz, et fut, en 1773, supérieur du séminaire de Troppau. Il Çpublié Commentarius in Scripturam Sacram, in-4°, Olmutz, 1763. C. Sommervogel.