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AZOT — AZYME


Palàstina, t. ii, 1884, p. 177, 179 ; E. Schûrer, Geschichte desjûdischen Volkes, t. ii, 1886, p. 67-68.

F. Vigouroux.

2. AZOT (Montagne d’). Cette montagne, ou plutôt cette colline, mentionnée £ Mach., ix, 15, est sans doute le monticule qui s’élève entre Esdud et la mer, et que

les Arabes appellent aujourd’hui Er-Ras, i » JJt, « le

Sommet. » Pendant la bataille où il devait succomber, Judas Machabée poursuivit jusque-là l’aile droite de l’armée du général syrien Bacchide, qu’il avait rompue. Divers critiques jugent cependant invraisemblable que le combat ait eu lieu dans les environs d’Azot, ’en un endroit si éloigné de la Judée. W. Grimm, Das erste Buch der Maccabâer, 1853, p. 135. Il est impossible de résoudre la question, parce que nous ignorons en quel lieu se livra la bataille Judas avait son camp à Laïsa (grec : ’AXaoô), et la situation de cette ville est inconnue.

    1. AZRÉEL##

AZRÉEL (hébreu : ’Azar’êl ; Septante : ’EaSpir^), père ou ancêtre d’Amassaï, l’un des prêtres qui habitèrent à Jérusalem après le retour de la captivité de Babylone. II Esdr., xi, 13. Il paraît être le même qu’Adiel, père de Maasaï, dont il est question I Par., ix, 12. Voir Azaréel et Adiel 2.

    1. AZTÈQUE##

AZTÈQUE (VERSION) de la Bible. Voir Mexicaine (version), t. iv, col. 1055.

    1. AZUBA##

AZUBA, hébreu : ’Âzûbâh, « délaissée. » Nom de deux femmes.

1. AZUBA (Septante : ’AÇovêi), femme d’Asa, roi de Juda, et mère de Josaphat. III Reg., xxii, 42 ; II Par., xx, 31.

2. AZUBA (Septante : TaÇougô), femme de Caleb, fils d’Hesron, de la tribu de Juda. I Par., ii, 18, 19.

AZUR, hébreu : ’Azzûr, « aide. » Nom de trois Israélites.

1. AZUR (Septante : ’AÇoùp), un des chefs du peuple qui signèrent avec Néhémie le renouvellement de l’alliance. II Esdr., x, 17.

2. AZUR (Septante : ’AÇoSp), Benjamite, père du faux prophète Hananias de Gabaon. Jer., xxviii, 1.

3. AZUR (hébreu : ’Azzur ; Septante : "Ejep), père de Jézonias, chef du peuple, contre lequel Ézéchiel reçut l’ordre de prophétiser. Ezech, , xi, 1.

    1. AZYME##

AZYME (aÇu(io< : a privatif ; Çtf|u], « levain » ). On appelle azymes les pains et les gâteaux faits avec de la pâte non fermentée ou sans levain. Le nom hébreu était niassâh, plur. massât, de la racine ysn, « être doux, fade. » La Vulgate rend massàh tantôt par azymus, et tantôt par l’équivalent absque fermento, « sans levain, » par exemple : Lev., ii, 4 ; vi, 16 ; Deut., xvi, 3 : « Pendant sept jours tu mangeras des absque fermento ( c’est-à-dire des azymes), pain d’affliction. »

Comme on fait cuire la pâte dès qu’elle est pétrie, on prépare les pains azymes en moins de temps que les antres. Chez les Orientaux, surtout dans les villages et parmi les tribus nomades, où chacun cuit son pain au jour le jour et sans faire de provisions à l’avance, il est des cas où cette préparation rapide est nécessaire, par exemple quand on reçoit un hôte inattendu. C’étaient des massât que la sorcière d’Endor pétrit et fit cuire à la hâte pour Saûl et sa suite, I Reg., xxviii, 24 : il en était de même des pains que Lot servit aux hôtes qui vinrent lui annoncer la ruine imminente de Sodome, Gen., six, 3, et tels

étaient aussi probablement ceux que Sara avait préparés peu auparavant, dans une circonstance analogue. Gen., xvin, 6. En Orient, l’usage ordinaire de pains azymes ne s’est pas perdu : « Le pain le plus commun, surtout parmi les populations rurales, dit le voyageur Van Lennep, est un gâteau plat de pâte non levée, pas plus épais qu’une crêpe, de forme circulaire ou ovale et de dix ou douze pouces (environ trente centimètres) de diamètre. » Et après avoir décrit les fours de divers genres v portatifs et en terre, en usage chez les nomades ( voir Four, Pain), il ajoute : « Quelques-uns emploient des plateaux de fer qui sont chauffés en les posant sur le feu ; d’autres placent les gâteaux non levés directement sur les charbons. Ces pains sont craquants et agréables au goût, mais d’une digestion difficile. On les mange toujours peu après les avoir fait cuire. » Bible Lands, 1875, p. 88, 89.

Quand Gédéon présenta à l’ange de Dieu des pains azymes avec un chevreau, Jud., vi, 19-21, ce n’était pas comme un repas servi à un hôte ordinaire ; son offrande avait un caractère religieux incontestable ; et pour cela les pains offerts, que le feu miraculeux devait consumer, furent préparés sans levain. En effet, les pains azymes, chez les Hébreux, ne comptaient pas seulement parmi les aliments vulgaires ; ils avaient une place importante dans leurs institutions religieuses : 1° dans les sacrifices ; 2° dans la célébration de la fête de Pâques.

1° Dans les sacrifices. — L’offrande des pains ou gâteaux de différentes sortes accompagnait souvent l’immolation de la victime, et même formait une catégorie de sacrifices à part. Lev., ii, 4. Or c’était un principe, plusieurs fois répété dans la Loi, que rien de fermenté ne pouvait être offert sur l’autel. Exod., xxiii, 18 ; xxxiv, 25 ; Lev., ii, 11 ; aussi tous les pains et gâteaux servant au sacrifice non sanglant, minfyâh, devaient-ils être azymes. Lev., ii, 4 ; VI, 16-17 (hébreu, 9-10). Dans les autres espèces de sacrifices où il est question de pains ou gâteaux, il est de même rappelé qu’ils doivent être azymes : Lev., vil, 12, pour le sacrifice de louange ; viii, 2, 26 ; cf. Exod., xxix, 2, 23, pour la consécration des prêtres ; Num., vi, 15, 17, 19, dans l’accomplissement du vœu des Nazaréens. Si, en certaines circonstances, des pains levés devaient accompagner les sacrifices, c’était simplement pour être présentés comme prémices, qorbân rê’Ht, pour les prêtres, mais non pour être offerts sur l’autel, Lev., ii, 12 ; xxiii, 17, et c’est par ces passages qu’il faut expliquer Lev., vii, 13-14, qui, dans sa formule raccourcie, paraît contredire la règlegénérale. — Les prêtres, descendants d’Aaron, avaient seuls le droit de manger ce qui restait des azymes offerts en sacrifice. Lev., VI, 16, 18 (hébreu, 9, 11). On conservamême cette prérogative, dans la réforme religieuse accomplie sous Josias, aux prêtres coupables d’avoir rendu à Dieu un culte illégitime sur les hauts lieux : ramenés dans la capitale, « ils ne montèrent plus à l’autel de Jéhovah à Jérusalem, mais ils mangeaient les massôt au milieu de leurs frères, » IV Reg., xxiii, 8, 9 ; ce qui suppose déjà établie la règle posée dans le Lévitique, dans ce prétendu code sacerdotal dont la critique négative veut rejeter la composition après la captivité. — La préparation des azymes, comme celle des autres pains ou gâteaux destinés aux sacrifices, était confiée aux Lévites. I Par., xxiii, 29. (La Vulgate, en ajoutant sacerdotes autem au début du, verset, attribue ce soin aux prêtres ; mais cette addition, inconnue aux autres versions, ne se justifie pas.) — D’après la tradition juive, Josèphe, Antiq.jud., III, VI, 6 ; Talmud, Minchot, v, 2, 3, les pains de propositions, qui ne pouvaient aussi être consommés que par les prêtres, étaient azymes ; cependant il n’est rien dit à ce sujet dans Lev., , xxiv, 5-9, où est prescrite la manière de les préparer.

2’» À la fête de Pâques. — Ce n’était pas seulement dans les rites de quelques sacrifices que l’on faisait usage de pains azymes ; mais ils étaient prescrits, à l’exclusiom de tout autre, pour la nourriture de tous les Israélites, pendant les sept jours de la fête de Pâques, en souvenir-