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AZARIAS


d’Élihoreph, Azarias n’est pas qualifié du titre de secrétaire, mais bien de celui de kôhên, c’est-à-dire conseiller ou ministre principal du roi Salomon. « Azarias, fils de Sadoc [était] le kôhên. » III Reg., iv, 2. Quelques exemplaires des Septante font également rapporter hakkôhên non à Sadoc, mais à Azarias, en traduisant, il est vrai, par i iepeOç. Après la mort de Sadoc, grand prêtre, il parait lui avoir succédé. C’est à lui probablement, et non à son petit-fils (voir Azarias 7), que se rapporte la remarque de I Par., vi, 10 (hébreu, v, 36) : « C’est lui qui remplit les fonctions sacerdotales dans la maison que Salomon bâtit à Jérusalem, » c’est-à-dire c’est lui qui le premier officia dans le temple après sa consécration. Ce passage a pu être déplacé et transporté par un copiste au ꝟ. 10, à cause de l’identité des noms propres.

2. AZARIAS, fils de Nathan, était préposé aux nmâbîm, sorte de préfets ou de percepteurs généraux, employés à la cour de Salomon. III Reg., iv, 5, 7. On ne sait si son père Nathan est le prophète de ce nom. II Reg., vu, 1-17, ou le fils de David. II Reg., iv, 14.

3. AZARIAS, roi de Juda. Appelé Azarias, IV Reg., xiv, 21 ; xv, 1, 6, 7, 8, 13, 17, 23, 27 ; I Par., iii, 12, il est plus connu sous le nom d’Ozias. Voir Ozias.

4. AZARIAS, fils unique d’Éthan et arrière-petit-fils de Juda et de Thamar, I Par., ii, 8, ou plutôt descendant de Juda en ligne directe, à un degré qui n’est pas précisé.

5. AZARIAS, fils de Jéhu et père de Hellès, de la tribu de Juda, un des descendants d’Hesron par Jéraméel.

I Par., ii, 39.

6. AZARIAS, fils d’Achimaas. I Par., vi, 9 (hébreu, v, 34, 35). Ceux qui regardent Azarias I er, dont il est question III Reg., iv, 2, comme le fils de Sadoc et le frère d’Achimaas, font de celui-ci le neveu de ce premier Azarias. Mais il est plus probable que c’est le même personnage. Achimaas ne paraît pas avoir exercé le souverain pontificat ; à l’époque de l’inauguration du temple, la onzième année du règne de Salomon, ce serait Azarias, son fils et l’héritier de sa charge, qui en aurait rempli les fonctions après Sadoc.

7. AZARIAS II, grand prêtre, fils de Johanan et petit-fils du précédent. I Par., vi, 10 (hébreu, I Par., v, 36). « Ce fut lui, dit le texte sacré, qui remplit les fonctions sacerdotales dans le temple qu’avait bâti Salomon à Jérusalem. » Cette remarque se rapporte probablement au premier Azarias. Voir Azarias 1. Azarias, fils de Johanan, fut vraisemblablement contemporain d’Asa, puisque son fils Amarias était grand prêtre du temps de Josaphat.

II Par., xix, 11.

8. AZARIAS, fils d’Helcias, qui fut le promoteur de la réforme de Josias, et père de Saraïas, le dernier pontife avant la prise de Jérusalem par les Chaldéens. I Par., vi, 13, 14. Il est compté parmi les ancêtres d’Esdras. I Esdr., vii, 3.

9. AZARIAS, lévite, fils de Sophonie et ancêtre d’Héman, célèbre chantre du tabernacle sous David. I Par., VI, 36.

10. AZARIAS, fils ou plutôt descendant d’Helcias. H fut l’un des premiers habitants de Jérusalem après la captivité, et est appelé prince, chef (negîd) de la maison de Dieu : ce qui peut s’entendre ou du chef d’une des classes sacerdotales, ou du chef de toutes les familles sacerdotales, c’est-à-dire du grand prêtre. I Par., rx, 11 ; cf. I Par., xxiv, 3-6. Dans le passage parallèle, II Esdr., xi, 11, à la

place d’Azarias, on lit Saraïa : il y a évidemment, dans l’un des deux livres, une faute de copiste ; mais il n’est pas possible de décider quel est le vrai nom.

11. AZARIAS, fils d’Oded, prophète envoyé par Dieu au-devant d’Asa, roi de Juda, qui revenait victorieux du combat livré contre Zara, roi d’Ethiopie. II Par., xv, 1-8. Dans un tableau saisissant, l’envoyé divin annonce à Asa les maux qui doivent fondre sur la nation, si elle abandonne le vrai Dieu ( ꝟ. 3-6), et l’encourage à garder fidèlement l’alliance théocratique, en lui promettant que le Seigneur l’en récompensera (ꝟ. 7). Cf. col. 1053. Ce tableau tracé par le prophète concerne - 1 - il le passé (époque des Juges), le présent (règne de Roboam, d’Abia et d’Asa) ou l’avenir (captivité de Babylone, destruction de Jérusalem par les Romains) ? Il nous semble, en rapprochant du Deutéronome, xxviii, 15-68, les paroles du prophète, que ce sont plutôt des menaces en cas d’infidélité (cf. contexte, II Par., xv, 2) ; menaces qui, il est vrai, par la faute du peuple juif, sont devenues une prophétie remarquable de l’état déplorable où il a été jeté pendant la captivité de Babylone, et surtout depuis la ruine de Jérusalem par les Romains. Au ꝟ. 8, au lieu de « prophétie d’Azarias, fils d’Oded le prophète », que donne la Vulgate, le texte hébreu actuel porte : « Et la prophétie Oded le prophète. » Il y a là évidemment une lacune. Les mots tombés par distraction d’un copiste devaient probablement être ceux-ci : ’âsér dibbér’Azaryâhû ben…, « la prophétie [que prononça Azarias, fils de] Oded le prophète. »

12. AZARIAS. Deux fils de Josaphat portent ce nom, II Par., xxi, 2. Il doit y avoir une erreur de transcription, par exemple : Azarias pour Amarias dans un des deux cas ; car il n’est pas croyable que deux fils de Josaphat, vivant en même temps, aient porté le même nom. Il est vrai que, dans le texte hébreu, il y a une légère différence de prononciation : ’Azaryâh et "Azaryâhû. Mais c’est une variante insignifiante, qui n’empêche pas les deux noms d’être identiques.

13. AZARIAS. Un des trois compagnons de Daniel, qui porte aussi le nom babylonien d’Abdénago. (Voir Abdénago, col. 20.) De famille royale, comme Ananie, élevé comme lui à la cour de Babylone, investi des mêmes fonctions, il en partage les épreuves et la courageuse fermeté. Dan., i, 3-20 ; ii, 17, 49 ; iii, 12-23 et 91-100 (hébreu, i, 33). Dans les Septante et la Vulgate, iii, 25-45 et 46-90 ; I Mach., ii, 59. (Voir Ananie, 5, col. 540.) Avant l’hymne d’action de grâces connu sous le nom de Benedicite, et chanté par les trois enfants dans la fournaise, se trouve une prière appelée « prière d’Azarias ». Dan., iii, 25-45 (Vulgate). Au nom de la nation entière, Azarias reconnaît la justice de la conduite de Dieu à l’égard de son peuple (ꝟ. 25-33), et, rappelant les magnifiques promesses faites à Abraham, qui contrastent avec la situation actuelle si déplorable (ꝟ. 34-40), il implore la miséricorde divine et demande que la gloire du Seigneur éclate par la restauration du peuple et l’humiliation de ses oppresseurs (ꝟ. 41-45). Sur l’authenticité de la prière d’Azarias, qu’on ne lit pas dans le texte hébreu actuel, voir Daniel.

14. AZARIAS. Dans quelques exemplaires du texte hébreu, II Par., xxii, 6, on lit’Azaryâhû au lieu de’Âhazyâhû (Ochozias). Plusieurs manuscrits et éditions portent ce dernier nom ; et c’est ainsi qu’ont lu les Septante, le syriaque, l’arabe et la Vulgate. C’est du reste la leçon du passage parallèle IV Reg., x, 13. Inutile donc de supposer, avec quelques commentateurs, qu’Azarias était un des noms d’Ochozias ; il est plus naturel de supposer une erreur de copiste, facile à comprendre dans la transcription d’un nom propre.