dernier miracle, saint Luc parle d’un aveugle guéri à l’entrée de la ville ; saint Marc d’un aveugle, Bartimée, guéri à la sortie, et saint Matthieu de deux aveugles guéris au départ de Jéricho. Cette apparente divergence dans les récits s’explique aisément. Saint Luc et saint Marc parlent d’aveugles différents, et saint Matthieu, comme il le fait assez souvent, réunit ici deux faits en un seul récit. Il est encore possible que sur les deux aveugles de saint Matthieu, les autres Évangélistes ne mentionnent que le plus connu, dont la guérison, sollicitée à l’entrée de la ville, n’aurait été opérée qu’à la sortie.
La Sainte Écriture parle aussi d’aveugles spirituels, c’est-à-dire d’hommes qui refusent d’ouvrir les yeux de l’âme à la lumière des vérités divines. Tels sont les adorateurs des idoles, Is., xliii, 8 ; H Cor., iv, 4, les pécheurs, Joa., iii, 19., 20 ; I Joa., ii, 11, les incrédules, Marc, iii, 5 ; Rom., xi, 25 ; Eph., iv, 18, ceux qui veulent conduire les autres sans en avoir reçu la grâce ou après l’avoir perdue par leur faute, Is., lvi, 10 ; Matth., xv, 14 ; xxiii, 16-26 ; Luc, vi, 39 ; Rom., ii, 19 ; II Petr., i, 9 ; Apoc, iii, 17, enfin ceux dont l’aveuglement est un châtiment divin, IVReg., vi, 18 ; Is., lix, 10 ; Lament., iv, 14 ; Soph., i, 17 ; Joa., ix, 39-41. Le Messie a eu la double mission de rendre la vue aux corps et d’ouvrir les yeux de l’âme. Ps., cxlv, 8 ; Is., xxix, 18 ; xxxv, 5 ; xlii, 7, 16-19 ; Jer., xxxi, 8 ; Matth., ii, 5 ; Luc, i, 79 ; vii, 21, 22. Mais encore la grâce de voir clair dans les choses de la foi réclame-t-elle habituellement le concours de la bonne volonté humaine. Il faut « pratiquer la vérité pour venir à la lumière », Joa., iii, 21 ; il faut « se réveiller de son sommeil, ressusciter d’entre les morts », si l’on veut « être illuminé par le Christ ». Eph., v, 14. —’Voir Th. Shapter, Medica sacra, in-8o, Londres, 1834, p. 138-143.
- AVILA##
AVILA (François d’), espagnol, docteur en théologie et chanoine de l’église collégiale de Belmonte, au diocèse de Cuenca (Vieille-Castille), vivait dans la seconde moitié du xvie siècle. Nous devons à cet écrivain aussi pieux que savant un ouvrage malheureusement trop rare aujourd’hui, et qui a pour titre : Figurée bibliorum Veteris Testamenti, quibus Novi veritas prædicatur et adumbratur, in-8o, Antequera, 1574. — Voir Antonio, Bibl. hisp. nova (1783), t. i, p. 405. M. Férotin.
AVIM (hébreu : Hâ’avvîm, avec l’article, « les ruines » ou [bourg] « des Hévéens » ; Septante : AU(v), ville de la tribu de Benjamin. Jos., xviii, 23. Citée entre Béthel (Beitin) et Aphara (Khirbet Tell el-Fârah), elle fait partie du premier groupe, qui, dans rénumération de Josué, xviii, 21-24, comprend l’est et le nord de la tribu. Sa position est bien indiquée d’une façon générale, mais son identification précise est inconnue. Quelques auteurs pensent que n « iy, ’Avvîm, est une corruption ou une variante de » y, ’Ai, ville chananéenne, située à l’orient de
Béthel. Voir Haï. Peut-être aussi son nom rappelle-t-il le souvenir des Hévéens, ancien peuple du pays de Chanaan.
Voir Hévéens.
A VIT (Saint), Alcimius Écdicius Avitus, évêque de Vienne, en Gaule, mort vers 523. Il était de famille sénatoriale. On croit que sa mère, Audentia, était sœur de Mœcilius Avitus, empereur d’Occident (456). Son père Hésychius ou Isicius était devenu évêque de Vienne ; il lui succéda sur son siège vers 490, et se distingua par ses vertus, par sa doctrine et par son zèle pour la défense de la foi contre les Ariens. Parmi celles de ses lettres qui ont été conservées, quelques-unes, adressées au roiGondebaud, expliquent des passages difficiles de l’Écriture, en réponse aux questions que ce prince lui avait faites. Epist. i-iv, xx, Patr. lat., t. lix, col. 199 et suiv., etc. On remarque aussi, dans ses Œuvres, Lîbri quinque de Mosaicæ historiée gestis, en vers héroïques, t. lix, col. 323-368 ; le premier
livre traite de l’origine du monde, le second du péché originel, le troisième de la sentence portée contre les pécheurs, le quatrième du déluge, et le cinquième du passage de la mer Rouge. Les trois premiers livres ont peut-être suggéré à Milton l’idée du Paradis perdu ; ils ont du moins avec ce poème de curieuses ressemblances.
— Voir Acta Sanctorum, 5 februarii, t, i, p. 660-667 ; Histoire littéraire de la France, t. iii, Paris, 1735, p. 115-142 ; R. Peiper, dans Monumenta Germanise hist., auctores antiqui (1883), t. VI, part, ii, p. i-lxxvi ; A. Rilliet de Candolle, Études sur des papyrus du ri’siècle, Genève, 1866, p. 31-106 ; Parizel, Saint Avit, évêque de Vienne, in-8o, Paris, 1859 ; Binding, Geschirchte des burgundischen Kônigsreichs, in-8o, Leipzig, 1868, p. 168.
- AVITH##
AVITH (hébreu : ’Avif ; Septante : rcc6a(ii, Gen. t xxxvi, 35 ; rE90tf[x » I P* 1 " 1° r » 48)> capitale d’un roi iduméen, Adad, fils de Badad, Gen., xxxvi, 35 ; I Par., i, 46. Dans le livre des Paralipomènes, le ketib porte rw, ’âyûf, au lieu de n » 17, ’âvî(, texte de la Genèse ;
mais le qeri corrige ce qu’on peut regarder comme une simple transposition ; du reste une trentaine de manuscrits donnent’Avif. Cf. B. Kennicott, Vêtus Testamentum hebraicum, Oxford, 1776-1780, t. ii, p. 645. On peut comparer ce nom avec celui de El-Ghouéitéh, &ijyjà, chaîne de collines qui s’étend à l’est de la mer Morte, au-dessous de VOuadi Enkeiléh, branche de l’Arnon, entre le Séil es-Saidéh et le Derb el-Hadj ou « route des Pèlerins ». Cf. J. L. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, in-4o, Londres, 1822, p. 375.
AVOCAT. Chez les Hébreux, il n’y avait pas d’ « avocats de profession », comme nous en voyons dans toutes les nations modernes. — 1° Nous n’en trouvons aucune trace dans l’Ancien Testament. La langue hébraïque n’a pas de mot correspondant à « avocat » ; lorsque, dans des temps plus récents, les Juifs eurent à exprimer, dans leurs livres, l’idée d’avocat, ils se servirent de termes grecs. Cf. Buxtorf, Lexicon talmudicum, Bâle, 1640, p. 533, 1388, 1509, 1843. Les avocats étaient aussi inconnus dans l’Egypte pharaonique. Diodore de Sicile, i, 76, édit. Didot, 1. 1, p. 62. Cf. Maspero, Une enquête judiciaire à Thèbes au temps de la xx" dynastie, Étude sur le Papyrus Abbott, Paris, 1872, p. 81-85 ; Devéria, Le Papyrus judiciaire de Turin, VI, Partie judiciaire, dans le Journal asiatique, août-septembre 1866, p. 154-161 ; Henry, L’Egypte pharaonique, Paris, Didot, 1846, t. i, p. 496. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’on rencontre des avocats de profession cheï les Égyptiens, grâce sans doute à l’influence des Grecs, surtout depuis la conquête macédonienne. Cf. Revillout, Études sur divers points de droit et d’histoire ptolémaïque, Paris, 1880, p. 106, 109, 126. Les lois de Manou, qui, dans leur partie judiciaire (livre viii), donnent des détails très longs sur ce qui concerne les juges, les témoins, les accusateurs, les accusés, etc., ne font non plus aucune mention des avocats. Pauthier, Les livres sacrés de l’Orient, Paris, 1841, p. 402-420.
S’il n’y avait pas, chez les Hébreux, d’avocats de profession, il y avait, à l’occasion, ce que nous pourrions appeler des « défenseurs charitables ». Si bon nombre d’accusés ou de défendeurs pouvaient plaider personnellement leur cause, d’autres ne pouvaient le faire, ou au mctins ne pouvaient le faire convenablement, comme les orphelins, les pauvres, les ignorants, les veuves. Quelques auteurs, par exemple, Michælîs, Mosaisches Recht, § 298, Francfort-sur-le-Mein, 1775, t. vi, p. 122-125, crobnt trouver un exemple de ces défenseurs dans Job, disant de lui-même : « Quand je m’avançais vers la porte de la ville, et qu’on me préparait un siège sur la place publique…, chacun me rendait témoignage, parce que j’avais délivré le pauvre qui criait, et l’orphelin privé de secours…