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AVA — AVEN


autres étaient dans le voisinage. Dom Calmet laisse incertain si Ava cache un nom de ville ou un nom d’idole, Commentarius litteralis, sur IV Reg., xviii, 34, Wurzbourg, 1791, t. iv, p. 436 ; mais outre que les Sépharvaïtes n’eurent point d’idole de ce nom, la comparaison avec IV Reg., xvii, 31, où les Hévéens sont les habitants d’Ava, marque bien qu’il s’agit d’une localité. G. Rawlinson, dans Smith’s Dictionary of the Bible, t. i, p. 906, et dans The five great monarchies, 1. 1, p. 21, incline à retrouver l’A va biblique dans la localité actuelle de Hit, sur la rive droite de l’Euphrate, Vlhih talmudique, 4°AefeoXi{ ou l’"Iç des Grecs, célèbre par ses puits de bitume ; suivant Hérodote, i, 179, c’est de Hit que provenait le bitume qui servit à cimenter les murs de Rabylone. Cette hypothèse a l’avantage de rapprocher les deux sites présumés d’Ana et d’Ava, mentionnées côte à côte dans la Bible ; mais on n’a encore découvert aucun texte cunéiforme pour la confirmer, et de plus il y a bien quelque difficulté orthographique à ramener à une origine commune les formes Ava, ’Avvâ’, ’Ivvâh, ’Ahâvâ’et Hit. Sur Hit, voir en outre Isidore de Charax, Mansiones Parthicx, dans Mûller, Geographi grxci minores, édit. Didot, t. i, p. 249, avec la carte ; ibid., Tabulée in geogr. grxc. min., pars prima ; Elisée Reclus, Nouvelle géographie universelle, t. ix, p. 398, 450, 460.

E. Pannier.
    1. AVANCIN Nicolas##

AVANCIN Nicolas, jésuite allemand, né dans le diocèse de Trente (Tyrol) en 1612, mort le 6 décembre 1686. Il entra chez les Jésuites à Gratz, en 1627, et y enseigna la rhétorique, la morale et la philosophie ; il occupa dans la suite d’importantes fonctions dans sa compagnie. On a de lui, entre autres ouvrages : Vita et doctrina Jesu Christi ex quatuor Evangelistis collecta et in piarum comnientalionum materiam ad singulos totius anni dies distributa, in-12, Vienne, 1667 et 1674 ; Paris, 1695, 1850, etc. ; ouvrage très répandu et fort goûté des âmes pieuses. Il a été traduit dans un grand nombre de langues, et en particulier en français par le P. Desruelles, Paris, 1672 et 1713 ; par l’abbé de Saint-Pard, 2 in-12, Paris, 1775 ; par l’abbé Marguet, 2 in-12, Paris, 1837 ; par l’abbé Morel, 2 in-12, Paris, 1854, etc. Avancin fut aussi célèbre en son temps comme latiniste, et il composa un grand nombre de poèmes, parmi lesquels on peut signaler le Psalterium lyricum seu paraphrasis primée quinquagëftse Psalmorùm Davidis ad Horatii modos cantata, in-12, Vienne, 1693 (œuvre posthume). — Voir Allgemeine deutsche Biographie, t. i, p. 698 ; C. G. Jôcher, Gelehrten-Lexicon, 1. 1, 1750, p. 614 ; de Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. i, 1890, col. 668-681.

    1. AVARICE##

AVARICE, amour déréglé des biens terrestres. Il n’y a, en hébreu, aucun mot spécial pour désigner ce vice. Le grec wXeoveÇc’ot des Septante et le latin avaritia de la Vulgate, traduisent ordinairement l’hébreu bêsa’, dont la signification propre est « rapine, gain inique, illicite » ; mais l’idée d’avarice ressort du contexte, dans un grand nombre de passages où les écrivains sacrés ont employé le mot bêsa’. Les écrivains du Nouveau Testament se servent du mot tvXeoveSîii, Marc, vii, 22 ; Luc, xii, 15 ; Rom., i, 29 ; Eph., iv, 19 ; v, 3 ; Col., iii, 5 ; I Thess., ii, 5 ; II Petr., ii, 3, 14, etdumot<piXipfupîa, ITim., vi, 10, pour exprimer l’avarice ; l’avare est appelé cpiXâpyupoi ; , Luc, xvi, 14 ; II Tim., iii, .2 ; 71Xsovéxt » iç, I Cor., v, 10, H ; vl, 10 ; Eph., v, 5, et aicrçpoxepSrîç, « avide d’un gain honteux, » I Tim., iii, 3, 8 ; Tit, i, 7 (l’adverbe « îo-^poxepSûç est employé I Petr., v, 2 ; cf. Tit, i, 11). Celui qui n’est pas avare est nommé par saint Paul içtXâpyupo^. I Tim., iii, 3 ; Heb., xiii, 5. Ce dernier mot ne se lit dans aucun écrivain grec profane.

L’Ancien Testament réprouve et condamne l’avarice. Exod., xviii, 21 ; Job, xxxi, 24-25 ; Ps. cxviii (hébreu, cxix), 36 ; Prov., i, 19 ; xi, 28 ; xii, 27 ; xv, 27 ; xxviii, 16 ;

xxix, 4 ; Eccli., vii, 20 (Vulgate) ; x, 9 (Vulgate ; la Polyglotte d’Alcala porte : cptXâpfupoç) ; XIV, 9 (grec, nzovéy.rr l ç) ; Is., v, 8 ; xxxiii, 15 ; lvi, 11 ; lvii, 17 ; Jer., vi, 13 ; viii, 10 ; xxii, 17 ; Ezech., xxii, 12-13, 27 ; xxxiii, 31 ; Hab., ii, 9 ; cf. II Mach., iv, 50. — Achan, Jos., vii, 21-26 ; les fils de Samuel, I Reg., viii, 3 ; Nabal, mari d’Abigaïl, I Reg., xxv, 3-39 ; Giézi, serviteur d’Elisée, IV Reg., v, 20-27 ; comme du temps des Apôtres Ananie et Saphire, Act., v, 1 - 11, sont punis de diverses manières à cause de leur avarice. La trahison de Judas, qui livra son Maître par cupidité, est un des exemples les plus terribles des crimes que peut faire commettre l’amour déréglé de l’argent. Matth., xxvi, 15 ; Marc, xiv, 10-11 ; Luc, xxii, 3-5 ; cf. Joa., xii, 4-6. — Notre-Seigneur range l’avarice parmi les vices produits par la malice du cœur, Marc, vii, 22 ; il recommande à ses disciples de l’éviter, Luc., xii, 15 ; cf. vi, 24 ; Jac, v, 1-6, parce qu’il n’est pas possible de servir à la fois Dieu et l’argent, Matth., vi, 24 ; Luc, xvi, 13 ; cet enseignement déplaît aux Pharisiens, qui sont avares, Luc, xvi, 14 ; mais le Seigneur leur annonce le châtiment qui les attend. Luc, xvi, 15. Les Actes, xxiv, 26, stigmatisent l’avarice du gouverneur Félix. Saint Paul s’élève souvent contre cette espèce de péché. Rom., i, 29 ; I Cor., v, 10-11 ; vi, 10 ; Eph., iv, 19 ; v, 9 ; Col., iii, 5 ; I Tim., vi, 10 ; II Tim., iii, 2 ; Heb., xiii, 5. L’Apôtre, qui a pris grand soin de fuir l’avarice, I Thess., ii, 5, en a une telle horreur, qu’il l’appelle « la racine de tous les maux », I Tim., vi, 10, et qu’il la compare à l’idolâtrie, car l’ai* gent est l’idole de l’avare, Eph., v, 5 ; et il recommande spécialement au clergé de l’éviter. I Tim., iii, 3 ; Tit, I, 7 ; cf. I Petr., v, 2. Saint Pierre la donne comme un des traits distinctifs des hérétiques. II Petr., ii, 3, 14.

F. VlGOUHOUX.

    1. AVÉDIKIAN Gabriel##

AVÉDIKIAN Gabriel, religieux mékithariste de Venise, né à Constantinople en 1751, mort en 1827. De tous les ouvrages qu’il a composés, celui qui fait le plus d’honneur à sa vaste érudition est sans contredit son Commentaire sur les quatorze ÉpUres de saint Paul

(JB k b$’t"-Pb’^' d’I^ PlP"3 h ^""-î""/’)' en arm énien littéraire, publié à Venise, au couvent de Saint-Lazare, 3 in-4°, 1806-1812. Cet ouvrage, écrit avec beaucoup de talent, dénote chez l’auteur une profonde connaissance de la théologie et des Pères ; il suit fidèlement les traces des docteurs de l’Église, en ajoutant souvent les témoignages des anciens auteurs arméniens. Des pensées fortes et élevées, des éclaircissements touchants et pleins de piété, en sont le trait caractéristique ; les questions les plus ardues et les plus épineuses lui sont familières : il les examine et les élucide avec soin. Au point de vue littéraire, le style est simple et clair, dégagé de tout ornement superflu, plein de sens et de force. J. Miskgian.

AVEN, mot hébreu Çàvén, « vanité » ou « rien » ), appliqué, dans la Bible, au culte idolâtrique, et, par suite, aux idoles elles-mêmes, comme I Reg., xv, 23 ; Is., lxvi, 3. On se demande s’il n’indique pas un nom propre dans les passages suivants :

1° Biq’at-’Âvén, Septante : itsSîov’Ûv ; Vulgate : campus idoli. Amos, I, 5. Voici comment s’exprime le prophète, annonçant les châtiments que Dieu infligera aux Syriens de Damas, en punition des rudes traitements qu’ils ont fait subir aux tribus transjordaniennes, IV Reg., x, 32, 33 :

?. 4. Je mettrai le feu à la maison d’Azaël,

Et il dévorera les palais de Bénadad. ꝟ. 5. Je briserai les verrous de Damas,

J’exterminerai l’habitant de la plaine de l’idole ( Biq’at-’Avén ),

Et celui qui tient le sceptre de la maison de délices ( BU-’Êdén).

On peut voir ici, avec la Vulgate, un nom commun, et tel sera le sens général des versets : Je détruirai par le