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AURAN —AUREUS (CODEX)


l’époque impériale. Le style de tous ces édifices est le style bien connu des colonies romaines, c’est-à-dire le style grec modifié par certaines influences locales, par le souvenir des arts antérieurs ou la nature des matériaux employés. Plus tard, les temples furent convertis en églises, et des sanctuaires nouveaux s’élevèrent. — Cf. J. L. Burckhardt, Travels in.Syria and the Holy Land, in - 4°, Londres, 1822, p. 285-309 ; U. J. Seetzen, Reisen durch Syrien, Palâstina, etc., 4 in-8°, Berlin, 1854, t. i, p. 34-134 ; J. L. Porter, Five years in Damascus, 2 in-8°, Londres, 1855, t. ii, p. 1-272 ; The Giant cities of Bashan, in-8°, Londres, 1871, p. 1-96 ; J. G. Wetzstein, Reisebericht ûber Hauran und die Trachonen, in-8°, Berlin, 1860 ; E. G. Rey, Voyage dans le Haouran, in-8°, Paris, 1860, avec un atlas in-folio ; de Vogué, Syrie centrale, Architecture civile et religieuse du i" au rne siècle, 2 gr. in-4° avec planches, Paris, 1866 ; A. Chauvet et E. Isambert, Syrie et Palestine, in-8°, Paris, 1887, p. 494-551 ; G. Schumacher, Across the Jordan, in-8°, Londres, 1886, p. 20-40, 103-242 ; H. Gulhe, D’A. Stùbel’s Reise nach der Diret et-Tulul und Uauran 1882, dans la Zeitschrift des Deuischen Palâstina -Vereins, t. xii, Leipzig, 1889, p. 225-302, avec carte.

A la contrée du Hauran appartient, d’après la plupart des auteurs modernes, la patrie de Job, nommée Ausitide, Aùffréis, par les Septante, Job, i, 1. Les traditions syrienne et musulmane la placent, en effet, dans la plaine d’En-Nouqra, à Scheikh Sa’ad ou Sa’adîyéh, à quatre ou cinq kilomètres au nord de Tell’Achtarâ. Là plusieurs sites ou monuments portent le nom de Job, Eyyoub : une « eau de Job » sortant d’un « bain de Job », une mosquée avec une « pierre de Job », un sanctuaire nommé « la place de Job », avec son tombeau et celui de sa femme ; enfin quelques restes de l’ancien « couvent de Job ». Cf. G. Schumacher, Across the Jordan, p. 187-198 ; Fr. Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1870, Anhang, p. 551 et suiv. Voir Hus.

IV. Histoire. — Si, dans cette contrée singulière, le temps a respecté les demeures de l’homme, l’homme lui-même y a subi de nombreuses révolutions depuis les races les plus anciennes, vaincues par les Hébreux, jusqu’aux Arabes actuels. Voir Amorrhéens, Arabes, Arabie. Le glaive et la captivité dévastèrent plus d’une fois les campagnes et dépeuplèrent les villes. Les inscriptions cunéiformes nous ont conservé le souvenir des ravages exercés dans ces régions par les rois d’Assyrie. L’inscription des taureaux, racontant la guerre faite par Salmanasar II (858-823) à Hazaël, roi de Syrie, nous dit à ce sujet :

15. Dans Damas, sa ville royale, je l’enfermai,

16. ses arbres je coupai. Jusqu’aux montagnes

17. du Hauran j’allai, des villes

18. sans nombre je renversai,-je détruisis,

19. je livrai aux flammes ; du butin

20. je leur pris sans nombre.

Cf. Bull Inscription, Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. 5, n° 6 ; A. Amiaud et V. Scheil, Les inscriptions de Salmanasar II, Paris, 1890, p. 60-61 ; E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, Giessen, 1883, p. 209-210 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit, t. iv, p. 71. Pour se venger de la trahison d’un de ses vassaux, Abiatéh, roi d’Arabie, Assurbanipal (668-625) quitta Ninive au printemps de 642, franchit l’Euphrate et s’enfonça dans le désert à la recherche des rebelles. « Malgré les souffrances de son armée, il traversa le pays de Masch et de Kédar, pillant les bourgs, brûlant les tentes, comblant les puits, et arriva à Damas chargé de butin. Les Arabes terrifiés se soumirent ; restaient les Nabatéens, que l’éloignement de leur pays encourageait à la résistance. Le 3 Ab, quarante jours après avoir quitté la frontière chaldéenne, il partit de Damas dans la direction du sud, enleva la for teresse de Khalkhouliti, au pied du plateau que dominent les montagnes du Hauran, et toutes les bourgades du pays l’une après l’autre, bloqua les habitants dans leurs retraites et les réduisit par la famine. » Maspéro, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 4° édit., p. 470. Cf. Vigouroux, ouvr. cité, p. 293-294.

La domination des Séleucides et des Romains amena la prospérité dans ces contrées. Les cités reprirent une vie nouvelle ; de grandes voies, comme celles dont on trouve encore des traces entre Der’ât, Bosra et Salkhad, et de nombreuses colonies leur donnèrent le mouvement et le commerce ; quelques-unes s’embellirent de ces monuments dont les restes font toujours l’admiration du voyageur. Après la première actiade (27 à 26 avant l’ère chrétienne, suivant, quelques auteurs), Auguste remit à Hérode le Grand l’Auranitide avec la Trachonitide et la Batanée, pour les soustraire aux brigandages de Zénodore. Josèphe, Ant. jud., XV, x, 1 ; Bell, jud., i, xx, 4. Zénodore, irrité de ce qu’on le dépouillait d’une partie de ses États, se rendit à Rome pour porter une accusation contre son heureux rival ; mais il ne put rien obtenir. Les Arabes, à qui, dans une situation désespérée, il avait vendu l’Auranitide au prix de cinquante talents, se prétendirent injustement dépouillés et disputèrent la possession de ce pays tantôt par de violentes incursions, tantôt par des moyens juridiques. Ant. jud., XV, x, 2. Après la mort d’Hérode, l’Auranitide entra dans la tétrarchie de Phi lippe. Ant. jud., XVII, xi, 4 ; Bell, jud., II, vi, 3. Enfin plus tard Agrippa II envoya à Jérusalem trois mille cavaliers auranites, batanéens et trachonites, pour réprimer une révolte soulevée contre le pouvoir romain. Bell, jud., II, xvii, 4. De nombreuses inscriptions araméennes, grecques et latines, ont été recueillies dans le Hauran par les différents voyageurs ; aucune d’elles n’est antérieure au I er siècle avant l’ère chrétienne. Cf. de Vogué, Syrie centrale, Inscriptions sémitiques, in-f°, Paris, 1869 ; W. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la

Syrie, in-4°, Paris, 1870.

A. Legendre.

AURANITIDE. Voir Aurai*.

    1. AURAT François##

AURAT François, bénéficier de Saint -AUyre, prêtre habitué de l’Église de Lyon (xviie siècle), a donné le Cantique des cantiques expliqué dans le sens littéral, in-8°, Lyon, 1689 et 1693, traduction française, avec notes purement littérales. L. Guilloreau.

    1. AUREOLUS##

AUREOLUS, AURIOL. Il est appelé ordinairement Oriol en français. Voir Oriol.

    1. AUREUS##

AUREUS ( CODEX). L’usage d’écrire les textes les plus précieux sur du parchemin pourpré et en lettres d’or était un usage ancien : nous voyons mentionnés, dès la fin du me siècle de notre ère, des manuscrits d’Homère écrits ainsi sur pourpre à l’encre d’or, « libros homericos purpureos aureis litteris scriptos. » Gardthausen, Griechische Palâographie, Leipzig, 1879, p. 84-85. En paléographie latine, on constate que « l’encre d’or a été particulièrement employée du vme au Xe siècle », et surtout pour les Livres Saints. N. de Wailly, Éléments de paléographie, Paris, 1838, t. i, p. 374. L’évangéliaire de Saint-Germain-des-Prés du vin’siècle, l’évangéliaire de Metz, vme siècle, l’évangéliaire de Charlemagne de l’an 781, tous manuscrits aujourd’hui à la Bibliothèque nationale, sont d’illustres spécimens de cet usage. L, Delisle, Le cabinet des manuscrits, Paris, 1881, t. iii, p. 198, 199 et 232. À Constantinople, ce luxe calligraphique fut de mode surtout au Xe et au XIe siècle : la cour byzantine s’en servait pour les instruments diplomatiques d’apparat ; .l’empereur Constantin IX (1042-1053), écrivant au calife de Cordoue, lui écrivait sur pourpre en lettres d’or. Gardthausen, Griech. Palàog., p. 85. La bibliothèque impériale de Vienne possède un évangéliaire de "parche-