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AUGURES — AUGUSTE


tageant, divisant le ciel, » les astrologues de Babylone) ; lvu, 3 {’ônenâh, « devineresse » ) ; Jec, xxvii, 9 (’ônenîm). Dans l’Ecclésiastique, xxxiv, 5, le mot auguria, « augures, présages, » rend exactement le mot grec oî<.)vi(7(jLoi, Eccli., xxxi, 5, qui signifie, en effet, « divination par le moyen des oiseaux ; » mais, le texte original étant perdu, nous ignorons quelle était l’expression hébraïque que le traducteur a ainsi interprétée. Pour le sens des mots hébreux que la Vulgate a rendus par augures et ses dérivés, voir Devins, Divination.

On peut conclure de ce qui précède que les mots « augure, augurer », de la Vulgate, ne doivent pas être pris dans le sens strict, mais dans le sens large. Les anciens traducteurs semblent bien avoir cru cependant qu’il était réellement question d’ornithomancie dans certains passages, comme Deut., xviii, 10, où les Septante traduisent menah.es par oîwviÇojjLevoç, dans le même sens que la Vulgate, qui observât auguria ; les versions syriaque et arabe font de même. Il n’est pas impossible du reste qu’il soit fait allusion dans l’Écriture à la divination par les oiseaux, car elle était pratiquée en Chaldée et dans les pays voisins. Diodore de Sicile, ii, 29 ; Fr. Lenormant, Lçt, divination chez les Chaldéens, in-8°, Paris, 1875, p. 35, 52-55 ; L. Hopf, Thierorakel, in-8°, Stuttgart, 1888, p. 4. Les rabbins et quelques commentateurs ont cru reconnaître en particulier l’ornithomancie dans cette sentence de l’Ecelésiaste, x, 20 : « Ne dis point de mal du roi, même dans ta pensée ; ne dis point de mal du riche, même dans l’intérieur de ta chambre ; car l’oiseau du ciel porterait ta voix, et l’animal ailé révélerait tes paroles. » Mais rien ne prouve qu’il soit ici question de divination. Le sens de ce passage est le même que celui de notre proverbe : Les murs ont des oreilles et parlent ; Salomon veut dire que les rois et les riches ont des moyens de savoir tous les secrets. F. Vigouroux.

    1. AUGUESTA Nicolas##

AUGUESTA Nicolas, dominicain de Venise, mort en 1446. Il était provincial de la Lombardie inférieure, lorsque Eugène IV le nomma évêque de Tricerico, suffragant d’Acerenza, dans le royaume de Naples. Il a écrit sur l’Écriture Sainte un ouvrage resté manuscrit : Postilke super Sacra Biblia fere omnia. — Voir Échard, Scriptores ordinis sancti Dominici (1719), t. i, p. 806.

B. Heurtebize.
    1. AUGUSTA##

AUGUSTA (COHORTE) (o-mi’pr) Ssgaorr, ), nom de la cohorte à laquelle appartenait le centurion Julius, qui fut chargé de conduire saint Paul à Rome, lorsque l’Apôtre fut envoyé à César par le procurateur romain de la Judée, Portius Festus, en l’an 61. Act., xxvii, 1. — C’était une des cohortes auxiliaires recrutées dans les provinces, et qui se composaient de soldats armés en partie selon l’usage romain, en partie selon les coutumes locales des peuples parmi lesquels ces soldats étaient enrôlés. Voir Hassencam, De cohortibus Romanorum auxiliariis, Gcettingue, 1869. Les cohortes auxiliariæ ou socise se divisaient en quingenarise, de 500 hommes et 5 centuries, et millarias, de 1 000 hommes et 10 centuries ; quelques-unes se composaient exclusivement de fantassins (cohortes peditutss), d’autres avaient un renfort de cavalerie (cohortes equitatse ou équestres). Ordinairement les cohortes auxiliaires étaient commandées par un prœfectus, qui devait avoir été primipilus d’une légion. Quelques cohortes étaient commandées par un tribun égal en grade au tribunus legiouis. Au-dessous du préfet et du tribun étaient les centurions qui commandaient aux centuries comme dans les légions.

Les noms par lesquels se distinguaient ces subdivisions des troupes auxiliaires romaines contenaient, outre l’indication de la nation, par exemple, cohors Cyrenaica, cohors Lusitanorum, celle de la nature des forces de la cohorte, cohors peditata ou equitata, et quelquefois aussi celle de son fondateur, c’est-à-dire celle du chef qui l’avait organisée. À partir de l’époque de Caracalla, on

y trouve joint le nom de l’empereur régnant. Enfin on ajoutait aussi quelquefois une dénomination honorifique, telle que-Victrix, Veterana, Pia, Fidelis, Augusta. Le nom de cohorte Augusta que nous lisons dans les Actes des Apôtres, xxvii, 1, est donc un titre honorifique donné à cette cohorte auxiliaire pour quelque mérite spécial. Diverses cohortes auxiliaires portèrent le titre d’Augusta, comme nous le lisons dans les diplômes militaires recueillis dans le tome iii, part, ii, du Corpus inscriplionum

„62. — Soldat de la cohorte Ituréenne. Musée de Mayence. Pierre tumulaire, portant cette inscription : MONIMTJS JEEOMBALI F[ « ras] MILCes] COHCorfis] I ITVRAEOR[Mm’J ANNEoram] L, STIPlentUorum] XVI H[ic] 8[t*us] Etsfl. — Mouline est vêtu de la pcmula ; il tient trois flèches dans sa main droite et l’arc dans ea main gauche.

latinarum. L’une d’elles fut la Cohors 7° Augusta Iturseorum (fig. 362), mentionnée dans les diplômes militaires des années 80, 98 et 110 de notre ère. Corpus inscript, lat., t. iii, p. 854, 862 et 868. Or cette cohorte, comme son nom l’indique, fut recrutée dans l’Iturée, à l’est du Jourdain, et cette région, qui forma d’abord la tétrarchie de Philippe, fut donnée en 53, par l’empereur Claude, en même temps que la Chalcide, avec le titre de roi, à Hérode Agrippa II, fils d’Hérode Agrippa I er et arrière-petit-fils d’Hérode le Grand, celui-là même qui discuta à Césarée avec saint Paul devant Portius Festus. Act., xxvi, 1-29. On peut donc conclure que, selon toute probabilité, le centurion Julius, qui eut la charge de saint Paul pendant le voyage à Rome, appartenait à la cohorte des Ituréens, dont un détachement se trouvait peut-être à Césarée. C’est à tort que quelques savants ont pensé que la cohorte Augusta ou Sébasté était ainsi appelée parce qu’elle se composait de volontaires de la ville de Sébaste.

H. Marucchi.

    1. AUGUSTE##

AUGUSTE, surnom qui, à partir de l’an 726 de Rome, désigna officiellement Octave, et passa à ses successeurs dans le pouvoir suprême. Ainsi voyons-nous, Act., XXV, 21, 25, qu’il est donné à Néron par Festus.

Celui qui le porta le premier, Caïus Julius Cœsar Octa vianus Augustus (fig. 363), trouve sa place dans un dictionnaire biblique, puisque c’est sous lui que Notre-Seigneur Jésus-Christ naquit à Bethléhem. Luc, ii, 1. Fils de Caïus Octavius, de la gens Octavia et de l’ordre équestre,