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AUGIENSIS (CODEX) — AUGURES


    1. AUGIENSIS##

AUGIENSIS (CODEX). Nous possédons quelques manuscrits des Épîtres de saint Paul, qui donnent parallèlement le texte en grec et le texte en latin. Le plus célèbre et le plus important est le Codex Claromontanus (D), du vi 9 siècle, à Paris. Parmi les autres, il faut citer le Codex Sangermanensis (E), du IXe siècle, à Saint-Pétersbourg, lequel est de peu de valeur, n’étant qu’une copie et une copie mal faite du Claromontanus. Il en est deux autres de plus de valeur : le Codex Bœrnerianus (G), du IXe siècle, à Dresde, et le Codex Augiensis (F), de la même époque, à Cambridge. Ce dernier appartient à la bibliothèque de Trinity Collège, où il est coté B. 17. 1. L’écriture, soit grecque, soit latine, est onciale, d’une main de la fin du ix c siècle. Le parchemin est réparti en cahiers de huit feuillets ; chaque page a deux colonnes, chaque colonne vingt-huit lignes ; le texte latin est toujours dans la colonne extérieure. Les initiales, tant grecques que latines, sont écrites au minium, quand elles annoncent le commencement d’un chapitre ou d’une Épître ; partout ailleurs rien ne relève les majuscules. Ni accents, ni esprits dans le grec. Tous les mots sont séparés par un point. Hauteur de chaque feuillet : 228 millimètres. Largeur : 190 millimètres. Le manuscrit compte 136 feuillets. Il renferme tout saint Paul, à l’exception du texte grec de Rom., i, 1-m, 19 ; I Cor., iii, 8-16 ; vi, 7-14 ; Col., ii, 1-H, 8 ; Philem., 21-25 ; enfin de toute l’Épître aux Hébreux. Il manque également le texte latin de Rom., i, 1-m, 19.

Ce manuscrit, on l’a dit, a été écrit à la fin du IXe siècle, et tout porte à croire qu’il a été écrit par un scribe de langue germanique, probablement dans quelque, monastère de la haute vallée du Rhin. Il a appartenu à l’abbaye de Reichenau, dans une île du Rhin, proche de Constance : le nom latin de Reichenau est Augia dives, d’où la dénomination à’Augiensis. En 1718, il fut acheté par le célèbre critique anglais Bentley, au prix de deux cent cinquante florins ; il appartenait alors à L. C. Mieg de Heidelberg, entre les mains duquel il fut collationné par Wetstein, en 1717. Un ex libris, qui se lit encore sur la garde du manuscrit, indique un certain G. M.Wepfer, de Schaffouse, comme l’ayant possédé précédemment. En 1786, il fut donné par le neveu de Bentley à la bibliothèque de Trinity Collège. "Wetstein en 1717, Tischendorf en 1842, Tregelles en 1845, ont collationné le Codex Augiensis. M. Scrivener en a publié le texte intégralement : An exact iranscript of the Codex Augiensis, Cambridge, 1859.

Frappé des étroites ressemblances paléographiques ou textuelles qui existent entre le Codex Augiensis, le Codex Bœrnerianus et le Codex Claromontanus, M. Corssen a émis l’hypothèse que les deux premiers, c’est à savoir V Augiensis et le Bœrnerianus, dépendaient d’un commun archétype, tant pour le grec que pour le latin ; que cet archétype n’était point le Claromontanus, mais que le Claromontanus et l’archétype de Y Augiensis et du Bœrnerianus dérivaient ensemble d’une même édition bilingue des épîtres pauliniennes, édition qui ne serait point antérieure au commencement du v siècle, et qui serait probablement d’origine italienne. Voyez P. Corssen, Epistularum paulinarum codices grsece et latine scriptos Aug. Bœrn. Clarom. examinavit, inter se comparavit, ad communem originem revocavit, Kiel, 1887-1889. M. Hort pensait que le texte grec de Y Augiensis avait été copié sur un manuscrit grec des Épîtres, que le texte latin était celui de la Vulgate hiéronymienne, adapté au texte grec qui l’accompagne au moyen du texte latin du Bœrnerianus. Voir Westcott et Hort, The New Testament in the original Greek, Cambridge, 1881, t. ii, p. 203. De son côté, M. Fr. Zimmer, dont Corssen n’a pas discuté les conclusions, avait prétendu démontrer que V Augiensis était une copie directe du Bœrnerianus. Voir Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, t. xxx, p. 76 et suiv. Et M. Zimmer a eu l’occasion de montrer depuis qu’il maintenait son opinion et tenait pour inacceptable celle de

M. Corssen. Voir Theologische Literaturzeitung, 1890, p. 59-62. La question en est là. Quoi qu’il en puisse être, on tient que le texte latin de V Augiensis est d’un intérêt médiocre, étant un texte mixte, et plus dépendant de la Vulgate hiéronymienne que d’aucune version latine préhiéronymienne ; le texte grec, au contraire, est avec le Claromontanus et le Bœrnerianus un intéressant représentant de la tradition textuelle que l’on appelle occidentale. — Voir Gregory, Prolegomena, p. 424-429, au Novum Testamentum grsece, edit. vm crit. maj., de Tischendorf, Leipzig, 1884 ; W. Sanday, Appendices ad Novurn Testamentum Stephanicum, Oxford, 1889, p. 141-167.

P. Batiffol.

AUGURES. On donnait ce nom, chez les Romains, aux prêtres qui annonçaient l’avenir d’après les observa 361. — Augure romain, tenant dans la main droite le Utuue (bâton recourbé qui servait à la divination). À ses pieds est un poulet sacré. Bas-relief du musée de Florence.

tiens faites sur le vol et le chant des oiseaux. Tite Live, r, 36 ; Cicéron, De divin., i, 17 (fig. 361). Ce mot étant très familier aux Latins, saint Jérôme l’a employé Deut., xviil, 14 ; Is., ii, 6 ; xlvii, 13 ; Jer., xxvii, 9. Le féminin auguratrix, « devineresse, » se lit Is., lvii, 3. Le traducteur de la Vulgate s’est servi du verbe auguror, « augurer, » Gen., xliv, 5, 15 (hébreu : nihês) ; Lev., xix, 26 (hébreu : nihês), et plus fréquemment encore du substantif augurium, « augure, présage. » Num., xxiii, 23 ; xxiv, 1 ; Deut., xviii, 10 ; IV Reg., xvii, 17 ; xxi, 6 ; II Par., xxxiii, 6 ; Eccli., xxxiv, 5. Comme les expressions augur, auguror, augurium, étaient devenues en latin, dans bien des cas, de simples synonymes de « devin, deviner, divination ou présage », notre version les emploie dans ce sens général : Gen., xliv, 5, 15, où il s’agit de la divination par la coupe et non par les oiseaux ; Lev., xix, 26 (divination en général ou par la magie) ; Num., xxiii, 23 (nahas, « enchantement » ) ; xxiv, 1 (nehâsîm, « divination, présage obtenu par des enchantements » ) ; Deut., rvni, 10 (menahês, « devin, enchanteur » ) ; xviii, 14 (me’ônenim, « devins » ) ; IV Reg., xvii, 17 (ni^êS) ; xxi, 6 (nifyês) ; II Par., xxxiii, 6 (niliês) ; Is., ii, 6 (’ônenîm, « devins » ) ; xlvii, 13 (hôbrê sâmâïm, « par-