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des pensées de ruse : c’est pourquoi, quand les athlètes arrivaient à Olympie, on leur faisait prêter serment de loyauté près de l’image de Jupiter, ainsi qu’à leurs parents et à leurs gymnastes. » Daremberg et Saglio, Dict. des antiq., t. i, p. 516. De fortes amendes punissaient ceux qui avaient contrevenu aux règles prescrites. L’Apôtre écrit : « Si quelqu’un vient lutter (ἀθλῆ) , il ne sera pas couronné, à moins d’avoir lutté (ἀθλήσῃ) loyalement. » II Tim., ii, 5. Faisant allusion à la nombreuse assistance qui entourait le stade, il comparait les chrétiens persécutés à « des hommes donnés en spectacle », et il ajoutait : « Ayant autour de nous une si grande nuée de témoins, mettons de côté tout ce qui nous appesantit et le péché qui nous embarrasse, et courons par la patience à la lutte qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, le point de départ (ἀρχηγόν) et le terme d’arrivée (τελειωτήν) de la foi. » Hebr., x, 33 ; xii, 1, 2. Le Sauveur est ici considéré comme l’agonothète, au signal duquel part le coureur, et auprès duquel il revient, sans quitter des yeux le juge de la course, afin de s’encourager en le voyant.

Une fois dans le stade, l’athlète devait poursuivre la lutte jusqu’au bout, s’il voulait gagner le prix. « Je poursuis avec ardeur, dit encore saint Paul, afin d’atteindre le but en vue duquel j’ai été saisi par le Christ Jésus. Je ne crois pas l’avoir encore atteint. Mais voici : oubliant ce qui est en arrière, et m’étendant vers ce qui est en avant, je cours au but, à la récompense de la vocation céleste. » Phil., iii, 12-14. La récompense accordée aux vainqueurs des jeux grecs était magnifique : la couronne de laurier (fig. 352), les acclamations populaires, l’inscription sur des tables de bronze, l’érection d’une statue, des honneurs extraordinaires dans la ville natale, des privilèges à vie, telles étaient les principales faveurs accordées à l’heureux champion. Nous avons vu saint Paul rappeler cette couronne (στέφανoς) et mettre cette récompense en parallèle avec la récompense éternelle promise au chrétien. Saint Pierre dira à son tour : « Quand paraîtra le Prince des pasteurs, vous recevrez la couronne impérissable de gloire. » I Petr., v, 4. Avant les Apôtres, l’auteur de la Sagesse avait déjà fait allusion aux récompenses accordées aux vainqueurs des jeux. Sap., IV, 2.

Voir Guhl et Koner, traduits par Trawinski, La vie antique, la Grèce, Paris, 1884 ; W. Richter, Die Spiele der Griechen und Römer, Leipzig, 1887 ; J. Howson, The metaphors of saint Paul, in-12, Londres, 1883, p. 135 ; F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 4e édit., t. v, Paris, 1891, p. 540-549.

ATHMATHA (hébreu : Humtâh ; Septante : Εύμά ; Codex Alexandrinus : Χαμματά), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 54. Elle fait partie du second groupe des villes de « la montagne », Jos., xv, 52-54, et précède immédiatement Hébron. C’est sans doute l’αματά de l’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 221. Il y a une certaine ressemblance entre le Χαμματά des Septante et le Κιμάθ qu’ils ont ajouté à la liste des villes auxquelles David envoya des présents après sa victoire sur les Amalécites. I Reg., xxx, 29. Elle n’a pas été identifiée jusqu’ici.

Voir Juda (tribu).

ATTACANTI. Voir Attavanti.

ATTALE II PHILADELPHE, fils d’Attale Ier, roi de Pergame. Des trois rois de cette ville qui portèrent le même nom, Attale II (fig. 357) est le seul nommé dans l’Écriture. I Mach., xv, 22. Les Romains lui écrivirent en faveur des Juifs en 139 ou 138, peu de temps avant sa mort. Il était né en 200 avant J.-C. Lucien, Macrob., 12 ; Strabon, xiii, 4, 2. Attale fut souvent chargé par son frère aîné, le roi Eumène , de diriger des opérations militaires. Il repoussa notamment, en 190, une invasion de Séleucus, fils d’Antiochus III. Tite Live, xxxvii, 18 et suiv. ; Dittenberger, Sylloge inscript, græc., n. 208 ; Frankel, Altertümer von Pergamon, t. i, n. 36 et 64. L’année suivante, il accompagna le consul Cn. Manlius Vulso dans son expédition en Galatie. Tite Live, xxxviii, 12 ; Polybe, xxii, 22 ; xxiv, 1 ; Frankel, Altertümer von Pergamon, t. i, n. 65. En 182, il fit la guerre à Pharnace, Polybe, xxv, 4, 6 ; cf. Dittenberger, Sylloge inscript, græc, n. 215, et, en 171, il se joignit au consul P. Licinius Crassus, en Grèce, Tite Live, xxxv, 23. Plusieurs fois il alla à Rome, en qualité d’ambassadeur : en 192, pour annoncer aux Romains qu’Antiochus venait de traverser l’Hellespont ; en 181, en 167, en 164 et en 160. Tite Live, xxxv, 23 ; Polybe, xxv, 6 ; xxxi, 9 ; xxxii, 3,5.

Depuis 159, date de la mort de son frère Eumène, Attale exerça pendant vingt et un ans l’autorité royale, en qualité de tuteur du jeune Attale III, fils d’Eumène, et il ne remit le pouvoir à son pupille qu’en mourant.
357. — Monnaie des Attale, rois de Pergame.
Tête d’Eumène Ier, oncle d’Attale Ier imberbe. — Ρ. ΦΙΛΕΤΑΙΡΟΥ. Pallas assise et casquée, présentant de la main droite une couronne. Derrière elle, un arc ; à côté d’elle, un bouclier.
Strabon, xiii, 4, 2. Son premier acte, quand il eut le pouvoir, fut de rétablir sur le trône de Cappadoce Ariarathe, dont il était l’ami. Polybe, xxxii, 23. Cf. Dittenberger, Sylloge inscript. græc., n. 220. Voir Ariarathe. Le roi de Perse et les Romains soutinrent à leur tour Attale contre Prusias, en 154, et forcèrent celui-ci à signer la paix. Polybe, iii, 5 ; xxxii, 25 et suiv. ; xxxiii, 1, 6, 10, 11 ; Appien, Mithrid., 3 ; Diodore de Sicile, xxxi. En 152, Attale aida Alexandre Dalas à s’emparer du trône de Syrie. Justin, xxxv, 1. Il entreprit ensuite plusieurs guerres, soit contre Prusias, soit comme auxiliaire des Romains. Strabon, xiii, 4, 2 ; Pausanias, vii, 16, 8. Ce prince fonda plusieurs villes, entre autres Philadelphie en Lydie et Attalie en Pamphylie. Droysen, Histoire de l’hellénisme, trad. franc., t. ii, p. 712, 717 et 722. Attale ne fut pas seulement un prince guerrier, il encouragea les arts et les sciences. Pline, H. N., vii, 39 ; xxxv, 36 ; viii, 74 ; Athénée, viii, p. 346 ; xiv, p. 634 ; Strabon, xiv, 1, 29. Attale mourut en 138, âgé de quatre-vingt-deux ans. Son nom figure sur un certain nombre d’inscriptions grecques. À celles que nous avons citées , il faut ajouter notamment une inscription de Delphes, deux inscriptions de Panados, dans la Propontide de Thrace, et de nombreuses inscriptions de Pergame. Cf. Dittenberger, Sylloge inscript. græc., 224, 225, 233, 235. Les inscriptions de Pergame se trouvent réunies dans Frankel, Altertümer von Pergamon, 1891, Inschriften, l. 1. Attale fut honoré comme un dieu à Sestos. Mouaeïov de Smyrne, 1876-1880, p. 18, A. Cf. E. Beurlier, De divinis honoribus quos acceperunt Alexander et successores ejus, 1890, p. 161 et suiv.

L’amitié qui liait Attale à Ariarathe et aux Romains, explique pourquoi ces derniers, à la suite de l’ambassade envoyée à Rome par le grand prêtre Simon, écrivirent aux deux rois une lettre semblable à celle qu’ils avaient envoyée à Ptolémée VII Physcon, à Démétrius et à Arsace. 1 Mach., xv, 22.

ATTALIE (Ἀττάλεια), ville de Pamphylie. Saint Paul et saint Barnabé dans leur premier voyage, après avoir quitté